Les New-Yorkais désireux de changement ont élu massivement mardi un démocrate résolument ancré à gauche, Bill de Blasio, pour tourner la page de leur maire milliardaire Michael Bloomberg, au pouvoir depuis 12 ans.
De Blasio, un Italo-américain de 52 ans marié à une Afro-américaine, a écrasé son adversaire républicain Joe Lhota, avec plus de 70% des suffrages selon des résultats encore partiels.
«Les New-Yorkais ont demandé haut et fort une nouvelle direction pour notre ville, unis dans l'idée qu'aucun New-Yorkais ne doit être laissé sur le bord du chemin», a déclaré M. de Blasio, mardi soir, remerciant ses supporters, entouré de sa femme et de leurs deux enfants métis, qu'il avait placés au centre de sa campagne.
«Combattre les inégalités n'est pas facile, cela ne l'a jamais été. Les problèmes ne seront pas réglés en un jour (...) Mais je ne cesserai jamais de me battre», a-t-il insisté.
Plus tôt dans la journée, après avoir voté tout sourire dans son quartier de Park Slope à Brooklyn, M. de Blasio que tous les sondages donnaient largement gagnant, avait déjà évoqué «les nombreux New-Yorkais qui se battent pour joindre les deux bouts». Il avait réaffirmé sa détermination à «s'éloigner des politiques de l'époque Bloomberg», dans une ville aux inégalités vertigineuses, mais qui a été profondément transformée durant les années Bloomberg: plus sûre, plus verte, en meilleure santé et qui a accueilli l'an dernier un nombre record de 52 millions de touristes.
Les électeurs dont beaucoup saluent le bilan de M. Bloomberg, sont allés voter sans passion, à l'issue d'une campagne féroce mais sans souffle, où M. de Blasio, médiateur élu de la ville, ancien conseiller municipal de Brooklyn (2002 - 2009) et ancien manager de campagne d'Hillary Clinton pour le sénat en 2000, n'a percé que tardivement.
Durant sa campagne, il a largement mis en avant sa famille multiraciale, sa femme Chirlane McCray, poétesse, et leurs deux enfants, Dante, 16 ans et Chiara, 18 ans: une «modern family» à l'image d'une ville multiraciale, désormais à 33,3% blanche, 25,5% noire, 28,6% hispanique et 12,7% asiatique.
Survenue tardive
New York, qui héberge 8,3 millions d’habitants, compte six fois plus d’électeurs démocrates que de républicains, mais n’a plus élu de maire démocrate depuis 1989. Après Rudolph Giuliani (1994-2001) et Michael Bloomberg (2002-2013), Bill de Blasio, qui a surgi tardivement dans les sondages, s’est positionné comme un « progressiste, fier de l’être », défenseur des classes moyennes, des familles et des minorités.
M. de Blasio a dénoncé jour après jour les inégalités à New York, la ville qui compte le plus de milliardaires au monde mais dont 21 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Il s’est engagé à construire 200 000 logements sociaux dans une ville où les logements sont hors de prix, à défendre les hôpitaux de quartier et à remplacer le chef de la police en raison de la pratique controversée des fouilles de piétons, le «stop and frisk» qui vise surtout les jeunes Noirs et Latinos. Son idée phare, répétée de meeting en meeting, est d’imposer plus lourdement les New-Yorkais les plus riches pour financer l’école maternelle pour tous les enfants dès 4 ans.
New York n'était pas la seule ville américaine à voter mardi. Boston, Seattle, Détroit et Atlanta, ont également élu leur maire.
Dans le très démocrate New Jersey, le républicain Chris Christie a remporté facilement un deuxième mandat de gouverneur, forte personnalité désormais incontournable dans la perspective de la présidentielle de 2016.
La Virginie a également élu un nouveau gouverneur, lors d'une élection très disputée, remportée de justesse par le démocrate Terry McAuliffe, grand ami des Clinton, qui succèdera à un républicain.
Source: agences et rédaction french.alahednews.com
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