Moscou pourrait se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) si les Etats-Unis déploient en Europe des missiles terrestres dirigés contre des cibles en Russie, a annoncé vendredi à l'agence Sputnik le président de la commission de la Défense et la Sécurité du sénat russe, Viktor Ozerov.
«Si les Etats-Unis décident d'augmenter leurs dispositifs militaires en Europe de l'Est et que ces dispositifs sont dirigés contre la Russie, cette dernière aura suffisamment de forces et de moyens pour donner une réponse adéquate: de la sortie effective du Traité FNI au renforcement des batteries de systèmes de missile Iskander le long de nos frontières occidentales», a déclaré le sénateur.
Il a fait remarquer que la Russie respectait intégralement ses engagements contractés dans le cadre du Traité FNI et que Washington reconnaissait ouvertement n'avoir aucune preuve de la violation de ce document par Moscou.
Selon Viktor Ozerov, «ni le parlement ni le gouvernement n'envisagent la possibilité de se retirer du Traité».
Le sénateur a dans le même temps souligné qu'il était absurde de faire chanter la Russie en menaçant de déployer des missiles en Europe.
«Le chantage serait absurde dans le contexte actuel où la Russie possède une triade puissante d'armes nucléaires», a indiqué M. Ozerov.
«Il est impossible de faire chanter la Russie, on ne pourra que s'entendre avec elle sur une base de partenariat. Le potentiel des forces armées russes est tel qu'elles sont en mesure de contrer n'importe quelle menace», a conclu le sénateur.
L'administration US envisage la possibilité de déployer des missiles terrestres en Europe en réponse aux violations présumées du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) par la Russie, rapportent les agences occidentales.
Ces dernières années, la Russie et les Etats-Unis s'accusent mutuellement de développer des armes tombant sous le coup du traité signé en 1987 par le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le leader US Ronald Reagan.
Selon les médias, la Maison Blanche envisage trois options de réponse militaire face aux «violations du traité FNI», dont «le développement des moyens de défense, une frappe préventive visant les armes violant le traité et une frappe nucléaire contre les centres industriels de l'ennemi».
En décembre dernier, le porte-parole du Pentagone Brian McKeon a fait savoir que l'option de frappe préventive impliquait un possible déploiement en Europe de missiles de croisière basés au sol.
En avril 2015, le secrétaire d'Etat américain adjoint Frank Rose a déclaré que Washington prendrait des «mesures de rétorsion si la Russie ne mettait pas fin à ses violations du traité FNI».
Conformément au Traité FNI en vigueur depuis 1988, la Russie et les USA se sont engagés à ne pas fabriquer, tester ou déployer des missiles balistiques et de croisière terrestres à moyenne (1.000-5.500 km) et courte portée (500-1.000 km). De plus, les parties s'étaient engagées à éliminer en trois ans tous les vecteurs et missiles terrestres d'une portée comprise entre 500 et 5.500 km.
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