Un attentat "imminent" déjoué par hasard. Le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'un homme projetant d'attaquer "une ou deux églises" avait été arrêté dimanche matin à Paris et placé en garde à vue à l'Hôtel-Dieu. Ce que n'a pas précisé Bernard Cazeneuve, c'est le démarrage singulier de cette affaire: dimanche matin, vers 8 heures, le Samu a été appelé par le suspect lui-même - qui se prénommerait Sid Ahmed Ghlam - pour signaler sa propre blessure.
"Arsenal composé d'armes de guerre"
De manière assez confuse, ce Franco-algérien explique avoir été victime d'un règlement de compte et avoir reçu une balle dans la jambe. Appelés sur les lieux, dans le XIIIe arrondissement de Paris, les enquêteurs remontent les traces de sang et découvrent dans son véhicule un "arsenal composé d'armes de guerre".
Une perquisition est immédiatement menée à son domicile, une chambre universitaire dans le même quartier. "Une documentation fournie a également été découverte, établissant sans ambiguïté que l'individu projetait la commission imminente d'un attentat ", a indiqué le ministre. Les investigations menées ont permis par ailleurs d'établir son "implication dans le meurtre" d'Aurélie Châtelain, une femme de 32 ans retrouvée tuée par balles dans sa voiture dimanche matin à Villejuif.
Connu des services de renseignement
Si son arrestation semble fortuite, l'homme, âgé de 24 ans, est loin d'être un inconnu des services de renseignement. Cet étudiant en informatique faisait l'objet d'une fiche "S" - sûreté d'Etat-, notamment à cause de ses velléités de départ en Syrie, a indiqué le ministre de l'Intérieur. Deux surveillances ont eu lieu, en 2014 et en 2015, sans qu'aucun élément ne permette de "justifier l'ouverture d'une information judiciaire". La dernière a eu lieu après que Sid Ahmed Ghlam a passé une semaine cette année en Turqui, selon Le Monde et M6. Sa garde à vue et l'analyse de ses données de connexion sur Internet ont été infructueuses.
Selon le quotidien du soir, l'homme se serait installé en France en 2009, dans le cadre d'une procédure de regroupement familial. Des sources policières ont affirmé à l'AFP que certains membres de sa famille seraient acquis à la cause de l'islam radical. Une perquisition a eu lieu lundi matin au domicile de ses parents, dans le quartier sensible de Vert-Bois à Saint-Dizier, en Haute-Marne.Le Parisien affirme que le domicile de sa soeur, musulmane radicale elle aussi, a été perquisitionné ce mercredi matin dans le même quartier. Elle aurait été interpellée.
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