Les Espagnols sont en colère, et ils l’ont montré samedi 22 mars. Une foule impressionnante (deux millions de personnes selon les organisateurs et… 36 000 selon la police) a envahi les rues de Madrid pour réclamer « du pain, du travail et un toit », « une vie digne pour tous », la démission du gouvernement, l’instauration d’un revenu de base universel, des services publics de qualité et le non remboursement de la dette qui asphyxie le pays.
Cette « marche pour la dignité » festive et pacifique, organisée par des organisations de la société civile, la plupart des syndicats ibériques et le mouvement 15M (les indignés) a clairement affiché sa radicalité et son refus des compromis avec une classe politique jugée corrompue. Au cœur du mécontentement, Mariano Rajoy et son gouvernement. « Ce sont tous des fils de Franco. La transition démocratique n’a jamais vraiment eu lieu. Ils ont menti pour se faire élire », souligne un participant rencontré un peu avant 17 heures, heure de départ de la manifestation
Les slogans qui ont résonné dans la capitale sont révélateurs de la détermination et de l’exaspération des manifestants : « C’en est fini de la paix sociale », « la lutte est le seul chemin », « qu’ils s’en aillent tous », « tuer un banquier ou un politicien, est-ce immoral ? ». Il faut dire que nos voisins espagnols ont de multiples raisons de descendre dans la rue. Depuis la crise de 2008, ils subissent des coupes budgétaires drastiques imposées par leurs créanciers internationaux et les traités européens. Le taux de chômage atteint les 27 % (55 % chez les moins de 25 ans) et plus de 20 % de Espagnols vivent sous le seuil pauvreté. Les manifestants sont intarissables quand il s’agit de raconter la misère ordinaire qui s’installe dans le pays.
« Les retraites, la santé, l’éducation, tous les services publics connaissent des coupes. Chaque jour des centaines de personnes sont mises à la rue faute de pouvoir payer leur loyer ou leur prêt alors qu’il y a plus de logements vides que de gens à la rue. Tout le monde est touché, cette crise nous affecte tous », résume une jeune femme venue du sud du pays
C’est pourquoi défilaient côte-à-côte des étudiants inquiets pour leur avenir et des retraités luttant pour leur survie, des chômeurs et des travailleurs, des pompiers, des médecins et des organisations politiques avec des visions et des modes d’organisation divers. Ainsi, au dessus de cette marée humaine qui a traversé la ville, on voyait flotter des drapeaux communistes ou anarchistes et des photos de Che Guevara. Le cortège était également coloré par des étendards des différentes provinces espagnoles. En effet, six colonnes, réunissant de quelques dizaines à quelques milliers de personnes, sont parties des extrémités du pays et l’ont sillonné a pied, organisant des centaines de rassemblement publics avant de se rejoindre à Madrid le 22 mars.
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Le National Emancipé 2014
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