Le culot n’a plus de limite. Après l’ex-numéro 2 de la bande de Benghazi, voici un éphémère Premier ministre et le numéro 1 en personne qui s’inquiètent des ingérences étrangères en Libye (sic !). Commençons par le premier cité, l’éphémère Premier ministre qui fut, aussi, ministre des Finances.
Il insulte ses compères « révolutionnaires » en nous disant ceci : « Les voix que nous entendons aujourd’hui sont les voix de l’élite, les voix du Conseil national de transition qui n’a pas été élu… », à la bonne heure ! On ne lui en veut pas de ne pas savoir que personne ne croit que la bande qu’il servait ait été élue par le peuple libyen. On ne lui en veut pas non plus de vouloir nous apprendre la chose.
Mais, il pousse un peu loin la chanson, en plus de la déloyauté vis-à-vis de ceux qui l’ont extirpé de l’anonymat pour en faire une personnalité visible et sollicitée par les médias.
Non content de cela il persiste et ajoute que le nouveau gouvernement est « soutenu de l’extérieur par l’argent, les armes et les relations publiques ». On reste sans voix devant un tel cynisme, quand il faut pourtant répliquer et rappeler que rien en Libye d’aujourd’hui, lui-même compris, ne serait sans des mois de bombardements, d’approvisionnements en armes, de dotations financières (qu’il gérait) et de soutien diplomatique des pays de l’OTAN et de leurs satrapes pétromonarques.
Comme les scrupules ne l’encombrent pas, il ne nous laissent aucun répit en se faisant visionnaire : « J’aperçois un danger pour la souveraineté de la Libye, j’aperçois une menace contre les richesses du peuple libyen ». Monsieur Ali Tarhouni, c’est son nom, un nom qu’il faut retenir pour la postérité, pour l’illustration de la duplicité extrême. Jamais peut-être on ne se sera moqué de la vérité à ce niveau du ridicule.
Un à un, les « protégés » de l’Alliance atlantique vont, certainement, se fendre de ce type de discours. Puisque le grand chef lui-même que les grands de ce monde ont brandi devant les caméras et en ont fait, par procuration, un personnage arrogant et un exemple à suivre chez les « Arabes », se met à fustiger le Qatar qui lui a fabriqué les images des « milliers de martyrs » initiaux, le « peuple insurgé », une « révolution ».
Il s’attaque au Qatar qui lui a fourni, avec ses alliés, le « protecteur unifié », un arsenal et des milliers de « révolutionnaires ». Cela a peut-être quelque chose à voir avec l’obéissance à d’autres soutiens mieux cotés en termes de puissance et d’influence ou de proximité d’intérêt, seulement, il devrait mettre de la discrétion avant que de s’exprimer publiquement. C’est-à-dire qu’il aurait dû user d’un minimum de diplomatie pour, au moins, voir venir et mesurer les réactions d’un émir qui a le vent en poupe et qui ne peut freiner, facilement, son élan.
La preuve, c’est tout penaud qu’il avoue s’être fait rappeler à l’ordre. Pour la simple raison qu’on ne passe pas, de but en blanc, du statut de créature à celui de partenaire respectable du maître d’œuvre. L’émir, du reste fort poli pour la circonstance, lui a fait répondre qu’il avait le droit de s’immiscer car il avait « parié sur le succès » de l’opération qui a été concoctée contre le pays. Histoire de rappeler que son immixtion, depuis le début, n’avait rien à devoir au droit et qu’elle s’est faite de facto.
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