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10 déc. 2011

A Durban, les négociations climat sont au bord de l'impasse

La 17e conférence internationale sur le climat, qui se tient à Durban, risque de tourner à l'échec. Face à l'accélération du réchauffement de la planète les négociations s'éternisent sur le « niveau d'ambition » que doivent porter les Etats.
Même les vieux routiers des négociations climat des Nations Unies n'en reviennent pas. Non seulement la nuit qui vient de s'écouler n'a pas permis aux 194 pays représentés à Durban de déboucher sur un accord pour relancer la lutte contre le réchauffement accéléré de la planète, mais il n'est même plus sûr que ce samedi le permette également. Faute de texte sur lequel voter, la séance plénière d'approbation finale, fixée la veille à 10 heures, a été repoussée à plusieurs reprises pendant la journée. La ronde des « indabas », séances de palabres mises en place par la présidence sud-africaine de ce 17e sommet, elle, s'est poursuivie, au niveau du dernier cercle de négociateurs. Au grand désespoir de certains d'entre eux, rendus très inquiets par l'absence de résultats issus de ces réunions informelles. « Nous ne comprenons pas la stratégie de la présidence qui ne semble pas prendre en compte la question du temps », s'impatientait Nathalie Kosciusko-Morizet, en n'excluant pas «le pire des échecs, un échec par défaut de négociation».

Les délégations se sont mises à lever le camp les unes après les autres, à commencer par celles des pays en voie de développement qui n'ont pas les moyens d'attendre. Paradoxalement, ce sont donc les Etats les plus concernés par l'urgence climatique, qui se font de moins en moins entendre. Un effacement dont on ne peut s'empêcher de penser qu'il arrange les affaires des pays opposés à toute forme d'engagement contraignant pour réduire leurs émissions de CO2. Ce matin, les Etats-Unis, mais aussi la Chine et l'Inde faisaient toujours barrage à la feuille de route pour un traité global, c'est à dire non plus limité aux seuls pays industrialisés, défendue par l'Union Européenne (UE). Au risque de décevoir les 130 pays en développement qui soutiennent leur position, dont les îles-Etat menacées de submersion, les Européens font toujours dépendre leur propre engagement de celui des trois autres économies les plus polluantes de la planète. Sans lui, c'en serait fini du protocole de Kyoto. Ce traité international, le seul juridiquement contraignant sur le climat, est encore porté pour un an par les pays du Vieux Continent. Fin 2012, une nouvelle période d'engagement des Etats s'impose pour le maintenir en vie. L'objectif qu'il pose, celui de limiter à 2 degrés centigrades la hausse de la température, n'est déjà plus à la hauteur des enjeux. Au vu des tous derniers rapports scientifiques, la planète s'oriente plus sûrement vers un réchauffement de 4,5 degrés, aux conséquences catastrophiques. C'est donc le niveau d'ambition du protocole de Kyoto qu'il s'agit aussi de relever à Durban. Le projet de texte qui reste à adopter évoque cette nouvelle urgence, paradoxalement, très difficile à faire entendre.

JOËL COSSARDEAUX (A DURBAN)

Lesechos.fr

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