« L’Arabie saoudite finance depuis trente ans une partie des frais du programme nucléaire militaire du Pakistan », écrit le quotidien britannique "The Sunday Times"
Un responsable du ministère saoudien de la Défense a déclaré que les rapports des médias concernant un quelconque effort de Riyad pour avoir accès aux bombes atomiques pakistanaises ne seraient que des « spéculations » sur l’inquiétude accrue de l’Arabie saoudite vis-à-vis de la capacité de l’Iran à fabriquer des bombes nucléaires. Ce responsable saoudien a déclaré au journaliste de Sunday Times qu’il ne faudrait absolument pas prendre au sérieux ces « spéculations » médiatiques.
En effet, ce que ce responsable saoudien appelle « spéculations » a commencé dimanche dernier, quant "The Sunday Times" a cité, dans un article, un responsable américains sous l’anonymat, au sujet d’une « décision stratégique de l’Arabie saoudite pour se doter de l’arme atomique via le Pakistan. »
Les Saoudiens ont vite réagi à cette révélation. Un responsable du ministère saoudien de la Défense a déclaré : « Je ne comprends pas exactement à quoi ce responsable américain a voulu faire allusion. Mais des révélations de ce genre se font assez régulièrement depuis dix-huit ans et nous en aurons d’autres pour les quinze prochaines années. » Il a précisé que le ministère saoudien de la Défense ne présentera aucun commentaire officiel au sujet de ces « rumeurs ».
La chaîne CNN n’a pu non plus obtenir un commentaire de la part des autorités américaines.
Pourtant le rapport du "Sunday Times" a eu des répercussions auprès des médias américains aussi. Le quotidien britannique a écrit : « Les efforts des Saoudiens pour se doter d’arme atomique via les arsenaux pakistanais se multiplient, alors que les pays arabes sunnites se disent de plus en plus inquiets depuis l’annonce de la forte possibilité de la conclusion d’un accord nucléaire final entre Téhéran et les grandes puissances. Cet accord serait une reconnaissance officielle des capacités nucléaires de la République islamique d’Iran, grande puissance chiite de la région. Il annulera aussi toutes les sanctions économiques imposées aux Iraniens. Or, aucun des pays arabes sunnites n’est doté d’une quelconque capacité nucléaire. » 'The Sunday Times' rappelle que l’Arabie saoudite finance depuis trente ans une partie des frais du programme nucléaire militaire du Pakistan.
Au mois d’avril, Téhéran et les 5+1 se sont mis sur un accord-cadre après plusieurs années de négociations sur le programme nucléaire iranien. Les deux parties s’efforcent de se mettre en position de signer un accord définitif avant la date butoir du 1er juillet. Les responsables de la Maison Blanche, et le président Barack Obama en personne, ont annoncé à plusieurs reprises que s’ils obtiennent leur « bon accord », les sanctions imposées à l’Iran seront annulées progressivement. Pourtant, le président Obama aura des difficultés à convaincre les membres du Congrès en ce qui concerne l’approbation de l’accord nucléaire avec l’Iran.
Les pays arabes sunnites ne sont pas seuls à exprimer leurs inquiétudes de la reconnaissance par la communauté internationale des capacités nucléaires de l’Iran, en tant que grande puissance chiite, car le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu s’y oppose aussi. A ce propos, il a accusé directement le président Obama et son secrétaire d’Etat John Kerry.
Le nouveau ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, autrefois ambassadeur de son pays aux Etats-Unis, avait déclaré en mars à CNN que si Riyad était convaincu de contrer l’influence régionale d’un Iran atomique, il pourrait décider de se doter de l’arme nucléaire.
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