Il y a vingt ans, entre 1992 et 1995, les extrémistes islamistes des Balkans se lançaient dans une guerre séparatiste contre les forces croates et serbes, soutenus par les puissances occidentales et l’ONU. Plus de 6000 mercenaires islamistes arrivèrent de l’étranger pour leur prêter main forte. Ceux qui dénonçaient, alors, la présence de ces soldats de fortune qui semaient la terreur et ont commis maints crimes contre l’humanité et de guerre attribués à d’autres par la propagande occidentale, ne purent se faire entendre. Nombre d’entre eux sont restés en Bosnie-Herzégovine par la suite. Des mosquées furent construites à tour de bras avec un financement saoudien, et les tenants de l’Islam dur s’implantèrent. “Affaire classée”, passons à une autre guerre!
Aussi, ne faut-il pas s’étonner aujourd’hui d’apprendre par un rapport du King’s College de Londres, que plus de 1000 mercenaires de Bosnie-Herzégovine, et probablement plus, combattent, actuellement, en Irak et en Syrie. Les autorités bosniaques ont lancé en septembre 2014 et depuis janvier dernier, l’opération “Damas” et procédé à des arrestations dont celle du prédicateur radical Hussein Billal Bosni?. Au Kosovo, où les puissances occidentales ont également soutenu les “rebelles” anti-Serbie – intervention américaine et propagande qui a rarement atteint de tels sommets, on s’en souviendra, on retrouve le même phénomène, ainsi qu’en Albanie.
Les guerres menées par les occidentaux dans les Balkans et au Kossovo, ont eu pour résultat premier la destruction des économies de ces pays et la faillite des États, avec le développement d’une grande misère, créant un espace privilégié pour le développement de l’Islamisme radical. Le rapport donne des exemples : la ville de Novi Pazar, à majorité musulmane aujourd’hui et dont la florissante industrie textile s’est totalement écroulée. Officiellement six jeunes de cette ville sont morts dans les combats en Irak et en Syrie. Et ils sont certainement beaucoup plus nombreux à avoir perdu la vie après avoir été embrigadés. Le drapeau noir de l’EI (État Islamique) flotte sur certaines maisons à Gornia Mao?a, dans le nord de la Bosnie, base de salafistes affiliés à al-Qaïda, depuis plusieurs années. A contrario, l’imam de Trnovi, petit village de l’ouest, qui appelait les jeunes à refuser les offres de départ en Syrie, fut poignardé. Et, comme lors de la guerre en Bosnie, l’Italie est redevenue une plaque tournante pour les réseaux islamistes des Balkans, dans l’autre sens.
Ce ne sont là que quelques exemples cités par le rapport du King’s College pour expliquer le développement des réseaux islamistes. Comme en Syrie et en Irak, les guerres occidentales ont permis leur développement et leur renforcement, y compris en Europe et aux États-Unis. Mais les Occidentaux n’ont pas pour habitude de reconnaître leurs fautes et de prendre leurs responsabilités en la matière. Ils s’en tirent toujours avec des pirouettes qui leur font oublier à quel point ils sont embourbés dans le bourbier qu’ils ont eux-mêmes créé.
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