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18 mars 2014

Jean Dujardin a un problème de type hollywoodien

 DR Tout heureux de jouer les “Monuments Men” avec ses nouveaux copains américains (George Clooney, Leonardo DiCaprio, Matt Damon), “The Artist” Jean Dujardin en oublie de travailler. Réveille-toi, Jean !


On l'a aimé, on l'aime, et on l'aimera sûrement demain. Mais, depuis quelque temps, il nous inquiète... On le connaîtrait mieux, on lui passerait volontiers un coup de fil : « Prenons un verre, Jean, il faut qu'on se parle ! » Depuis qu'il a découvert l'Amérique, Dujardin ne sait plus où il habite. La grosse tête ? Ce serait étonnant. Comment imaginer une explosion d'ego de la part d'un comédien qui se régale à incarner, au premier degré, le plus crétin des espions, Hubert Bonisseur de La Bath ? Il a travaillé trop dur, a été regardé de trop haut, quand il portait le short de bain de "Brice de Nice"... Même au moment de sa consécration, de son prix d'interprétation à Cannes et de son oscar, il ne manquait jamais une occasion de rappeler à quel point il avait peur d'être un imposteur. On le croyait. De toute manière, devant son sourire qui allie l'élasticité d'un Jim Carrey au sex-appeal d'un Pacino, on aurait tendance à croire tout ce qu'il nous raconte.

Sourire de playboy

Mais le problème est ailleurs : Jean Dujardin ne ferait-il pas, tout bêtement, une crise d'adolescence à retardement ? Un classique, direz-vous, chez les hommes de 40 ans qui réalisent soudain que la vie est bien courte, et qu'il est temps de s'amuser. Sauf qu'avec Jean le problème prend une ampleur... hollywoodienne. Ses nouveaux camarades se nomment George Clooney et Martin Scorsese ; l'Amérique se pâme à la moindre de ses grimaces ; il est devenu, pour ainsi dire, le nouveau Maurice Chevalier. Une telle poudre aux yeux en aveuglerait plus d'un ! D'autant que ses amis américains l'invitent à jouer dans la cour des grands. A venir faire le marrant, le « Frenchy de service », dans "Le Loup de Wall Street" ou dans "Monuments Men". Jean-qui-rit fonce droit devant... mais en assurant le minimum syndical, avec accent à couper au couteau.


Jean Dujardin dans "Le Loup de Wall Street" de Martin Scorsese


Epaté de partager l'écran avec Leonardo DiCaprio ou Matt Damon, il en oublie de travailler. La faute aussi à Scorsese et Clooney, qui ne songent même pas à le diriger. Réalisent-ils seulement qu'il peut être un acteur profond, capable de failles derrière le sourire de playboy ? Et prêt à prendre des risques, comme incarner un écrivain alcoolique pour Bertrand Blier dans "Le Bruit des glaçons" ? C'est cet animal de cinéma, sensuel et tendu, qu'Eric Rochant avait su utiliser dans "Möbius", film français d'espionnage dans lequel il avait une carrure... américaine !

Jean Dujardin n'a nul besoin de partir faire le Français chez les Ricains ; il pourrait être – comme il le prouva dans "The Artist" – notre Clark Gable national. Qu'il continue aussi de nous faire rire ; son projet d'enfiler la cape de Zorro aux côtés d'Eric et Ramzy est une nouvelle excitante. Mais, après les tapis rouges et les feux d'artifice, il serait surtout bon qu'il retrouve son centre de gravité, révélé par Nicole Garcia dans "Un balcon sur la mer" : dans ce film noir et romantique, le comédien était magnifique en homme normal qui perdait pied à cause d'une femme – pour mieux, finalement, se trouver. Franchement, on en rêve : qu'un(e) autre cinéaste français(e) nous montre à nouveau le Dujardin secret.


Jean Dujardin en quelques dates :


1972 : Naissance à Rueil-Malmaison (92).
1999-2003 : "Un gars, une fille". Il devient le chouchou des Français(e)s.
2006 : Grâce à "OSS 117 : Le Caire, nid d'espions", de Michel Hazanavicius, le public et la critique s'accordent sur son talent.
2011-2012 : Il rafle tous les prix avec "The Artist"
2013 : "Monuments Men", de George Clooney.

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