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6 déc. 2011

Belgique: un nouveau gouvernement arrive, les problèmes restent

La Belgique a fini sous la pression extérieure par surmonter une crise d'une durée record, sans régler pour autant les problèmes de fond entre francophones et néerlandophones ainsi que le montre la progression continue des indépendantistes flamands dans les sondages.
Le socialiste francophone Elio Di Rupo sort, le 5 décembre, du palais du
 roi Albert II qui vient de le nommer Premier ministre de
 Belgique. (AFP / Bruno Fahy)

Nommés mardi soir par le roi Albert II, le nouveau Premier ministre, le socialiste Elio Di Rupo, ses 12 ministres et ses 6 secrétaires d'Etat devaient prêter serment dans l'après-midi, 541 jours après les élections législatives du 13 juillet 2010. Du jamais vu dans un pays pourtant habitué aux tensions politiques.

Cette entrée en fonction réjouira le souverain belge, qui s'était dit en juillet dernier «affligé par la plus longue durée, de mémoire d'homme, de formation d'un gouvernement». Un triste record mondial ravi par la Belgique à l'Irak.

Pour autant, l'arrivée du premier chef de gouvernement socialiste et francophone depuis 38 ans, due en grande partie aux pressions des marchés financiers et de l'Union européenne, ne soulève qu'un enthousiasme modéré dans le pays.

Cela s'explique tout d'abord par la durée même de la crise, dont les multiples épisodes - démissions en chaîne des personnalités chargées de former le gouvernement, querelles byzantines sur la réforme des institutions du royaume, tractations d'apothicaires sur les postes ministériels - ont lassé la population, confrontée comme partout en Europe à des difficultés économiques croissantes et inquiète des coupes dans les dépenses et des nouvelles taxes annoncées.
«Un air de déjà vu»

Le nouveau gouvernement est aussi censé donner un nouveau souffle alors qu'il est la copie quasi-identique de l'équipe sortante d'Yves Leterme qui a géré les affaires courantes depuis avril 2010.

Seule différence notable, les socialistes flamands rejoignent dans la coalition les socialistes francophones et les libéraux et démocrates-chrétiens, tant flamands que francophones. Les Verts et les nationalistes flamands restent dans l'opposition.

Si Yves Leterme rejoindra dès jeudi l'OCDE à Paris, les autres principales figures de son gouvernement restent aux commandes, parfois avec des changements de portefeuilles.

Le libéral francophone Didier Reynders, inamovible ministre des Finances depuis 1999, passe aux Affaires étrangères, tandis que le chef de la diplomatie, le chrétien-démocrate flamand Steven Vanackere, aura la difficile tâche de remettre les finances du royaume sur les rails en appliquant une politique d'austérité sans précédent.

Cet «air de déjà vu» n'a toutefois pas que des inconvénients, souligne le quotidien Le Soir, qui juge que «l'expérience sera une précieuse conseillère».
Fracture gauche-droite

Car les obstacles à surmonter restent nombreux et les tensions pourraient ressurgir rapidement entre les partis flamands et francophones, notamment lors de la mise en oeuvre de la grande réforme institutionnelle prévue par l'accord de gouvernement.

Principale force politique en Flandre, le parti indépendantiste N-VA, juge largement insuffisantes les nouvelles compétences qui devraient être transférées aux régions.

Confortée par des sondages qui lui donnent entre 35 et 40% des intentions de vote côté néerlandophone, la formation de Bart De Wever s'apprête à mener la vie dure aux partis flamands de la coalition.

La nette fracture gauche-droite, au sein même de la coalition, est aussi source de frictions. Les partis libéraux semblent ne pas avoir renoncé à modifier le système d'indexation automatique des salaires sur l'inflation, au risque de faire hurler leurs partenaires socialistes et centristes et de jeter dans la rue les syndicats.

(AFP) Libération.fr
Aujourd'hui à 12h37

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