“Sauf que certains musiciens de rue” – Athènes 21/02
Dieu merci comme on dit, ce matin à Athènes c’était le déluge. Enfin, les cieux se sont ouverts et nos avenues ont été transformées aussitôt en rivières au point de dérouter, à la fois les automobilistes et nos journalistes créatifs… Pour une fois, le temps « entier », celui de la météo, a effacé le temps événementiel troïkan, au moins pour quelques heures. Nous apprécions alors toujours davantage, ces moments ainsi « blanchis » par le vide… pluviométrique ou sinon le cas échéant, offerts en… bonus par nos journalistes en grève, comme l’autre jour, au moment de la visite de François Hollande à Athènes.
Dieu merci comme on dit, ce matin à Athènes c’était le déluge. Enfin, les cieux se sont ouverts et nos avenues ont été transformées aussitôt en rivières au point de dérouter, à la fois les automobilistes et nos journalistes créatifs… Pour une fois, le temps « entier », celui de la météo, a effacé le temps événementiel troïkan, au moins pour quelques heures. Nous apprécions alors toujours davantage, ces moments ainsi « blanchis » par le vide… pluviométrique ou sinon le cas échéant, offerts en… bonus par nos journalistes en grève, comme l’autre jour, au moment de la visite de François Hollande à Athènes.
Athènes… le déluge – 22/02
Les voilà sans doute les limites de l’expérience… dans cette guerre psychologique (et accompagnatrice… si bienveillante de la guerre économique que nous subissons), oui, nous ne sommes plus très réceptifs aux messages imposés, ni à leur cadence dans la répétition d’ailleurs. D’abord, nos capacités s’amenuisent, “trop c’est trop”, comme on l’entend dire parfois, ensuite, la réalité des chiffres et des êtres rend tout discours officiel, toute propagande du journalisme mainstream pratiquement caduc. Selon un récent classement du « Trading Economics », (cité par l’hebdomadaire satyrique et politiqueTo Pontiki, 21/02), la Grèce occupe la treizième place au niveau mondial, pour ce qui est du taux de chômage (officiellement à 27%), devançant… disons désormais, l’Espagne, la Serbie, l’Irak ou la République du Congo. Triste record dans un monde pas moins triste… Sauf que certains musiciens de rue, nous remplissent encore de cette joie amère, sortie de rien… qui est la leur, et la nôtre.
Il n’y a pratiquement plus un seul foyer sans chômeur… ni espoir. Les « investisseurs » l’ont également compris : Récemment, le cheikh du Qatar aurait même fait signifier ceci à « nos » gouvernants – par un messager intermédiaire : « Vous recherchez plutôt des masochistes en Grèce et non pas des investisseurs » (To Pontiki, 21/02). Et il a claqué la porte. Tout comme les banques françaises (Crédit Agricole et Société Générale) et même Carrefour, après tant d’années de présence chez nous. La Grèce est certes bradée, mais visiblement sous certaines conditions… plutôt chaotiques par ce temps. Temps maussade alors, temps de pluie. Après l’échec du gouvernement à tirer profit (toujours dans la communication) de la visite du Président François Hollande, c’est presque la panique, car il va falloir inventer autre chose, une autre « parade », un nouvel euphémisme à trois sous, en plus du régime climatique…de la peur au ventre pour tous. Sauf que le temps du trucage est bien derrière nous et derrière eux (?).
Les voilà sans doute les limites de l’expérience… dans cette guerre psychologique (et accompagnatrice… si bienveillante de la guerre économique que nous subissons), oui, nous ne sommes plus très réceptifs aux messages imposés, ni à leur cadence dans la répétition d’ailleurs. D’abord, nos capacités s’amenuisent, “trop c’est trop”, comme on l’entend dire parfois, ensuite, la réalité des chiffres et des êtres rend tout discours officiel, toute propagande du journalisme mainstream pratiquement caduc. Selon un récent classement du « Trading Economics », (cité par l’hebdomadaire satyrique et politiqueTo Pontiki, 21/02), la Grèce occupe la treizième place au niveau mondial, pour ce qui est du taux de chômage (officiellement à 27%), devançant… disons désormais, l’Espagne, la Serbie, l’Irak ou la République du Congo. Triste record dans un monde pas moins triste… Sauf que certains musiciens de rue, nous remplissent encore de cette joie amère, sortie de rien… qui est la leur, et la nôtre.
Il n’y a pratiquement plus un seul foyer sans chômeur… ni espoir. Les « investisseurs » l’ont également compris : Récemment, le cheikh du Qatar aurait même fait signifier ceci à « nos » gouvernants – par un messager intermédiaire : « Vous recherchez plutôt des masochistes en Grèce et non pas des investisseurs » (To Pontiki, 21/02). Et il a claqué la porte. Tout comme les banques françaises (Crédit Agricole et Société Générale) et même Carrefour, après tant d’années de présence chez nous. La Grèce est certes bradée, mais visiblement sous certaines conditions… plutôt chaotiques par ce temps. Temps maussade alors, temps de pluie. Après l’échec du gouvernement à tirer profit (toujours dans la communication) de la visite du Président François Hollande, c’est presque la panique, car il va falloir inventer autre chose, une autre « parade », un nouvel euphémisme à trois sous, en plus du régime climatique…de la peur au ventre pour tous. Sauf que le temps du trucage est bien derrière nous et derrière eux (?).
Athènes sur le marché central – 21/02
Certains députés de notre junte tripartite parlementaire, auraient alerté récemment Antonis Samaras sur… la météo du pays : « Les gens n’en peuvent plus. Ils ne croient plus du tout au changement potentiellement positif, puisque déjà, ils n’ont pas vu la couleur de la dernière tranche de l’emprunt («aide” de décembre 2012) accordée au pays [en réalité aux spéculateurs], car tout le monde pensait qu’une partie au moins de cette aide, aurait pu servir à revitaliser un peu le marché intérieur. Il y a un chômeur par foyer, tandis qu’au même moment, les revenus mensuels de nombreuses familles ne suffisent plus à couvrir les besoins essentiels » (To Pontiki, 21/01). Antonis Samaras devrait paniquer suggère-t-il l’éditorialiste de notre hebdomadaire satyrique, nous, nous n’y croyons pas un seul instant.
Daphnie, 34 ans, enseignante au chômage, rencontrée à la marge de la grande manifestation du mercredi (20/02) ne dit pas autre chose à sa manière : « Il n’y a plus rien à attendre de ces gens qui gouvernent. Dans le quartier, [Christina et son compagnon habitent dans un quartier populaire à l’ouest de l’agglomération athénienne],les gens sont tellement absorbés par leur martyre qu’ils n’ont plus les mêmes réactions qu’avant. Je leur dis bonjour et j’ai l’impression qu’au lieu de (se) saluer, ils ont envie de mordre leur prochain, comme ça. C’est de la jungle… qui mijote dans la casserole de la Grèce. Sauf qu’il n’y a pas de mystère non plus pour ce qui est de notre gauche. Tout le monde sait que dans trois mois les dernières conventions collectives tomberont, les salaires seront encore amputés de 30%, et dans certaines branches du privée on pratiquera… amplement le salaire tant «attendu» : 300 euros par mois. Bientôt, le droit de grève sera aboli de fait, c’est annoncé… il restera l’esclavage et peut-être la révolte. Les syndicats, les partis de la gauche, Syriza, KKE le savent bien, sauf qu’ils se contentent de la contestation gentille, pourquoi ? Peut-être parce qu’ils ne peuvent pas aller au-delà, ou qu’ils ne le veulent pas. C’est une forme d’Armageddon qui arrive, jusque là ce n’était qu’un prélude ».
Certains députés de notre junte tripartite parlementaire, auraient alerté récemment Antonis Samaras sur… la météo du pays : « Les gens n’en peuvent plus. Ils ne croient plus du tout au changement potentiellement positif, puisque déjà, ils n’ont pas vu la couleur de la dernière tranche de l’emprunt («aide” de décembre 2012) accordée au pays [en réalité aux spéculateurs], car tout le monde pensait qu’une partie au moins de cette aide, aurait pu servir à revitaliser un peu le marché intérieur. Il y a un chômeur par foyer, tandis qu’au même moment, les revenus mensuels de nombreuses familles ne suffisent plus à couvrir les besoins essentiels » (To Pontiki, 21/01). Antonis Samaras devrait paniquer suggère-t-il l’éditorialiste de notre hebdomadaire satyrique, nous, nous n’y croyons pas un seul instant.
Daphnie, 34 ans, enseignante au chômage, rencontrée à la marge de la grande manifestation du mercredi (20/02) ne dit pas autre chose à sa manière : « Il n’y a plus rien à attendre de ces gens qui gouvernent. Dans le quartier, [Christina et son compagnon habitent dans un quartier populaire à l’ouest de l’agglomération athénienne],les gens sont tellement absorbés par leur martyre qu’ils n’ont plus les mêmes réactions qu’avant. Je leur dis bonjour et j’ai l’impression qu’au lieu de (se) saluer, ils ont envie de mordre leur prochain, comme ça. C’est de la jungle… qui mijote dans la casserole de la Grèce. Sauf qu’il n’y a pas de mystère non plus pour ce qui est de notre gauche. Tout le monde sait que dans trois mois les dernières conventions collectives tomberont, les salaires seront encore amputés de 30%, et dans certaines branches du privée on pratiquera… amplement le salaire tant «attendu» : 300 euros par mois. Bientôt, le droit de grève sera aboli de fait, c’est annoncé… il restera l’esclavage et peut-être la révolte. Les syndicats, les partis de la gauche, Syriza, KKE le savent bien, sauf qu’ils se contentent de la contestation gentille, pourquoi ? Peut-être parce qu’ils ne peuvent pas aller au-delà, ou qu’ils ne le veulent pas. C’est une forme d’Armageddon qui arrive, jusque là ce n’était qu’un prélude ».
Athènes – 21/02
Ces derniers jours, des suicides « en série », ont brièvement frôlé l’actualité sans trop… la perturber, on sait que les tenants des médias, interdisent pratiquement les nouvelles du genre. Sauf que les messages de la mort finissent par nous parvenir, même en retard : Dans la région de Corinthe (mardi 19/02), un homme de 55 s’est suicidé par une arme à feu, c’était au moment où l’huissier lui signifiait la saisie de sa maison pour cause de dettes. Sur l’île de Lesbos, une mère de deux enfants, originaire d’Albanie, s’est donnée la mort par pendaison chez elle. Toujours mardi, une femme de 32 ans, a mis fin à ses jours se servant d’un fusil, à ma connaissance c’est alors une nouveauté significative. Une barrière du genre dans la violence vient d’être franchie…
Un homme de 70 ans s’est jeté mardi soir sur les rames du RER athénien, il est depuis hospitalisé, grièvement blessé. Lundi dernier enfin, un homme, âgé de 53 ans a fait volontairement plongé sa voiture dans le port du Pirée, il a tout de même changé d’avis, les policiers du port, ont pu alors le secourir à temps. La vie et la mort, deviennent enfin en Grèce des… réalités transparentes. Nous le savons, en tout cas, telle est la doxadominante chez les habitants du pays, « que les gouvernants préparent sciemment notre mise à mort, ils ne se cachent plus, entre eux et nous c’est la haine, nous le savons, nous le sentons… ».
D’après To Pontiki (21.02), Failos Kranidiotis, proche conseiller d’Antonis Samaras, a voulu réagir à cette phrase composée (et twittée) par un usager des réseaux instantanés : « La violence c’est lorsque mon vieux père se présente chez le médecin pour apprendre que les dix rendez-vous gratuits ont déjà eu lieu… ils sont passés. S’il meurt, je te l’amène alors ? ». Et l’ami du premier Ministre… de rétorquer : « Avec plaisir, mais où alors le mettre ? J’ai gardé un vieux carton d’un téléviseur (en noir et blanc). Si tu arrives à faire plier son corps avant qu’il ne refroidisse, je pense qu’on pourra le faire tenir dedans ».
La « gouvernance » de la méta-démocratie a au moins ce mérite… de la transparence et de la vérité. Sur un mur d’Athènes hier : « Alles wird gut », tout va bien, effectivement. Le temps est à l’orage chez nous.
Ces derniers jours, des suicides « en série », ont brièvement frôlé l’actualité sans trop… la perturber, on sait que les tenants des médias, interdisent pratiquement les nouvelles du genre. Sauf que les messages de la mort finissent par nous parvenir, même en retard : Dans la région de Corinthe (mardi 19/02), un homme de 55 s’est suicidé par une arme à feu, c’était au moment où l’huissier lui signifiait la saisie de sa maison pour cause de dettes. Sur l’île de Lesbos, une mère de deux enfants, originaire d’Albanie, s’est donnée la mort par pendaison chez elle. Toujours mardi, une femme de 32 ans, a mis fin à ses jours se servant d’un fusil, à ma connaissance c’est alors une nouveauté significative. Une barrière du genre dans la violence vient d’être franchie…
Un homme de 70 ans s’est jeté mardi soir sur les rames du RER athénien, il est depuis hospitalisé, grièvement blessé. Lundi dernier enfin, un homme, âgé de 53 ans a fait volontairement plongé sa voiture dans le port du Pirée, il a tout de même changé d’avis, les policiers du port, ont pu alors le secourir à temps. La vie et la mort, deviennent enfin en Grèce des… réalités transparentes. Nous le savons, en tout cas, telle est la doxadominante chez les habitants du pays, « que les gouvernants préparent sciemment notre mise à mort, ils ne se cachent plus, entre eux et nous c’est la haine, nous le savons, nous le sentons… ».
D’après To Pontiki (21.02), Failos Kranidiotis, proche conseiller d’Antonis Samaras, a voulu réagir à cette phrase composée (et twittée) par un usager des réseaux instantanés : « La violence c’est lorsque mon vieux père se présente chez le médecin pour apprendre que les dix rendez-vous gratuits ont déjà eu lieu… ils sont passés. S’il meurt, je te l’amène alors ? ». Et l’ami du premier Ministre… de rétorquer : « Avec plaisir, mais où alors le mettre ? J’ai gardé un vieux carton d’un téléviseur (en noir et blanc). Si tu arrives à faire plier son corps avant qu’il ne refroidisse, je pense qu’on pourra le faire tenir dedans ».
La « gouvernance » de la méta-démocratie a au moins ce mérite… de la transparence et de la vérité. Sur un mur d’Athènes hier : « Alles wird gut », tout va bien, effectivement. Le temps est à l’orage chez nous.
Sur un mur d’Athènes hier : « Alles wird gut » – 21/02 |
Source : Greek Crisis Now
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