Les visiteurs du président Assad ont rapporté qu'il était serein et inquiet en même temps.
Serein, car la «Syrie n'a pas seulement traversé la période du danger stratégique, mais remporté la victoire par sa résistance durant toute la période de crise, à l'ombre de la plus féroce campagne internationale de désinformationet d'hypocrisie, sur le plan médiatique, militaire et politique». Il est aussi tranquille car «la colonne vertébrale de l'Etat syrien est encore consistante. Un fait illustré récemment par l'organisation des examens officiels auxquels ont participé trois millions d'étudiants syriens, dans le contexte de la guerre».
L'inquiétude du président découle de «la destruction massive dans les infrastructures syriennes, dans la société et dans la mémoire collective du peuple. Un fait qui nécessite des efforts titanesques pour reconstruire ce qui a été détruit au niveau de la pierre et des individus».
Selon les visiteurs d'Assad cités par Al-Akhbar, le président estime que la reconstruction des infrastructures de base et des habitations en Syrie n'est guère la grande affaire. «Les autorités syriennes ont désormais une vision globale sur les mécanismes de la reconstruction de la pierre dans la prochaine période».
Et Assad d'ajouter selon Al-Akhbar : «la plus grande inquiétude chez le commandement syrien, est relative à la réhabilitation de la société syrienne. Un ingénieur peut accomplir la première mission et l'État peut assurer de lieux d'hébergement, en attendant la finalisation des opérations de reconstruction. Mais les effets psychologiques sur les citoyens en raison du déplacement, de la destruction, de la perte de leurs siens, demeurent difficiles à effacer. Même le psychologue ne peut les traiter comme un ingénieur est en mesure de finaliser son travail».
Le président Assad a ajouté que la pensée takfirie a défiguré la société syrienne vivante. Pour ycombler le fossé, il faut lancer des mouvements efficaces qui règlent ce que le takfir a démoli.
«Rétablir la cohésion au sein de la société syrienne et immuniser le front interne,nécessite la réactivation du rôle des partis nationaux et des mouvements nassériens, en créant une vitalité dans cette société, ce qui pourrait abolir les résultats de la pensée takfirie et les idées confessionnelles et sectaires», a expliqué le président syrien.
M. Assad ne fait pas de séparation entre les efforts visant à rétablir la cohésion dans la société syrienne et la résistance. «L'enrôlement de la société syrienne dans la lutte contre l'ennemi israélien, par la résistance, contribuerait à immuniser le front intérieur», a-t-il dit.
Il a affirmé avoir un plan à long terme pour le projet de la résistance au Golan, similaire à celui de la résistance au Liban sud. Selon ses propos, «le retour de tous les partis, des forces nationales et palestiniennes à la résistance, est requis. La Syrie est aujourd'hui le passage vers la libération de l'homme dans l'Orient et le monde, via le projet de la résistance».
D'après ses visiteurs, Assad réalise l'importance du pétrole syrien et libanais dans la prochaine période, ainsi que les risques encourus par ces deux pays pour préserver leurs ressources pétroliers on shore et offshore.
«La prochaine bataille sera celle du pétrole. Le Liban et la Syrie doivent protéger leur pétrole dans la terre et la mer. Le pétrole du Golfe est aux mains des Américains. Il est utilisé pour détruire nous pays. Nous devons utiliser le nôtre pour le développement de nos pays et investir ses recettes dans le conflit avec l'ennemi israélien».
Les visiteurs du président syrien ont évoqué avec leur hôte la méthode de la gestion de la bataille par les ennemis de la Syrie, lesquels ont réussi, dans une période déterminée, à masquer la vérité du conflit. Il a souligné la nécessité de montrer la véritable nature du conflit, à la suite notamment des réalitésémergées en Tunisie et en Egypte.
Les discussions entre Assad et ses visiteurs ont enfin abordé la grande expérience de l'axe de la résistance à l'heure actuelle, contrairement aux mouvements de libération dans le passé.
M.Assad a interrogé ses visiteurs sur l'attitude des jeunes Arabes à l'égard de l'Idéologie, relative notamment au nationalisme arabe. «Une idéologie encore vivante en Orient, mais atteinte de défaite». À son avis, dès que cette idéologie serait nourrie de victoire, elle s'embrasera face à la pensée confessionnelle et takfirie dévastatrice.
Source : Al-Akhbar, traduit par l'équipe du site
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