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1 avr. 2015

Muhammadu Buhari remporte la présidentielle au Nigeria

L’ancien putschiste Muhammadu Buhari a remporté la présidentielle au Nigeria contre le sortant Goodluck Jonathan lors de l’élection la plus serrée de l’histoire du pays le plus peuplé d’Afrique, selon les résultats officiels proclamés mercredi.

La victoire de M. Buhari, reconnue par M. Jonathan, constitue la première alternance démocratique au Nigeria, marquant un tournant majeur dans l’histoire politique agitée de ce pays qui a connu six coups d’Etat militaires depuis l’indépendance, en 1960, et qui a été gouverné par le même parti depuis la fin des dictatures militaires, il y a 16 ans.

Avec l’annonce tard dans la soirée de mardi au siège de la Commission nationale électorale indépendante (Inec) de sa victoire écrasante dans l’Etat de Borno, épicentre de l’insurrection extrémiste de Boko Haram, M. Buhari remporte 21 Etats des 36 que compte la fédération nigériane.

L’Inec a précisé mercredi matin que M. Buhari, 72 ans, du Congrès progressiste (APC), avait remporté l’élection avec 2,57 millions de voix d’avance sur son rival. Il a recueilli 15.424.921 voix ou 53,95% des 28.587.564 suffrages exprimés. Goodluck Jonathan, 57 ans, du Parti démocratique populaire (PDP), a obtenu 12.853.162 voix (44,96%) à l’élection qui s’est déroulée samedi et dimanche.

Sans tarder, l’Union européenne a «chaleureusement félicité» mardi soir la victoire du candidat de M. Buhari.

Le président français François Hollande a également félicité Muhammadu Buhari et «salué la détermination du peuple nigérian» ainsi que «le sens des responsabilités» du président nigérian sortant, qui a reconnu sa défaite.

«La suprématie de l’électorat»

Des milliers de Nigérians sont descendus dans les rues de Kano, la plus grande ville du nord musulman, pour célébrer la victoire de celui qu’ils ont plébiscité avec près de deux millions de voix --contre un peu plus de 200.000 pour M. Jonathan dans cet Etat--, a constaté un journaliste de l’AFP.

A Lagos, la capitale économique et la plus grande ville du pays, où Buhari a remporté la présidentielle, des feux d’artifice ont été lancés dans le quartier populaire d’Obalende et les partisans du nouveau président ont laissé exploser leur joie dans les rues, à pied, dans des triporteurs et même à cheval.

A Abuja, une foule compacte dansait devant le QG de campagne de l’APC.

Pour le commentateur politique Chris Ngwodo, la victoire de M. Buhari «instaure une suprématie (...) de l’électorat», dans un pays où, bien souvent, la bataille était gagnée d’avance pour le président sortant.

«La dynamique entre les gouvernés et le gouvernement a changé pour de bon», a-t-il poursuivi.

Selon M. Ngwodo, si M. Buhari a remporté cette élection, c’est parce, soutenu par une opposition unie, il a réussi à fédérer l’électorat au niveau national, s’assurant d’une importante réserve de voix dans la moitié nord, majoritairement musulmane, mais remportant aussi des soutiens clé dans le sud, principalement chrétien - avec notamment un appui stratégique à Lagos.

M. Jonathan a téléphoné à M. Buhari dès 17H15, mardi, pour le féliciter et reconnaître sa défaite, selon l’opposition, un geste qui a été salué par les politiciens de tous bords.

«Je remercie tous les Nigérians, une fois de plus, pour l’immense opportunité qui m’a été donnée de diriger ce pays (...) J’ai transmis mes vœux personnels au général Muhammadu Buhari», a-t-il déclaré dans un communiqué.

«Aucune ambition personnelle ne vaut le sang d’un Nigérian», a ajouté M. Jonathan.

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