La scène de crime ressemble à une véritable exécution. Six employés afghans travaillant pour l'ONG française Acted ont été tués et un septième blessé le 27 novembre au matin dans la province de Faryab, dans le nord de l'Afghanistan, un crime que la police locale a imputé aux talibans.
Les victimes avaient quitté la capitale provinciale, Maimana, et se rendaient en voiture dans le district d'Almar lorsqu'elles ont été interceptées par des hommes en armes. «On les a forcés à sortir de leur véhicule puis on leur a tiré dessus», a indiqué le chef de la police provinciale, Nabi Jan Mullahkhail.
Tués de sang-froid
Ces travailleurs humanitaires étaient employés par l'ONG Acted sur des programmes dedéveloppement rural au nord du pays. Leur meurtre n'avait pas été revendiqué le 27 novembre à la mi-journée. «Aujourd'hui, nos pensées sont tournées vers les familles et les proches de nos collègues tués ainsi que vers nos équipes en Afghanistan», a indiqué Adrien Tomarchio, responsable de la communication d'Acted.
L'ONG qui figure aujourd'hui parmi les cinq plus grosses organisations de solidarité française est présente en Afghanistan depuis deux décennies. Elle emploie plus de 800 salariés afghans et une dizaine d'expatriés.
L'un d'entre-deux avait été enlevé le 27 janvier à Kaboul par des hommes en armes appartenant à un groupe mafieux spécialisé dans les prises d'otages. Il sera finalement libéré début avril après le paiement d'une rançon versée par l'association, selon le Monde du 24 novembre.
L'insécurité en hausse
Ces dernières années, il est devenu de plus en plus difficile pour les organisations humanitaires de travailler en Afghanistan. Parfois prises pour cibles par les insurgés, plus souvent menacés par les bandes criminelles, beaucoup d'associations venues au lendemain de la chute du régime taliban, en 2001, ont dû réduire leur activité en dehors de la capitale Kaboul. Un retrait encouragé par ailleurs par la diminution des budgets consacrés à l'aide internationale.
Alors que les troupes étrangères de l'Otan ont entamé leur retrait, la dégradation des conditions de sécurité n'épargne personne. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a noué des liens solides avec les autorités comme les insurgés a été victime d'une attaque, le 29 mai 2013 contre ses bureaux à Djalalabad. Les assaillants ont tué un garde et blessé trois autres collaborateurs de l'agence humanitaire. Une attaque qui n'est toujours pas éclaircie.
Source : La Croix
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