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7 janv. 2013

Législatives: Nétanyahou perd du terrain dans les sondages

À 15 jours des législatives israéliennes, la campagne du premier ministre, qui était donné largement favori du vote, cafouille.

La campagne électorale ne se déroule pas comme l'avait prévu Benjamin Nétanyahou. Parti grand favori et assuré d'une victoire écrasante aux législatives du 22 janvier prochain, le premier ministre israélien sortant a vu ces dernières semaines son avance s'effriter à une vitesse inquiétante.

Son parti, le «Likoud», qui fait liste commune avec les ultranationalistes d'«Israël Beitenou», est crédité dans les derniers sondages d'environ 34 sièges. Ce chiffre est nettement inférieur aux 45 sièges prévus par son conseiller stratégique, l'Américain Arthur Finkelstein, au moment de l'accord entre les deux partis. Et largement au-dessous des 42 députés des deux partis dans l'actuelle Knesset.

La campagne de la liste «Likoud-Beitenou» avait été lancée en grande pompe fin décembre. Depuis, elle a vite tourné à la confusion. Un rassemblement du «Likoud» à Al-Nassera (Nazareth) a débouché sur un fiasco, avec quelques centaines de participants à peine au lieu des milliers escomptés. Et d'autres meetings ont été annulés à la dernière minute à cause de «problèmes d'organisation».

Arthur Finkelstein, principal conseiller de campagne de Nétanyahou après avoir été celui de Mitt Romney contre Obama, a été prié de revenir d'urgence en «Israël» pour donner de nouvelles directives. Des cadres du «Likoud» ont publiquement déploré le manque d'implication du premier ministre dans la campagne.

Outre ces cafouillages, Nétanyahou a été surpris sur sa droite par la montée de Naftali Bennett, l'un de ses anciens collaborateurs. Millionnaire souriant ayant fait fortune dans l'informatique et ultranationaliste, Bennett a fait grimper sa liste, «Bayit Yehudi» (le Foyer juif) en troisième position. Sa personnalité attire notamment de nombreux électeurs du «Likoud», pas tous enthousiasmés par l'alliance avec «Israël-Beitenou», parti nationaliste mais laïc, et où militent une majorité d'anciens immigrants russes.

Aucun rival sérieux

Nétanyahou a riposté en attaquant violemment Bennett, dénonçant comme irresponsables ses appels à désobéir à d'éventuels ordres d'évacuation de colonies israéliennes.

Mais la montée de Bennett n'a pas ralenti pour autant, et pourrait continuer encore pendant les semaines qui restent avant l'élection. Naftali Bennett, qui fait sa première campagne électorale, est quasiment assuré d'entrer à la Knesset, et pourrait briguer un portefeuille ministériel.

Cette soudaine chute dans les sondages est d'autant plus humiliante pour Nétanyahou qu'aucun rival sérieux n'est en mesure de lui disputer le poste de premier ministre. Ehoud Olmert, son prédécesseur, récemment acquitté d'accusations de corruption, ne fait pas campagne. Tzipi Livni, ex-dirigeante de «Kadima» et ancienne ministre des Affaires étrangères, est loin derrière avec son nouveau parti, «Hatnuah» (le Mouvement). Ehoud Barak, ex-premier ministre et ministre de la Guerre sortant, a annoncé son retrait de la vie politique. Et les figures de gauche, les anciens journalistes Shelly Yachimovitch et Yair Lapid, n'ont ni l'un ni l'autre d'expérience ministérielle, ni la possibilité de former une coalition dans une Knesset majoritairement à droite. Nétanyahou est donc certain de retrouver son poste. Mais s'il ne parvient pas à emporter une solide majorité, il risque de devoir gouverner avec des partenaires qu'il n'aura pas choisis, et dont il sera étroitement dépendant.

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