L'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a mis sur écoute les conversations téléphoniques du Vatican, et a aussi surveillé des données de centaines de millions d'utilisateurs de Google et Yahoo!
Les conversations téléphoniques du Vatican ont été écoutées par les services de renseignement américains, y compris pendant la période qui a précédé l'élection du pape François, rapporte mercredi le magazine italien Panorama.
Sur les 46 millions d'appels que la NSA a interceptés en Italie entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013, certains provenaient du Saint-Siège, dit l'hebdomadaire sur son site internet.
Une information que la NSA a catégoriquement démenti mercredi soir. «La NSA ne prend pas pour cible le Vatican. Les assertions selon lesquelles elle l'aurait fait, tel que le rapporte Panorama, ne sont pas vraies», a déclaré Vanee Vines, porte-parole de la principale agence chargée d'écouter les conversations téléphoniques et électroniques pour le compte des Etats-Unis.
Le pape Benoît XVI a renoncé à ses fonctions le 28 février et son successeur François a été élu le 13 mars. On redoute que les appels aient été écoutés jusqu'au début du conclave, écrit Panorama, qui soupçonne la NSA de s'être intéressée à la résidence où logeaient certains cardinaux, dont le futur souverain pontife lui-même.
L'auteur de l'article intitulé «La NSA a mis le pape sur écoutes», dans l'édition à paraître vendredi, ne cite pas de sources.
Le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, interrogé sur ces informations, a répondu : «Nous ne sommes au courant de rien sur le sujet et n'avons aucune inquiétude quoi qu'il en soit».
Le Monde en France, Der Spiegel en Allemagne ou El Mundo en Espagne se sont fait l'écho d'informations transmises par l'informaticien Edward Snowden, ancien collaborateur de la NSA, selon lesquelles les services de renseignement américains ont intercepté des dizaines de millions d'appels téléphoniques en Europe. Les révélations sur les activités de la NSA, qui aurait écouté plusieurs dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, ont contraint la Maison blanche à promettre des réformes et à reconnaître que la surveillance électronique était peut-être allée trop loin aux Etats-Unis.
Google et Yahoo surveillés
Dans le même contexte, le Washington Post assure mercredi sur son site internet que la NSA a intercepté des données de centaines de millions d'utilisateurs de Google et Yahoo, dont des Américains.
Le programme baptisé «MUSCULAR», et opéré avec l'homologue britannique de la NSA, le Government communications headquarters (Etat-major des communications du gouvernement, GCHQ), permet aux deux agences de renseignement de récupérer des données depuis les fibres optiques utilisées par les géants d'internet, selon des documents cités par le Post obtenus auprès de M. Snowden. Selon le quotidien, qui a également interrogé des responsables, le programme est un pendant secret au programme PRISM, qui permet à la NSA d'obtenir des données à l'aide d'injonctions de justice adressées aux sociétés technologiques.
Selon un document évoqué par le journal et daté du 30 janvier 2013, quelque 181 millions d'éléments avaient à cette date été collectés au cours des 30 jours précédents -allant de métadonnées sur des emails, à des éléments de texte ou des documents audio ou vidéo. Ces interceptions mises en œuvre par la NSA auraient lieu en dehors des Etats-Unis, grâce à un fournisseur d'accès télécoms dont le nom n'est pas révélé, semblent suggérer les documents évoqués par le Post. Un graphique laisse ainsi penser que l'interception aurait lieu entre les sites internet eux-mêmes et les serveurs délocalisés de Google.
Agir en dehors des Etats-Unis permettrait à la NSA d'avoir plus de latitude que dans le pays, où des décisions de justice seraient nécessaires pour ces actions, selon le quotidien.
Contactés par l'AFP, la NSA, Google et Yahoo n'avaient pas réagi dans l'immédiat. Selon le Post, Yahoo et Google ont assuré n'avoir jamais autorisé un tel accès aux données concernant leurs utilisateurs. Le chef de la NSA, le général Keith Alexander, interrogé sur les allégations du Washington Post lors d'une conférence à Washington, a assuré ne pas être au courant de leur publication, tout en déclarant qu'elles lui semblaient incorrectes.
«A ma connaissance, une telle activité n'a jamais eu lieu», a-t-il assuré. «En juin, il y avait déjà eu cette allégation selon laquelle la NSA s'introduisait dans les serveurs de Yahoo et Google, mais c'est faux», a-t-il ajouté. La NSA a accès à des données «sur ordre de justice» et «ne s'introduirait pas de force dans des centres de stockage de données», a-t-il aussi déclaré.
Source: agences et rédaction french.alahednews
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