Les médias sont quand même hallucinant de désinformation (ou de manque de curiosité). Nouvel exemple pas plus tard qu'hier avec la visite de Manuel Valls à Grenoble.
Un sapeur-pompier a refusé de serrer la main du ministre des polices ce qui a eu le don de mettre en colère l'homme qui dégaine les coups de mentons plus vite que les biftons pour payer les PV des copines de sa femme.
Manuel Valls a donc remis sèchement le sapeur à sa place, je cite:
"Quand on refuse de serrer la main à une personne, c'est qu'on a perdu ses valeurs (dit-il d'abord au pompier récalcitrant). Moi je vous invite, monsieur, avec l'expérience qui est la vôtre, vous qui n'êtes pas un gamin, qui exercez des responsabilités, quand vous êtes devant un ministre de l'Intérieur, devant un représentant de l'État, devant un membre du gouvernement, je vous invite à vous comporter comme un sapeur-pompier ! Il y a une hiérarchie chez les sapeurs-pompiers, et vous devez la respecter ! Et si je viens ici pour dialoguer avec des sapeurs-pompiers, ce n'est pas pour qu'on refuse de me tenir la main, de me serrer la main."
On pourra s'étonner de trois choses. la première, c'est le petit ajout du Huffington Post: "le pompier récalcitrant"; le pauvre pompier, le voilà déjà condamné par un journaliste ! La deuxième, c'est la réaction démesurée de Valls, du "casse toi pov'con" revisité. Celui-ci s'emporte et tente par ses propos de rabaisser un gars dont le métier est de mettre en jeu sa vie pour en sauver d'autres. Dans l'armée, on aurait dit de Valls qu'il fait péter les galons, soit chercher par les titres et la fonction, non par l'expérience, à claquer le baigneur d'un subordonné. En gros, le jeune aspirant tout-frais-pas-cassé qui essaye d'en remontrer à l'homme qui a vu et tué l'ours. C'est une manière comme une autre d'exiger du subalterne le respect et la soumission. Le kakou obtient généralement la soumission, jamais le respect. Le respect, ça se gagne Et entre nous... qui donc aurait envie de respecter et de saluer un mec aussi hargneux et arrogant que Valls ?
La troisième, et vous aurez beau chercher, il faut vraiment fouiller, c'est l’absence d'explication à ce geste du pompier. Aucun média n'a cherché à comprendre ou tout au moins à expliquer ce qui a pu motiver cet affront fait à l'Autorité. On vous dira ici et là qu'il y a un conflit actuellement avec les pompiers car une directive européenne, applicable en France, les obligent à travailler plus en étant payé moins. Si, si, vous avez bien lu, une directive européenne impose à cette profession un allongement de la durée de travail annuel sans aucune compensation salariale; de quoi énerver un brin le jeune pompier et ses collègues, non ? Pour le Conseil Général de l'Isère, les modalités d'application de cette directive se traduisent par 67 heures de plus travaillées sans le moindre fifrelin de compensation.
Mais il y a mieux encore qui justifie, à mon sens, la colère locale. Le 26 décembre dernier, à Grenoble même, une nouvelle manifestation de pompiers est organisée devant le Conseil Général pour protester contre cette directive et son application locale. Les choses s'enveniment et les pompiers tentent d'entrer dans l'édifice. 90 CRS suréquipés font face à 150 pompiers. Que fait la police aux ordres de Manuel Valls ? Elle charge, gaze à tout va et tire sur les pompiers avec des balles gomme-cogne (flashball). L'un des pompiers, collègue de l’effronté, en recevra une en pleine tête et perdra un oeil.
150 pompiers manifestent, les CRS chargent et l'un des pompiers grenoblois deviendra borgne. De quoi ne pas saluer le chef suprême des CRS, non ? De quoi logiquement inciter Manuel Valls à faire preuve de diplomatie, pourquoi pas de compassion, lorsqu'il va à la rencontre de ses subordonnés qu'il fit matraquer par d'autres de ses subordonnés deux mois auparavant.
A l'aune de ces explications, on comprendra peut-être mieux le refus du pompier de ne pas serrer la main du ministre.
Et sauf erreur de ma part, rien n'oblige un pompier à serrer la main d'une Autorité, sa seule obligation éventuelle étant de se mettre au garde à vous et de faire le salut réglementaire. Pour l'anecdote, je connais un général d'Armée qui a refusé dernièrement de serrer la main de Président à qui il était présenté. Il s'est contenté de se mettre au garde à vous, à 88 ans, point barre. Aussi surprenant que cela soit, Pépère a eu l'intelligence de ne rien dire.
On pourra s'étonner de trois choses. la première, c'est le petit ajout du Huffington Post: "le pompier récalcitrant"; le pauvre pompier, le voilà déjà condamné par un journaliste ! La deuxième, c'est la réaction démesurée de Valls, du "casse toi pov'con" revisité. Celui-ci s'emporte et tente par ses propos de rabaisser un gars dont le métier est de mettre en jeu sa vie pour en sauver d'autres. Dans l'armée, on aurait dit de Valls qu'il fait péter les galons, soit chercher par les titres et la fonction, non par l'expérience, à claquer le baigneur d'un subordonné. En gros, le jeune aspirant tout-frais-pas-cassé qui essaye d'en remontrer à l'homme qui a vu et tué l'ours. C'est une manière comme une autre d'exiger du subalterne le respect et la soumission. Le kakou obtient généralement la soumission, jamais le respect. Le respect, ça se gagne Et entre nous... qui donc aurait envie de respecter et de saluer un mec aussi hargneux et arrogant que Valls ?
La troisième, et vous aurez beau chercher, il faut vraiment fouiller, c'est l’absence d'explication à ce geste du pompier. Aucun média n'a cherché à comprendre ou tout au moins à expliquer ce qui a pu motiver cet affront fait à l'Autorité. On vous dira ici et là qu'il y a un conflit actuellement avec les pompiers car une directive européenne, applicable en France, les obligent à travailler plus en étant payé moins. Si, si, vous avez bien lu, une directive européenne impose à cette profession un allongement de la durée de travail annuel sans aucune compensation salariale; de quoi énerver un brin le jeune pompier et ses collègues, non ? Pour le Conseil Général de l'Isère, les modalités d'application de cette directive se traduisent par 67 heures de plus travaillées sans le moindre fifrelin de compensation.
Mais il y a mieux encore qui justifie, à mon sens, la colère locale. Le 26 décembre dernier, à Grenoble même, une nouvelle manifestation de pompiers est organisée devant le Conseil Général pour protester contre cette directive et son application locale. Les choses s'enveniment et les pompiers tentent d'entrer dans l'édifice. 90 CRS suréquipés font face à 150 pompiers. Que fait la police aux ordres de Manuel Valls ? Elle charge, gaze à tout va et tire sur les pompiers avec des balles gomme-cogne (flashball). L'un des pompiers, collègue de l’effronté, en recevra une en pleine tête et perdra un oeil.
150 pompiers manifestent, les CRS chargent et l'un des pompiers grenoblois deviendra borgne. De quoi ne pas saluer le chef suprême des CRS, non ? De quoi logiquement inciter Manuel Valls à faire preuve de diplomatie, pourquoi pas de compassion, lorsqu'il va à la rencontre de ses subordonnés qu'il fit matraquer par d'autres de ses subordonnés deux mois auparavant.
A l'aune de ces explications, on comprendra peut-être mieux le refus du pompier de ne pas serrer la main du ministre.
Et sauf erreur de ma part, rien n'oblige un pompier à serrer la main d'une Autorité, sa seule obligation éventuelle étant de se mettre au garde à vous et de faire le salut réglementaire. Pour l'anecdote, je connais un général d'Armée qui a refusé dernièrement de serrer la main de Président à qui il était présenté. Il s'est contenté de se mettre au garde à vous, à 88 ans, point barre. Aussi surprenant que cela soit, Pépère a eu l'intelligence de ne rien dire.
Source :
http://corto74.blogspot.fr/2014/03/pourquoi-le-pompier-grenoblois-t-il.html
22 Mars 2014
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