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13 févr. 2012

Bientôt la fin de la retraite à 40 ans pour les centrales nucléaires ?

Image d'archives © TF1/LCI
Alors que la France a connu une consommation électrique record du fait du froid, des experts estiment, dans un rapport remis lundi au gouvernement, que prolonger la durée de vie des centrales nucléaires est la meilleure solution pour résoudre les défis énergétiques qui se posent au pays.

Le tableau de la situation énergétique de la France que brosse le rapport de la commissionEnergies 2050, remis lundi au ministre chargé de l'Energie, Eric Besson, n'a vraiment rien d'idyllique. Et ses auteurs ne craignent pas de prendre les opinions à rebrousse-poil. Celles des écologistes, tout d'abord : face aux défis qui l'attendent en matière de consommation d'énergie, et illustrés encore récemment par les records dus à la vague de froid, la France doit "s'interdire toute fermeture administrative d'une centrale nucléaire" qui n'aurait pas été décidée pour des raisons de sûreté, estiment les membres de la commission. Et "la trajectoire optimale pour notre pays consiste à prolonger la durée de vie des centrales existantes aussi longtemps que l'autorité de sûreté nucléaire le permettra". Mais les opinions des consommateurs lambdas ne sont pas davantage épargnées : les experts appellent la France à "s'engager courageusement dans une politique de vérité (c'est-à-dire de hausse) des prix de l'énergie et des émissions de CO2".
Le principal problème du parc nucléaire français, c'est son vieillissement : en 2050, l'ensemble des 58 réacteurs du parc nucléairefrançais auront atteint les 40 années de service, durée d'utilisation pour laquelle l'ASN a donné son accord de principe. Comment, dans un tel contexte, compenser les inévitables fermetures d'installationsnucléaires du fait de l'âge ? En préparant la construction d'"un petit nombre d'EPR" (réacteurs de 3e génération), avance le rapport. La France devrait dans ce cas construire au moins deux EPR par an pendant 10 ans. Sans pour autant oublier de "préparer l'avenir en poursuivant, au côté du développement des énergies renouvelables, le développement de la génération 4" de centrales, et ce, "tout en laissant ouverte la question de la part du nucléaire en 2050 et même en 2030".

L'option de la retraite à 60 ans

En tout état de cause, le scénario le moins coûteux, selon Energie 2050, serait de prolonger la vie du parc nucléaire jusqu'à la sixième visite décennale, soit 60 ans, sous réserve d'une autorisation de l'ASN. EDF s'est déjà prononcé en faveur de cette durée de vie. A titre d'exemple, la fermeture de la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, symbole de la contestation anti-nucléaire, constituerait un manque à gagner de 190 millions d'euros par an pour EDF. Mise en service en 1977, Fessenheim est la plus vieille centrale du parc français. 

La commission Energies 2050, groupe d'experts dirigé par le professeur Jacques Percebois et Claude Mandil, ex-directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, avait été chargé cet automne parEric Besson d'étudier les scénarios d'évolution du paysage énergétique français, dans le cadre de la "programmation pluriannuelle des investissements énergétiques", autrement dit la future politique énergétique de la France, qui doit être présentée au parlement en 2013. Mais avant même d'être mise sur pied, cette commission s'était attirée l'ire des écologistes, et plusieurs ONG sollicitées par le gouvernement avaient refusé d'y participer, jugeant sa composition outrageusement pro-nucléaire, Greenpeace parlant même d'"un nouvel outil de communication en faveur de l'industrie nucléaire". Une opinion tranchée, que la lecture de ce rapport, très attendu, ne devrait pas contribuer à adoucir...

"Ce serait un gâchis"

Devançant la polémique prévisible, Eric Besson avait d'ailleurs précédé ce week-end la publication de ce rapport en dévoilant sur Europe 1 et i-Télé que Nicolas Sarkozy, qui a reçu mercredi soir le comité de politique nucléaire, "a décidé de demander à tous les opérateurs de se mettre en situation de pouvoir prolonger la durée de vie de nos réacteurs et centrales nucléaires au-delà de 40 ans". Une décision qui devrait entraîner "tous les efforts de maintenance, de recherche des plus hauts standards de sécurité et de sûreté, pour faire en sorte que ce parc puisse être prolongé". Sans que, pour autant, la décision de prolonger effectivement leur durée de vie soit arrêtée. Néanmoins, "ce serait un gâchis d'arrêter nos réacteurs à 40 ans", avait avancé Eric Besson, en référence à l'idée de retrait progressif du nucléaire proposé par le PS.

Selon Eric Besson, tout autre scénario que la prolongation entraînerait "des conséquences inéluctables",comme "l'augmentation du prix de l'électricité" et une "destruction d'emplois", "150.000" directs, de "300.000 à 400.000" indirects auxquels s'ajoutent les "2 millions d'emplois" industriels "potentiels" qui "peuvent être impactés". Des propositions pourtant qualifiées de "mensonge et faux-fuyant" par François Brotte, responsable des questions énergétiques dans l'équipe de François Hollande, rappelant que "les prix de l'énergie ont très fortement augmenté en 2011".

Ici.tf1.fr

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