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23 févr. 2012

Il retrouve la carrière où il avait séquestré le baron Empain

Méry-sur-Oise (Val d'Oise) mardi. C’est dans ces galeries, que nous avons visitées
 en compagnie d’Alain Caillol, que les ravisseurs détenaient le baron Empain.
 | LP / Alain Auboiroux
Des murs immenses marqués par des coups de barre à mine dessinent des centaines de galeries creusées dans le calcaire. La lumière des lampes frontales permet difficilement de deviner ce qui s’y trouve. C’est la première fois depuis trente-quatre ans qu’Alain Caillol revient dans les entrailles humides des anciennes carrières de Méry-sur-Oise, qui font l’objet depuis mai 2006 d’un arrêté de péril.

Mais à l’époque, ce n’est pas accompagné des pompiers du Grimp (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux) qu’il avait rejoint ce lieu mais de ses complices et du baron Edouard-Jean Empain.

Le 23 janvier 1978, armés, ils y ont conduit l’homme d’affaires, kidnappé quelques heures plus tôt, menotté et les yeux bandés. Le riche industriel, qui sera finalement relâché soixante-trois jours plus tard, est resté plus d’un mois prisonnier de ces galeries. « On pensait que ça durerait une semaine », précise Alain Caillol. C’est dans ces souterrains que les rançonneurs coupent une phalange au baron pour l’envoyer à sa famille, là aussi qu’il vit une douloureuse attente cloîtré dans une petite tente. Le chemin était beaucoup plus aisé à l’époque. « Nous avions creusé pour passer sous la porte blindée, explique l’ancien gangster. Après, nous n’avions plus que quelques centaines de mètres à parcourir. »

Aujourd’hui, la porte en question est soudée et bloquée par des monceaux de terre. C’est donc par un trou poussiéreux, loin de l’entrée d’origine, qu’Alain Caillol pénètre dans les galeries. Il faut après descendre en rappel pour atteindre le niveau du sol. Le froid est piquant malgré les combinaisons. Il reste ensuite plusieurs kilomètres à parcourir en jouant parfois les équilibristes pour rejoindre la zone dans laquelle le baron a été séquestré. Alain Caillol cherche la planque en reconstituant le chemin. « Il y avait un puits à proximité, souligne-t-il. Nous avions pensé nous en servir pour passer des vivres. » Torche et carte à la main, le lieu en question est finalement localisé. « Nous avions remonté un mur et reconstitué une pièce de 20 m sur 10 m environ, raconte-t-il en inspectant chaque allée. Il y avait un trou par lequel nous passions pour rejoindre les tentes, on le rebouchait dernière nous pour qu’on ne voie rien de l’extérieur. Ça pourrait bien être celui-ci, souligne-t-il en inspectant les lieux. En partant, nous avons tout brûlé : tentes, matelas, bouteilles. »

Les souvenirs sont là mais les traces de feu ont disparu depuis. Pourtant, à quelques mètres près, il en est sûr, c’est ici même que se tenait l’otage. D’autant qu’on perçoit un bruit d’eau ruisselante, évoqué par le baron Empain dans ses souvenirs. « Nous cherchions un endroit qui n’existe pas. Ici, c’était parfait! » commente-t-il. Interrogé sur ses sentiments à ce moment précis, celui qui a passé onze ans derrière les barreaux pour cet enlèvement souffle : « Le lieu n’est pas le plus important, c’est les actes qui y sont liés. Dire que je regrette, ça ne donne pas un billet pour recommencer sa vie. » 



Le Parisien




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