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3 oct. 2012

«Tout converge pour que la police se développe de façon autonome»

ANALYSE - Fabien Jobard, directeur du centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), estime que les dérives policières sont favorisées par l'évolution du rapport entre la police et la justice...


Neyret soupçonné d’avoir bénéficié de cadeaux du milieu lyonnais, les douaniers de Roissy qui auraient subtilisé de l’argent dans des bagages, la BAC de Marseille… Le point commun? Les stupéfiants comme place centrale. La drogue «génère des profits très grands, dès lors qu’on est protégé des risques de violence associés à ce commerce et, par définition, les policiers en sont protégés», explique Fabien Jobard, directeur du centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP).
>>Six histoires de corrution, à lire par ici

Il souligne le manque de contrôle sur certains services. «Tout converge depuis une dizaine d’années pour voir se développer des polices de plus en plus autonomes et refermées sur elles-mêmes, indique-t-il. La loi leur a donné des moyens de plus en plus nombreux de travailler en enquête préliminaire, sur simple soupçon et sans saisine d’un juge. Au final, on ne s’étonne pas que ces affaires surgissent dans des services de PJ liés à la criminalité dite organisée, ou dans des services laissés en pure autonomie sur le terrain.» Autrement dit comme la BAC.

Les dérives policières, un tabou ?

«On récolte les fruits de transformations structurelles, au long cours, de la police et surtout du rapport entre la police et la justice», poursuit le chercheur.

Pour autant, la corruption de la police dans l'Hexagone est-elle un vrai sujet? «Non», répond-il, catégorique. «Car c'est peu présent, au regard de ce que l'on connaît, par exemple, dans nombre de départements de police de grandes villes aux USA. Un universitaire américain très connu, David Bayley, avait produit l'un des premiers ouvrages de sociologie comparée des polices dans le monde et avait noté à propos de la police française qu'elle était plus machiste, raciste, autoritaire que bon nombre d'autres, mais pas corrompue. Je pense, sans pouvoir le mesurer exactement, que l'appréciation est juste.»

Pour lui, même si la corruption de certains policiers reste à la marge, elle est un tabou en France. «L'une des revues du ministère de l'Intérieur, Les Cahiers de la sécurité intérieure, avait il y a quelques années courageusement publié un numéro consacré à la corruption policière. Il y avait des contributions sur à peu près tous les pays. Pas sur la France», fait remarquer Fabien Jobard.

Source : 20 minute.  

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