Aux États-Unis, 20 % des couples ne dorment pas dans le même lit. En France, on ne l’avoue pas, mais sous prétexte de ronflements, certains font aussi couette en solo.
En couple, mais avec chacun sa chambre ? Une tendance aux États-Unis, si l’on en croit l’étude menée par la Fondation américaine du sommeil. Près d’un couple sur cinq ne fait plus lit commun. Certains dorment même dans des pièces séparées. Le phénomène devrait s’accélérer. Une étude menée par l’Association américaine des constructeurs immobiliers avance que d’ici 2015, près de 60 % des nouvelles maisons possèderont deux chambres matrimoniales !
Certains couples célèbres ne s’en cachent même plus. D’après le Telegraph, le réalisateur américain Tim Burton et sa femme Helena Bohnam Carter font chambre à part, inspirés peut-être par la reine Elizabeth II et son époux le prince Philip qui dorment séparément depuis longtemps. « Cela peut sembler peu romantique. Mais beaucoup de gens ont une bonne raison pour se séparer une fois la lampe éteinte », explique la fondation.
Ronflements, habitudes de sommeil différentes, ou mouvement trop agités dans le lit... La vie à deux sous une couette n’est parfois pas de tout repos. « Un couple peut choisir de vivre ensemble pour toujours sans pour autant être harmonieux dans le sommeil. » Parfois, précise le site, des petits arrangements sont nécessaires. Pour certains, deux lits dans une même pièce conviennent, tandis que d’autres optent pour des pièces complètement séparées.
La pratique serait en réalité plus répandue qu’il n’y paraît affirme une étude publiée l’été dernier au Canada. Les chercheurs de l’université de Toronto avancent que de 30 à 40 % des couples canadiens dormiraient dans des pièces à part. À l’aide de scanners cérébraux, les chercheurs ont même démontré les bienfaits de la séparation nocturne. « Les participants qui dorment en couple ne dorment pas aussi profondément que ceux isolés », affirme Colleen Carney, auteur de cette étude. « Les gens affirment toujours dormir mieux à deux, mais lorsque nous avons surveillé leurs cerveaux, nous avons constaté qu’ils étaient constamment réveillés par le mouvement ou le son que l’autre émet. Cela crée une multitude de problèmes », ajoute l’universitaire.
Phénomène minoritaire en France
En France, s’il est compliqué d’établir un constat chiffré, la majorité des couples n’envisage pas de faire chambre à part, avance la psycho-sociologue Patricia Delahaie : « On a tendance à beaucoup copier les Américains, mais ici nous sommes attachés au lit conjugal, nous tenons beaucoup à dormir ensemble. » Cette tendance anglo-saxonne à vouloir dormir séparément reflète une vision différente du couple. « En France, par exemple nous sommes très attachés à l’idée de dîner en famille, comme pour signifier à un moment fixe que nous sommes unis. C’est assez similaire pour le lit », explique Patricia Delahaie.
Le sociologue François de Singly, auteur de l’ouvrageLibres ensemble, l’individualisme dans la vie commune, partage le même point de vue. « Plus jeune, j’avais passé quelques temps dans une famille américaine. Lors de mon départ, on m’a gentiment expliqué que tous étaient ravis que je parte, car ils n’étaient plus obligés de prendre leur repas ensemble. »
source : madame.lefigaro.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire