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23 déc. 2011

Comment les banquiers de la crise de 2008 reprennent le pouvoir..

Les anciens banquiers et acteurs des institutions financières mis en cause après la chute de Lehmann Brothers à l’automne 2008 et la crise des subprimes, essentiellement aux Etats-Unis, réapparaissent à des postes publics…

Mario Monti, le Premier ministre italien, à Rome, le 15 décembre 2011. Andrew Medichini/AP/SIPA


Mario Draghi de Goldman Sachs à la BCE, Mario Monti de Goldman Sachs au poste de Premier ministre en Italie, Luis de Guindos de Lehmann Brothers au ministère de l’économie en Espagne et tant d’autres dont vous n’entendrez pas parler. Ils ont tous retrouvé un travail dans un de ces quatre secteurs: la banque (parfois même celle où ils se trouvaient en 2008), l’activité de conseil, les hedge funds et la fonction publique.

Si le fait même de leur réapparition peut être considéré comme abusif auprès de ceux qui ont pâti de leurs actions, le journaliste spécialisé Marc Roche comprend, sans les approuver, les raisons logiques d’un tel mécanisme de «porte tournante».

Quatre solutions évidentes pour analyser cette situation

Selon Roche, correspondant belge à Londres du Monde depuis 1997 et auteur du livre «Le capitalisme hors la loi», publié en septembre 2011, il existe quatre explications à un tel retour de l’ombre à la lumière. Tout d’abord, les acteurs bancaires ne sont que très peu à disposer d’un savoir-faire spécialisé en produits financiers et technologiques. Les nommer pour redresser la zone euro et les pays membres sonne donc comme l’appel de la dernière chance.

Deuxièmement, ils n’ont rien commis d’illégal en soi. Draghi est le plus répréhensible, puisqu’il a vendu entre 2002 et 2005 des produits financiers à des gouvernements pour que ces derniers dissimulent une partie de leur dette. Ce qui à terme, a eu et continue d’avoir des conséquences dramatiques. En outre, Roche souligne que s’être trompé n’est pas un crime et qu’il est trop difficile pour la justice de le démontrer car la finance reste une niche que seuls ce qui y travaillent maîtrisent. Enfin, rappelle le journaliste, les comptes ont été signés par les auditeurs puis par les avocats, qui n’ont relevé aucune anomalie. Leur faute est ainsi partagée et les co-responsables ne peuvent qu’intégrer les banquiers au système, pour ne pas se les mettre à dos.

Etant donné que les politiques ont aussi leur part de responsabilité, notamment en termes de déréglementation financière ces deux dernières décennies, ils ne peuvent pareillement évincer les banquiers du pouvoir actuel. Et comme la chose financière reste complexe pour l’opinion, les anciennes cibles des critiques peuvent effectuer leur retour sans que la colère du public ne soit trop grande.

Selon Roche, l’absence de purge du milieu après la crise est toutefois aussi responsable du phénomène actuel. A quel point? Difficile à dire. Le journaliste rappelle cependant, pour relativiser le phénomène, que le nombre de cas de figure dans la fonction publique est encore très limité.
Bertrand de Volontat

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