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14 juin 2013

Affaire Tapie/Lagarde : L’Etat veut déposer un recours en révision contre l’arbitrage

Nouveau coup de théâtre dans l’affaire Tapie/Lagarde : après la mise en examen de Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, l'Elysée « a l’intention » de déposer un recours en révision contre la décision rendue en 2008.

Les rebondissements se suivent et ne se ressemblent pas dans l’affaire Tapie/Lagarde : selon un article du Monde.fr paru ce jeudi, et très vite confirmé par un membre de l’entourage de Jean-Marc Ayrault, l’Etat « a l’intention de déposer un recours en révision » contre l’arbitrage de juillet 2008 rendu en faveur de Bernard Tapie, auquel le tribunal arbitral avait octroyé près de 403 millions d’euros, intérêts compris, pour régler le litige qui l’opposait au Crédit Lyonnais suite à la vente d’Adidas. L’Etat s’étant, jusqu’à présent, constitué partie civile dans le dossier. 

Cette annonce fait suite à celle du parquet de Paris ce mercredi, qui a prononcé la mise en examen pour « escroquerie en bande organisée » de Stéphane Richard, PDG de France Télécom-Orange depuis 2011, lequel a décidé d’engager un recours en annulation dès l’annonce de la décision. Il s’agit de la troisième mise en examen après celles de Pierre Estoup, l'un des trois juges arbitraux, et Jean-François Rocchi, ancien président du Consortium de réalisation (CDR), chargé de gérer le passif de la banque française. 

Si elle n’est pas synonyme de l’éviction à court terme de Stéphane Richard à la tête d’Orange, dont un porte-parole de l’entreprise de télécommunications affirme qu’il « sera à son bureau [jeudi] matin », la déclaration du parquet de Paris met cependant l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde dans une situation délicate.

Matignon a en effet annoncé ce mercredi que le conseil d’administration d’Orange allait être réuni « dans les prochains jours » pour « décider des conséquences à tirer », et que l’Etat comptait « faire valoir sa position en tant qu’actionnaire » d’Orange France Télécom, selon un témoignage recueilli par l’AFP dans l’entourage du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. 

Une décision du gouvernement qui compromet l’annonce faite par Stéphane Richard d’être candidat à sa propre succession à la tête d’Orange en juin 2014, date à laquelle prendra fin son mandat : à l’issue de ce conseil d’administration le PDG, pourtant soutenu par François Hollande, pourrait même être remplacé. 

Entendu comme ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie, Stéphane Richard semble être considéré par les juges comme un acteur décisif dans l’arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie. Sa mise en examen devrait sans doute permettre de déterminer si les membres du CDR ont subi des pressions de la part du gouvernement de l’époque, présidé par Nicolas Sarkozy. 

Jusqu’à présent, l’actuel PDG de France Télécom-Orange avait affirmé n’avoir reçu « ni ordre, ni instruction, ni pression particulière » de la part de l’Elysée en 2008, une version démentie par le Canard Enchaîné, auquel il aurait justement affirmé le contraire. 

Au-delà des besoins de l’enquête, cette nouvelle mise en examen confirme le statut de Christine Lagarde, témoin assisté, qui, s’il est susceptible d’évoluer vers une mise en examen de l’actuelle directrice du FMI, l’écarte pour l’instant du cœur de l’affaire Tapie/Lagarde. 

Peut-être faudrait-il d’ailleurs songer à rebaptiser l’affaire. En tout cas, pour le moment, cette mise en examen de Stéphane Richard donne la désagréable impression que l’on a décidé de faire payer le « lampiste ». Entre faire « tomber » le patron d’une grande entreprise française et la patronne du Fond monétaire internationale, aurait-on choisi ?



source : marianne.net

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