A la veille du mois de Ramadan, l’essayiste Caroline Fourest s’est jointe à la fondation, ce samedi 6 juillet, du « Conseil des ex-musulmans de France ».
Il se définit comme « islamo-dégoûté » : un blogueur palestinien, dénommé Waleed Al-Husseini, a gagné la France pour y fonder une antenne locale du groupe international « Ex-Muslims », une association présente notamment en Angleterre et en Allemagne.
Fin 2010, l’homme s’était fait remarquer sur la scène internationale lors de son incarcération – durant dix mois – par l’Autorité palestinienne en raison de propos jugés offensants pour la religion. Il avait notamment qualifié le prophète Mohammed d’« obsédé sexuel » qui ne différait « en rien des gangsters barbares qui abattaient, dévalisaient et violaient les femmes ».
Le but de son groupe ? Revendiquer le droit de se déclarer publiquement athée et pouvoir critiquer sa religion d’origine, en l’occurrence l’islam.
Les organisateurs, dont l’appel est publié sur Facebook, se sont retrouvés aujourd’hui à Paris, rue d’Aligre, afin de lancer solennellement le mouvement composé d’une trentaine de membres de diverses nationalités. La conférence de presse avait été signalée à l’avance par plusieurs groupuscules radicaux de l’extrême droite islamophobe parmi lesquels Riposte laïque – pour lequel Al-Husseini a accordé une longue interview – etEurope-Israël.
Paradoxe : en dépit de sa proximité personnelle avec la mouvance islamophobe anglo-saxonne, sa camarade Maryam Namazie, figure phare de l’antenne britannique, fait savoir aujourd’hui qu’elle estime « dégoûtante » l’association Riposte laïque.
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| Maryam Namazie et Waleed Al-Husseini, 6 juillet 2013, Paris |
À l’approche de la conférence de presse, le parrainage de plusieurs personnalités a ainsi été obtenu : on peut souligner la présence annoncée de la réalisatrice tunisienneNadia El-Fani ainsi que celle de Caroline Fourest, militante présentée comme une « journaliste laïque ».
Cette dernière continue d’ailleurs de mélanger les genres comme ce fut le cas, lundi dernier, lors de son « entretien », réalisé à la faveur de son émission estivale sur France Inter (dénommée Ils changent le monde), des deux Femen françaises revenues de Tunisie. C’est d’ailleurs en compagnie de Nadia El-Fani que l’essayiste-militante avaitparticipé à un forum-débat sur la religion à Tel-Aviv et réalisé un documentaire dithyrambique – acheté par France 2 – à propos des Femen. Rappellons ici qu’elle dispose également d’une autre émission politisée sur France Culture, sobrement intitulée Le monde selon Caroline Fourest.
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| Pierre Pflimlin, Inna Shevchenko, Caroline Fourest et Nadia El-Fani |
Autre illustration de ce militantisme politique déguisé en journalisme rémunéré du service public : hier, après avoir longtemps loué l’imam Chalghoumi, Caroline Fourest a encensé et mis en avant – comme modèle exemplaire – une figure pourtant marginale, mais de plus en médiatisée, de l’islam de France : Ludovic-Mohamed Zahed, fondateur du MPF (Musulmans progressistes de France). À l’inverse, les agressions islamophobes récemment survenues à Argenteuil ont davantage suscité dédain et relativisme moralde sa part.
Disposer des réseaux tissés par Caroline Fourest devrait rapidement permettre à Waleed Al-Husseini de se construire une notoriété médiatique, à défaut d’une quelconque représentativité sociologique dans la communauté musulmane de l’Hexagone.
Son groupe débute d’ailleurs sa carrière sur une manœuvre un brin grossière. Annoncée dès le 13 février sur le site anglais du groupe Ex-Muslims, la création d’une filiale française a pourtant été officialisée ce 6 juillet, soit trois jours seulement avant le début du mois de Ramadan. Mais n’y voyez surtout pas une intention maligne ou une vulgaire opération de communication : Caroline Fourest et ses acolytes ne manqueraient pas alors de vous traiter de « complotiste ».
Addendum 07/07/13 : samedi soir, Maryam Namazie a mis en ligne, sur son compte Twitter, une photographie – capturée après la conférence – la représentant aux côtés de Caroline Fourest, Nadia El-Fani et Martine Gozlan, journaliste à l’hebdomadaireMarianne.
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