Des extrémistes étrangers - dont des Britanniques - affluent en Syrie pour rejoindre al Qaïda à partir de planques en Turquie.
Des centaines de recrues d'Al-Qaïda sont accueillies dans des centres d'hébergement dans le sud de la Turquie, avant d'être transférées clandestinement vers la frontière pour mener le «djihad» en Syrie, rapporte le quotidien britannique Daily Telegraph dans son édition de 30 octobre 2013.
«Chaque jour arrivent des moudjahidine de toutes nationalités,» déclare
Abu Abdulrahma, unextrémiste Jordanien qui supervise le flux de combattants étrangers. Il gère un réseau de centres d'accueil dans le sud de la Turquie pour les extrémistes étrangers qui souhaitent rejoindre la branche d'al Qaïda en Syrie, connue sous l'appellation d'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Abu Abdulrahma, unextrémiste Jordanien qui supervise le flux de combattants étrangers. Il gère un réseau de centres d'accueil dans le sud de la Turquie pour les extrémistes étrangers qui souhaitent rejoindre la branche d'al Qaïda en Syrie, connue sous l'appellation d'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Une fois que le combattant étranger est arrivé en Turquie, il y a des «procédures» avant qu'il puisse rejoindre al Qaïda, explique Abu Abdulrahman : «Si vous voulez entrer [dans al Qaïda], vous devez être un bon musulman. Nous devons enquêter pour être sûrs que vous n'êtes pas un espion. Si vous êtes étranger, quelqu'un de notre réseau doit vous recommander,» dit Abu Abdulrahman qui s'exprimait depuis une planque d'al Qaïda, au moyen du compte Skype d'un intermédiaire tout en étant écouté par des extrémistes de plusieurs pays, dont la Grande Bretagne.
Selon le quotidien britannique, ces planques sont en général des appartements loués sous de faux noms dans des villages proches de la frontière turque avec la Syrie. Les recrues doivent parfois attendre des semaines avant d'être autorisées à franchir la frontière. Les logements sont aussi utilisés comme lieux de repos pour les combattants d'al Qaïda qui reviennent du front syrien.
Le nombre d'extrémistes en Syrie en augmentation
Il y peut-être 10 000 combattants étrangers en ce moment en Syrie, selon des experts. Certains sont des vétérans endurcis par la guerre en Irak, d'autres sont des jeunes «des bleus du djihad» et une part significative d'entre eux vient de pays occidentaux.
Pour Charles Lister, d'IHS Jane's, un consultant défense, «il existe de fortes présomptions sur le fait que le nombre de djihadistes en Syrie est en augmentation. Si on examine par exemple la nature de la présence de l'EIIL, l'aire géographique de présence des étrangers est en expansion. Ce qui a probablement un rapport avec la facilité avec laquelle les recrues peuvent traverser la frontière.»
La capacité d'al Qaïda à utiliser le territoire turc soulève des interrogations sur le rôle que joue ce pays membre de l'OTAN dans le conflit syrien. Pour certains spécialistes, Ankara perd le contrôle des mouvements des nouvelles recrues d'al Qaïda - voire même qu'elle ferme les yeux.
«La Turquie ferme les yeux devant le nombre de combattants étrangers qui entrent en Syrie via son territoire, y compris en passant par Antakya, la capitale de la province limitrophe de Hatay. Le résultat est que les extrémistes sont devenus une épine dans le pied de la Turquie, ayant pris de facto le contrôle de villes et de villages proches de la frontière», souligne un analyste.
«La Turquie est très bonne avec nous»
Les officiels Turcs contestent ces affirmations avec véhémence et mettent l'influx de combattants à l'échec de la communauté internationale à mettre fin à la guerre en Syrie.
La police turque essaye de fermer les planques d'al Qaïda en faisant des descentes dans les appartements où des renseignements ont signalé une présence d'al Qaïda. Et les autorités turques ont commencé à améliorer la qualité des contrôles à la frontière. Mais avec plus de 800 kilomètres de frontières communes entre la Turquie et la Syrie, et avec le grand nombre d'extrémistes étrangers qui arrivent dans le pays, les autorités ont été pour l'instant incapables de couper le robinet. Si la police arrête quelqu'un, elle ne peut pas l'incarcérer ni le renvoyer dans son pays d'origine parce qu'il est difficile de prouver qu'il est membre de l'EIIL, jubile un extrémiste.
De même, dans la ville frontalière de Kilis, à trois heures de route d'Antakya, les extrémistes se sentent suffisamment à l'aise pour siroter le café dans les halls d'hôtels en discutant tranquillement avec leurs collègues. Cette semaine, le Telegraph a discuté avec un membre de l'EIIL dans l'un de ces hôtels. Que la Turquie le veuille ou pas, «elle a été très bonne avec nous,» dit en clignant de l'œil l'extrémiste qui souhaite rester anonyme.
Source : Mounadil al Djazaïri et rédaction french.alahednews
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