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11 juin 2013

Hongrie : un scandale du tabac compromet le parti au pouvoir

La redistribution des licences de débits de tabac, sous couvert de lutter contre le tabagisme, fait scandale depuis quelques semaines en Hongrie. Censée profiter aux petits propriétaires, la nouvelle réforme fait en réalité beaucoup de bénéficiaires parmi les proches du parti au pouvoir, le Fidesz.

Le scandale a éclaté à Szekszard, une petite ville à 150 kilomètres au sud de Budapest, où la section locale du Fidesz aurait "trié" les listes des appels d'offres, selon l'hebdomadaire HVG. Le maire de la ville, Istvan Horvath, avait d'abord opposé un démenti à ces accusations, mais, après la publication par HVG d'une bande sonore de la réunion, il a indiqué que les propos tenus faisaient partie d'un"dialogue privé officieux".

DES LICENCES ATTRIBUÉES À DES PROCHES DE VIKTOR ORBAN

La bande sonore mise en ligne montre bien que la sélection était fondée sur des critères politiques. Au vu des résultats des appels d'offres, publiés par la Société nationale de commerce du tabac (NDK), les licences ont été attribuées dans beaucoup de cas à des personnes proches du parti du premier ministre conservateur, Viktor Orban. Ainsi, parmi les bénéficiaires se trouvent la société commerciale CBA, proche du Fidesz, des dirigeants locaux du parti et/ou de ses organisations satellites, et, dans plusieurs cas, des personnes liées à l'usine de tabac hongrois Continental, qui a participé à l'élaboration de la loi sur le tabac. Amis, parents plus ou moins éloignés figurent aussi sur la liste des heureux récipendiaires d'une licence.

Le nombre de licences a, par ailleurs, fortement diminué – de plus de 42 000 à un peu plus de 5 400 seulement – tandis que la marge bénéficiaire autorisée a été portée de 4 % à 10 %.

Le premier ministre, Viktor Orban, a affirmé avec force que "les décisions n'ont pas été prises selon des aspects politiques" et assuré que "des centaines de personnes de gauche avaient également obtenu des licences".

PLUSIEURS PLAINTES DÉPOSÉES

Les accusations de l'hebdomadaire ont cependant été confirmées par quelques membres du parti au pouvoir, comme un élu local du Fidesz à Szekszard, Akos Hadhàzy : "Notre section s'était réunie avec le maire" et "il fallait vérifier qui nous connaissions et qui était une personne adéquate pour obtenir une licence", a-t-il déclaré à HVG. "Nous avons examiné la liste des candidatures, une par une, qui connaît qui, etc... J'ai été surpris car je pense que la procédure n'était pas correcte." La suspicion est d'autant plus forte que le gouvernement n'a donné d'information ni sur les critères d'arbitrage, ni sur la composition des comités de sélection.

Les partis de l'opposition ont accusé le Fidesz d'avoir adopté la loi dans des délais très courts – deux jours seulement – pour couvrir les traces de ce scandale. Des ONG et deux importants portails en ligne, Index et Origo, ont porté plainte le 4 juin contre le gouvernement pour obtenir la publication de tous les détails des appels d'offres controversés.

De son côté, le Parti socialiste, principal parti d'opposition, a déposé plainte pour corruption et abus de pouvoir devant le parquet : "L'expropriation des petits entrepreneurs et l'attribution de leurs biens aux mains des gens du Fidesz s'est déroulée d'une manière bien planifiée et organisée", a critiqué son président, Attila Mesterhazy.

Toutefois, le parquet a estimé que ces accusations n'étaient pas "fondées" et a refusé d'ouvrir une enquête, alors que les débits de tabac avec leurs nouveaux propriétaires sont censés fonctionner à partir du 1er juillet.


source : lemonde.fr

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