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27 févr. 2015

L’offensive dans le sud syrien: une bataille hautement stratégique

La bataille qui se déroule actuellement dans le sud syrien est l’une des plus importantes depuis des mois, vu ses implications stratégiques. Elle vise à modifier radicalement les rapports de forces et à mettre un terme à la guerre par procuration que livrent la Jordanie et «Israël» contre la Syrie et ses alliés, via le Front al-Nosra et d’autres groupes extrémistes. 

En cinq jours seulement, l’armée syrienne et ses alliés ont déjoué des plans concoctés de longue date par la Jordanie et «Israël» et dont l’exécution a nécessité «au moins 59 réunions» entre les «Israéliens» et des chefs terroristes -selon les Nations unis-, pour préparer des offensives, lancées dès l’été dernier, avec l’appui direct ou indirect de l’entité sioniste. L’objectif de ces plans était d’établir deux ceintures de sécurité, placées sous le contrôle du Front al-Nosra et d’autres groupes extrémistes: la première limitrophe au Golan occupé, et la seconde le long de la frontière syro-jordanienne. 

Après avoir repris Tall Merhi, Masyah et Danaji il y a trois jours, puis Der al-Adas et Kfar-Chams mardi, les troupes syriennes et leurs alliés se sont emparées mercredi de la localité stratégique de Deir Maker et poursuivent leurs avancées. Les lignes de défense du cocktail extrémiste, conduit par al-Nosra, se sont effondrées devant la puissance de feu de l’armée syrienne et les charges de l’infanterie. Des dizaines de terroristes ont été tués, dont 20 morts dans une embuscade près de Maker. D’importantes quantités d’armes et de munitions d’origine arabe et occidentale, parfois encore dans leur emballage, ont été saisies.

L’offensive de l’armée syrienne et de ses alliés se déroule dans une région à cheval entre la Ghouta occidentale de Damas, et les provinces de Deraa –frontalière de la Jordanie-, et de Quneitra, limitrophe au Golan occupé. Son objectif est de rompre la continuité géographique entre ces trois provinces pour empêcher le passage des combattants extrémistes et du matériel militaire entre elles. Elle permet aussi de mieux sécuriser les flancs ouest et sud de la capitale syrienne. La plupart de ces objectifs ont été atteints ou sont en passe de l’être. Déjà à ce stade de l’opération, la ceinture de sécurité de Quneitra n’est plus viable et les extrémistes ont perdu un grand nombre de leurs positions.

Le Hezbollah dans la bataille

Cette offensive est d’autant plus importante que pour la première fois depuis le début de la guerre en Syrie, une source militaire syrienne a confirmé la participation du Hezbollah et de l’Iran à la bataille. Une source militaire syrienne citée par l’AFP a ainsi déclaré: «L’armée syrienne et ses alliés, dont le Hezbollah, combattent des groupes armés dans les provinces de Quneitra et de Deraa».

«L’Observatoire syrien des droits de l’homme» (OSDH, basé à Londres et proche des rebelles syriens) a quant à lui assuré que c’est le Hezbollah qui dirige les opérations. «Le Hezbollah a pris la direction des opérations en compagnie de l'armée syrienne et des forces iraniennes dans un triangle reliant les provinces de Deraa, Quneitra et le sud-ouest du gouvernorat de Damas, a expliqué le directeur de «l'OSDH», Rami Abdel Rahmane. La ligne de front se trouve sur la frontière avec le plateau du Golan occupé. Le Hezbollah et les troupes de l’armée syrienne ont lancé une offensive pour reprendre les territoires capturés récemment par les rebelles et les «jihadistes». Ils ont repris en deux jours une série de villages et de collines», a-t-il ajouté.

«Israël» inquiet

Devant l’ampleur de la progression de l’armée syrienne et de ses alliés, «Israël», n’a pas caché son inquiétude. Ehud Yaari, chroniqueur militaire de la deuxième chaine de télévision israélienne, a déclaré que «l’avancée de l’armée syrienne et des forces du Hezbollah a créé un problème israélien qui s’est amplifié après la prise en tenaille des unités des groupes armés positionnés près du Golan». Et l’expert de poursuivre: «L’armée syrienne se trouve confrontée à deux choix. Soit poursuivre sa progression vers Deraa et la frontière jordanienne, soit continuer vers nos frontières (le Golan occupé, ndlr). Cette éventualité suscite une grande interrogation en Israël, surtout en période électorale. Le gouvernement israélien acceptera-t-il le déploiement du Hezbollah, avec un appui de l’artillerie syrienne, le long de la frontière avec le Golan? Et si ce déploiement se produit, que faire?» 

Un autre analyste, Odid Granot, est plus alarmiste. Selon lui, «il y aura un travail conjoint de l’armée syrienne, des Gardiens de la révolution et du Hezbollah pour reprendre le contrôle du plateau du Golan et démanteler ce qu’ils appellent la zone sécuritaire édifié par Israël». 

La confirmation par une source militaire syrienne de la participation du Hezbollah à l’offensive du sud n’est pas fortuite. Il s’agit d’un message adressé aux Israéliens, qui s’inscrit dans le prolongement des propos du leader de la Résistance, Sayyed Hassan Nasrallah, à la chaine al-Mayadeen, lorsqu’il a dit que la région s’étendant de Naqoura, au Liban-Sud, à Quneitra, en Syrie, constitue un seul front. «Israël» avait tenté de démentir cette équation en attaquant un convoi de la Résistance à Quneitra, le 18 janvier dernier, tuant six résistants et un général iranien. Dix jours plus tard, le Hezbollah a reconfirmé cette équation en attaquant une patrouille israélienne dans les fermes de Chebaa. Après la riposte de la Résistance, Sayyed Nasrallah avait annoncé que le Hezbollah n’était plus lié par les anciennes règles d’engagement. 

L’offensive dans le sud syrien est l’expression de ces nouvelles règles d’engagement, basées sur l’unicité du front de Naqoura à Quneitra et le refus de la guerre par procuration menée par «Israël» par le biais de la branche syrienne d’Al-Qaïda.

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