« Je sais ! Ma caille, tu vas les avoir, tes 500 signatures ! ». Il ouvrit le placard de sa fille, dont l’intérieur de la porte était recouvert de posters des groupes Scorpions et Modern Talking. « Toutes tes affaires d’ado sont encore là-dedans, je n’ai rien touché ! Alors tu enfiles ton sweat-shirt Waïkiki, tu remets ton appareil dentaire, ton chouchou dans les cheveux, et tu fonces ! ». Marine Le Pen jeta un œil distrait à son journal intime, qui s’était ouvert à la page du 14 février 82. Y était inscrite cette phrase : « pour la Saint-Valentin, je vais dire à Babacar que j’ai envie de sortir avec lui ». Elle referma le journal, rouge de confusion. Il ne fallait surtout pas que son père apprenne qu’en 3ème, elle n’était pas, contrairement à ce qu’elle lui avait dit, folle amoureuse de Joran, le suédois de la classe, aux cheveux aussi blonds que ceux de la Belle des Champs.
Jean-Marie Le Pen poursuivit. « Justin Bieber est en France pour un concert. Alors tu te déguises en ado hystérique, tu vas à son hôtel, et tu fais signer un autographe à ce morveux ! Personne ne connait les noms des maires des petits villages. Ils penseront que Bieber est un élu de la Creuse ». Le visage de Le Pen s’illumina. « Demain, tu fais la même chose au concert de Frank Mickael. Tu t’habilleras avec les fringues de ta belle-mère. Et je me suis garé en double file ce matin : les pervenches, elles font toujours des signatures sur les contraventions ? ». Le Pen s’arrêta. « Hier, j’ai jeté un œil à ton journal. C’était qui, ce Babacar ? ».
Source : metrofrance.com
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