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5 déc. 2011

EDITO: ISRAËLVALLEY-WASHINGTON-TEHERAN-JERUSALEM : QUAND L’ADMINISTRATION AMERICAINE MET LES CHOSES AU POINT…

Washington s’irrite et entend le faire savoir. Pas par n’importe qui et n’importe où, mais en dépêchant son secrétaire à la Défense, Léon Panetta, à la séance inaugurale du Forum Saban (1), vendredi soir. La photo publiée par les médias israéliens illustre l’importance de l’évènement : autour de la table d’honneur, pour le côté israélien, on trouve le ministre Dan Meridor (Likoud), l’ancien ministre de la Justice Haïm Ramon et l’ancienne présidente de la Knesset Dalia Ytzik (Kadima) et les ex-responsables de la sécurité israélienne Gaby Ashkenazi (ancien chef d’état-major), Meir Dagan (ancien patron du Mossad) et Amos Yadlin (ancien chef des services de renseignements de l’armée). Il y avait également le professeur Itamar Rabinovitz (ancien président de l’université de Tel-Aviv), les ambassadeurs Michael Oren et Dan Shapiro, le premier en poste dans la capitale fédérale, le second à Tel-Aviv, ainsi que le journaliste Nahum Barnea, du Yediot Aharonot. Un sacré parterre, quoi ! D’autant plus que côté américain, on n’était pas de reste.

Le Secrétaire américain à la Défense a focalisé son propos sur deux points, l’Iran et l’isolement diplomatique israélien. Il a été on ne peut plus clair. En ce qui concerne le nucléaire iranien, s’il a réaffirmé que toutes les options étaient ouvertes pour empêcher Téhéran de disposer de l’arme nucléaire, il n’a pas moins affirmé qu’un Iran nucléarisé, en dépit des menaces qu’il peut faire peser sur Israël et le monde, est préférable à une action militaire préventive. Et de souligner les conséquences d’une attaque contre l’Iran : conflit régional à l’issue incertaine, crise économique mondial, union politique et populaire au sein du monde musulman et arabe en faveur de Téhéran. Léon Panetta a ajouté que, selon les meilleurs experts de la question, une talle action ne ferait que retarder le développement nucléaire iranien, mais non l’annihiler. D’où son message à l’intention des décisionnaires israéliens : pas de précipitation, il nous faut coordonner, en pleine confiance, notre politique anti-nucléaire iranien.

Quant à l’isolement diplomatique israélien, le Secrétaire d’Etat américain s’est résumé en un cri : « Mais diable, qu’attendez-vous pour retourner à la table des négociations ! » Et de faire porter à Israël une large part de responsabilités quant à cet isolement, conjurant l’Etat hébreu de témoigner d’audace au plan diplomatique. Sa conclusion : « Je ne me rappelle pas d’avoir jamais vu des israéliens aussi amorphes, passifs sur ce sujet. »

Le ministre Dan Meridor, s’il a souligné par ailleurs la pertinence du discours de Léon Panetta, a tenu à marquer son désaccord sur la question palestinienne. « Le Secrétaire d’Etat, a-t-il dit, a commis une erreur en nous désignant, nous israéliens, comme responsable du surplace politique. Peut-il ignorer que Mahmoud Abbas est celui qui bloque la situation, qu’il refuse obstinément de saisir la main que lui tend Binyamin Netanyahou ? »

La réaction du ministre israélien de la Défense, Ehud Barak : « Notre collaboration avec les Etats-Unis est permanente, dense, mais il faut savoir qu’Israël est un Etat souverain, indépendant, et qu’il prendra toutes les mesures pour assurer la sécurité de ses citoyens. »

(1) Haïm Saban, natif d’Alexandrie, est un homme d’affaires israélo-américain, devenu un leader mondial dans l’industrie du divertissement. Il a fait ses premiers pas dans celle du disque, en France où il s’était installé en 1975 (18 millions d’enregistrements vendus en 8 ans). En 1983, il déménage à Los-Angeles où il va rapidement s’imposer comme fournisseur de musique pour la télévision, domaine qu’il va investir avec Saban Entertainment (succès mondial avec The X-Men, par exemple). Autre étape importante de sa carrière : la fusion de sa société avec Fox Kids Network de Robert Murdoch, suivi de l’acquisition, par le nouveau groupe, de Fox Family Channel, un réseau cablé touchant 81 millions de foyers. De là, Haïm Saban a multiplié les initiatives qui ont fait de lui un incontournable à l’échelle planétaire dans le domaine de la télévision et ses produits dérivés. En 2002, il a lancé le Saban Capital Group dont il assume la présidence, très actif en Israël. Avec son épouse Cherry, il a créé la Fondation Saban, qui s’est spécialisé dans le médical pour enfants et le développement éducatif. La Fondation figure sur la liste des 50 plus grands philanthropes américains, établie par Businessweek. Autre pôle d’intérêt de Haïm Saban : les relations israélo-américaine, qu’il s’emploie à consolider par diverses actions, avec en particulier la création, en 2002, du Centre Saban pour la politique au Moyen-Orient, rattaché à la Brookings Institution à Washington, initiateur de l’annuel Forum Saban, un évènement fort couru dans la capitale américaine.

Israelvalley.com
Publié le 4 décembre 2011

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