Evoquer «sans enquête approfondie» la possible responsabilité de la Chine dans le vaste piratage informatique récemment détecté aux Etats-Unis est «irresponsable et sans fondement scientifique», a réagi vendredi la diplomatie chinoise.
Le gouvernement américain a annoncé jeudi avoir détecté le piratage des données personnelles de quatre millions d'employés fédéraux, une opération qui, selon des médias citant des officiels américains, aurait été perpétrée par des pirates informatiques chinois.
«Les cyber-attaques sont généralement anonymes, sont conduites par-delà les frontières et il est très difficile d'en retrouver l'origine», a commenté vendredi Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
«Ne pas mener une enquête approfondie et utiliser des mots comme +éventuel+ (pour caractériser la possible responsabilité de la Chine), c'est irresponsable et dépourvu de tout fondement scientifique», a insisté M. Hong, lors d'un point de presse régulier.
Pékin est «opposé à toute forme de cyber-attaque», a-t-il réitéré, reprenant un leitmotiv de la diplomatie chinoise.
La «cyber-intrusion» reconnue jeudi par les Etats-Unis a été détectée en avril par l'Office of Personnel Management (OPM), qui gère les effectifs du gouvernement fédéral.
Elle aurait été fomentée en décembre par des pirates informatiques chinois, selon le Washington Post, qui l'a appris de responsables américains sous couvert d'anonymat. Il s'agirait du deuxième piratage majeur de cette agence perpétré par la Chine.
L'objectif des pirates n'était pas immédiatement clair, entre vol d'identités et espionnage.
L'espionnage par la Chine d'entreprises américaines «reste un problème significatif», avait souligné en février le directeur du renseignement américain James Clapper, en rappelant que Pékin et Moscou disposaient pour ces attaques de systèmes «très sophistiqués».
Il avait explicitement cité la responsabilité de la Chine dans une autre attaque informatique, en août 2014, contre des hôpitaux gérés par la société Community Health Systems, qui représente 200 établissements, où des données personnelles de patients avaient été dérobées.
La question des cyberattaques imputées à la Chine envenime les relations entre Pékin et Washington. La justice américaine avait inculpé en mai 2014 cinq militaires chinois pour «piratage informatique» et «espionnage économique».
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