Le bloc occidental n'est plus ce qu'il était. Chaque jour, il s'effrite un peu plus.
Le dernier dossier, qui fait apparaître au grand jour les divergences occidentales, est celui de la Syrie. John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, a pris de court tout le monde, dimanche dernier, en annonçant l'intention de son pays de négocier avec le Président syrien, Bachar al-Assad. Il n'en fallait pas plus pour que le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, et son Premier ministre, Manuel Walls, sortent de leurs gongs et crient, presque, à la trahison.
Pour un peu, ils gronderaient Kerry. Enfin, si les Etats-Unis n'étaient pas cette puissance bien plus supérieure que les Etats d'Europe réunis. Ils ont, tout de même, marmonné qu'il était hors de question d'envisager «une solution politique, tant que Assad restera, et John Kerry le sait», a déclaré, lundi dernier, Valls . Il n'a pas pu se retenir, comme après la visite, il y a quelques jours, d'un groupe de parlementaires français, en Syrie, où ils ont été reçus par Bachar al-Assad.
L'initiative a été, vivement, critiquée par d'autres milieux français. Avec moins de gesticulations, le Premier ministre britannique, David Cameron, rejoint son homologue français, dans son «opposition» américaine. Et pour cause. En août 2012, et alors que l'adoption d'une résolution «à la libyenne» sur la Syrie, par le Conseil de sécurité, était, définitivement, bloquée par la Russie et la Chine, l'alliance franco-britannique, sur ce dossier, menaçait, malgré tout, d'intervenir, militairement, contre la Syrie. Sans l'aval de personne.
Le jeu «à se faire peur» aura duré, tout de même, une année, soit jusqu'en août 2013, où le Parlement britannique a refusé à Cameron l'autorisation d'intervenir, militairement, en Syrie. Restée seule, la France a baissé le ton. C'est toute cette «frustration», qui vient d'exploser, après les propos de Kerry sur la légitimité du chef de l'Etat syrien.
L'argumentaire français est, toutefois, biscornu. Fabius déclare ne pas remettre en cause les institutions syriennes, mais il ne veut pas de Bachar al-Assad, comme chef de l'Etat. La démocratie et la volonté du peuple syrien ne sont pas ses soucis.
Mais au-delà de ces querelles de clocher, le fond du problème est la dislocation du front occidental, sur la gestion des grands conflits qui agitent la planète. On le voit, dans le nucléaire iranien, où les négociations, qui avaient démarré en multilatéral, se déroulent entre les Etats-Unis et l'Iran, uniquement, L'Europe n'étant plus à la table. Un nouvel échiquier mondial se met, visiblement, en place, pour le grand bien de l'humanité, car comme dit l'adage : la désunion épuise la force!!
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