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16 juil. 2012

Affaire Merah : on a menti sur les circonstances de sa mort

La photo est là ; visiblement difficilement critiquable : ce n'est visiblement pas un "fake". Celle de Mohamed Merah mort, étendu sur le sol, après l'assaut des policiers du Raid, dans toute sa dureté. Un cliché qui ne peut qu'interroger, car il remet entièrement en cause les dires du patron du Raid, des propos repris également par Claude Guéant.(…)
Sans même attendre les hypothétiques vidéos promises par d'autres, nous pouvons déjà conclure en effet que Mohamed Merah n'est pas mort dans les circonstances qu'avait expliquées avec moult détails Amaury de Hautecloque, le responsable du Raid. 
(…)
Pour mieux comprendre ce qui s'est passé, je me suis même rendu sur place et vous ai ramené quelques clichés qui démontrent surtout qu'on a beaucoup œuvré sur place pour effacer toute trace de ce qui s'était passé exactement. Pour vous également, j'ai lu l'ouvrage consacré à l'affaire Merah, (signé Eric Pelletier et Jean-Marie Pontaut) qui est bien léger sur l'assaut en question mais révèle néanmoins une belle perle. 
Au final, ce n'est pas tellement la photo du cadavre de Mohamed Merah qui choque (à force d'avoir couvert ici les atrocités en Irak et en Afghanistan, on se fait, hélas, à la vision de cadavres), mais plutôt le parti-pris évident du rédacteur en chef de la revue, Antoine Agletiner, qui a choisi de révéler le cliché. Les propos tenus par la direction du magazine Entrevue sont en effet pour le moins surprenants, et dénotent d'un mépris évident des règles de déontologie journalistique, en s'attaquant d'emblée aux "théories du complot" qui, selon lui, ont surgi après la mort du tueur de Toulouse. Le propos est... absurde, puisqu'il affirme que l'on n’a pas tiré à plusieurs reprises sur Merah : "cette photo atteste l’issue de l’assaut donné par le RAID. Mohamed Merah n’a pas été « canardé » comme l’affirment les tenants de la théorie du complot. Il a été stoppé par les forces de l’ordre qui ont elles-mêmes, essuyé des tirs à l’arme lourde. Cette photo n’est pas celle d’une victime, mais bien d’un bourreau. Rappelons à toutes fins utiles que, sur trois vagues d’assassinats au mois de mars, le « tueur au scooter » a fait 7 morts dont 3 enfants, abattus à bout portant. À l’heure de la transparence à tous crins, où le tout-venant diffuse photos, vidéos ou états d’âmes sur les réseaux sociaux, il est troublant de voir les mêmes s’ériger en donneurs de leçon concernant la publication d’une photo d’actualité" écrit-il, comme pour en excuser la parution auprès des âmes sensibles. Le voyeurisme très vendeur reprenant vite le dessus... avec ce cliché : 


(…)
L'analyse des propos en interview d'Amaury de Hautecloque, notamment, est difficilement juxtaposable à ce que révèle le cliché. Ainsi la description par sa bouche de l'assaut final : "le mis en cause se découvrait en quittant sa pièce de repli (la salle de bain) et faisait feu sans discontinuer pendant de longues minutes en direction des policiers positionnés sur le balcon et en direction des tireurs d'élite.

L'un des tireurs d'élite tentait même de neutraliser le mis en cause en lui tirant au niveau du poignet gauche. Cette action de tir réussie, si elle affaiblissait vraisemblablement le mis en cause, ne le stoppait pas".

Or, sur la photo, on peut voir que le poignet gauche ne présente qu'une trace de taille moyenne : difficile de voir dans l'éraflure qui n'a pas saigné abondamment une trace de balle ou d'impact. Admettons, pourquoi pas, à ce stade, car il y a des incohérences plus flagrantes un peu plus loin comme nous allons le voir. Dans leur livre, Pontaut et Pelletier (page 117), indiquent que selon un membre du Raid "en réalité il a été touché à la main, ce qui l'oblige à en changer et tirer de l'autre". Nulle part auparavant, notamment lors des assassinats il n'avait été fait allusion à un Merah gaucher. Le bras droit sévèrement touché au coude et à l'avant-bras est plutôt celui qui aurait rendu le port d'une arme difficile : or sa blessure semble ancienne. Imbroglio complet sur quel bras portait le seul Colt 45 qui lui restait (il n'avait aucune autre arme sur place !).



Dans l'interview de TF1, de Hautecloque affirmera également que tous les intervenants étaient munis de masques à gaz, ce que des photos de l'assaut fournies par Paris-Match dénonceront comme faux, mais il indique aussi dans cette interview que les membres du Raid étaient toujours sur le balcon au moment où Merah surgit de sa salle de bains ! 

Il surgit alors que tout l'appartement baigne, diront également les hommes du Raid, dans plusieurs centimètres d'eau, un tir de grenade ou de fusil mitrailleur ayant démantibulé le chauffe-eau (ici à gauche en photo) et sectionné les canalisations, dont le débit n'avait pas été coupé. Or, fait notable, la photo de son cadavre ne montre aucune chaussure ou bas de pantalon ayant baigné dans l'eau ! Pas une seule trace d'humidité ! Mohamed Merah aurait-il disposé de la faculté de marcher sur l'eau ? "On a essayé de le fatiguer toute la nuit avant d'opérer la reprise des lieux", explique le chef du RAID. Pourtant, Merah les attendait, les pieds dans 30 cm d'eau, après que la colonne d'eau eut été touchée par un tir lors du premier assaut, dans la nuit de mardi à mercredi" avait-on pu lire dans le Monde du 22 mars. Or le bas de pantalon de Merah et ses chaussures ne l'indiquent en rien. 


Plus loin, dans son interview, le responsable du raid décrivait un parcours étonnant de Merah à travers.... une seule pièce, menant au minuscule balcon : "le mis en cause se rapprochait des fenêtres et faisait feu dans la direction des policiers repliés derrière le mûr porteur situé entre les fenêtres 1 et 2. L'un des policiers du Raid pris sous le feu et positionné sur le balcon tentait de se dégager. Lors de cette manœuvre, il subissait l'onde de choc d'un tir qui frôlait son casque et qui lui faisait perdre l'équilibre. Un deuxième projectile lui effleurait le cou au niveau de la carotide. Il chutait finalement du balcon avant d'être pris en charge par d'autres policiers du Raid positionnés à l'aplomb des fenêtres". Là encore, les policiers, on l'a vu sur l'une des photos de Paris-Match, étaient plusieurs sur un balcon dont le volet était bien... ostensiblement fermé. Difficile d'en faire une sortie possible pour Merah par cette voie-là ! Pour de Hautecloque, cela ne semblait pourtant pas être un obstacle : "Mohamed Merah s'acharnait sur les deux autres policiers encore présents sur le balcon avant d'être repoussé par les tirs de riposte des tireurs d'élite. Loin de renoncer à sa folie meurtrière, Mohamed Merah [...] procédait à un tir dit "à la palestinienne", dirigeant son bras armé en direction des policiers situés en contrebas et tirant aveuglément dans leur direction sans s'exposer outre mesure. L'un des policiers du Raid était alors blessé par balle au niveau du pied" nous dit encore le patron du raid. "S'acharner" sur le balcon où il y a encore deux policiers sur trois qui ont grimpé ? Pour "diriger son arme vers le bas", il faut avoir franchi la porte fenêtre et être au minimum arrivé sur le balcon pour y passer la main armée au dessus du muret de béton : or il n'a pu le faire, ou alors les deux policiers restés sur place étaient... à 50 cm de lui, pas plus ! Visiblement, il y a des hommes en trop quelque part ! 
Dans la même interview repris par Le Nouvel Observateur, Amaury de Hautecloque, dans son récit de la traversée du séjour de Merah affirmera aussi que "Mohamed Merah est blessé à un poignet par un tireur d'élite", avant même de rejoindre le balcon. Or le volet de la porte fenêtre, la seule ouverture de la pièce, est alors... fermé, et il est impossible de discerner de l'extérieur où se situe celui qui a alors "surgi de la salle de bain" !!! 



Pas assez de place sur le balcon ? Il ne lui restait donc plus qu"à sauter ! "Il a sauté par la fenêtre, une arme à la main en continuant à tirer" indiquera Claude Guéant en première version, pour changer en une seconde version ainsi décrite par "arrêt sur images" :"Mohamed Merah est sorti en sautant du balcon toujours en tirant. Quand il est arrivé au sol, il était mort. Voilà la façon dont les choses se sont passées". Déclaration identique donc ? Pas exactement : juste avant de décrire l'assaut final, Guéant a fait une précision : "Les snipers qui étaient en face ont tenté de le neutraliser bien sûr". Stop ! Il y avait donc des snipers en face de l'immeuble ? Traduction : on peut émettre l'hypothèse qu'il a été abattu par eux au moment du saut du balcon. Une version qui semble plus compatible avec les déclarations faites trois heures plus tard : vers 15h, le procureur de Paris a indiqué que les policiers du Raid ont "abattu Merah d'une "balle dans la tête" alors qu'ils étaient en "légitime défense", précise le live du Monde.fr. Guéant parle aussi dans sa deuxième version de "plusieurs armes", alors qu'il est démontré aujourd'hui qu'il ne possédait plus qu'un seul Colt 45 sur lui, muni de chargeurs italiens, un pistolet trafiqué, donc, comme l'écrivent dans leur livre Pelletier et Pontaut. Qui affirment que Merah laissera derrière lui 69 douilles de 11,43 mm, pour plus de 300 pour les policiers ! Voilà un salon rapidement recouvert de cuivre au sol ! Et un Merah qui a réussi à recharger 3 fois de suite pendant l'échange de tir, en faisant face aux policiers ! 

Dans son désormais fameux interview de TF1,Amaury de Hautecloque affirmera sans sourciller"qu"à partir de l'instant où il commence à nous tirer dessus à partir de la salle de bains, je donne l'ordre de ne pas utiliser les armes à feu et de ne pas riposter et nous continuons à le neutraliser et à le choquer avec des grenades offensives non létales c'est l'honneur de ce service que de pourvoir subir le feu et de ne pas riposter, c'est lui qui choisit son destin, il monte à l'assaut de la propriété (?), il veut nous affronter et c'est au moment où il va de la sécurité et de la vie de mes personnels qu'à ce moment-là il est neutralisé et uniquement à ce (t) dernière instant". La bande son audible de l'assaut infirmera complètement cette description. Le responsable du Raid à donc menti sur plusieurs points. L'échange de tir a été long (ou les tirs seuls), pour quelqu'un qui traverse une seule pièce qui ne fait pas dix mètres de longueur : en vidéo, il dure plus de trois minutes (sur la vidéo les échanges durent 4 minutes et 40 secondes), et aucun ne se termine par des bruits de tir isolé : aucun tir de sniper isolé n'est entendu à la fin des échanges. Sur la vidéo que révélera le Figaro, pour atterrir à l'emplacement de la photo, Merah aurait dû être aperçu.... en train de basculer, selon l'emplacement de la photo d'Entrevue. 
Mais on en a pas encore terminé avec la tentative d'explication du responsable de l'assaut : "Considérant l'impossibilité matérielle pour certains policiers du Raid ainsi positionnés sous les fenêtres de s'extraire et de se replier, les tireurs d'élite devaient se résoudre à faire une action de feu destinée à le neutraliser. Mohamed Merah recevait plusieurs impacts le déséquilibrant. Il tombait au sol par la fenêtre, inanimé. [...]" Là encore, rien n'est dit sur l'incompatibilité pour les tireurs d'élite de viser Merah si les deux fonctionnaires sont toujours sur le balcon ! Un balcon qui fait 4 mètres de long sur 1,40 de large maxi : 5,6 mètres carrés, qui aurait contenu 4 personnes (Merah et trois policiers) ! 

CLICHE DU JOURNALISTE SUR L HERBE EN BAS DU BALCON

Selon Claude Guéant, "une balle dans la tête", selon de Hautecloque des "tirs" qui l'auraient "déséquilibré" : pour arriver à le faire basculer, il eût fallu que Merah se mette debout ! "Il va basculer du balcon probablement déjà mort", indique dans son interview à TF1 de Hautecloque : Merah en ce cas est un mort exceptionnel, puisqu'il arrive à franchir en tombant le mètre cinquante de distance qui l'amène sur la rue et non pas dans l'herbe en bas du balcon !!! Le saut de la mort, en quelque sorte, ou plutôt... le saut d'un MORT (ici la photo récente de l'emplacement en bas du balcon, prise par mes soins il y a quelques semaines à peine) !!! 
Les impacts pour le déséquilibrer ne peuvent être de face, au quel cas il serait retombé sur le balcon. Pour tomber, il faut en effet des balles dans le dos, et un Merah dressé debout sur le balcon ! Or, il tombe selon la photo en faisant un superbe soleil : ses pieds sont face au bâtiment, et son corps est sur le dos. Reste la possibilité qu'on ait retourné ou déplacé son cadavre, ce qu'indique difficilement la position de ses jambes. Merah a bien été blessé, mais c'est au coude droit. Une blessure qui ne semble pas récente, tant le vêtement à absorbé le sang et a séché (par endroits il est déjà devenu brun). De Hautecloque, en réalité, prononcera différentes versions des tous derniers instants de Merah. Sur RMC, il indiquera en effet que "c’est au moment où il passe la main au-dessus du balcon pour essayer d’abattre certains de mes hommes qui étaient en protection, qu’il a été neutralisé." Se mordant ainsi les lèvres, car de passer la main au dessus du balcon indique une personne accroupie derrière le balcon et ne pouvant basculer... de Hautecloque est en complète contradiction, sur RMC, avec la thèse officielle du saut de balcon. 


Mais il y a d'autres détails encore qui coincent, notamment la description du corps qu'avait fait le procureur, François Molins au cours du point de presse à la fin des opérations : n'aurait-on pas beaucoup "voulu charger le trait", note le judicieux "Arrêt sur Images" en l'affublant ainsi. Il ne portait aucune djellaba, même enfilée sous son blouson ; révèle la photo, ce qui est donc une histoire inventée de toute pièce pour en faire un combattant jihadiste à tout prix ou un garçon pétri de religion ou de tradition.

A quoi bon avoir cherché à appuyer ce trait ? Et si l'on a menti à ce stade, pourquoi ne pas mettre en doute aussi ; alors, les versions successives d'un Merah sauteur de balcon continuant à tirer une fois au sol, ce qu'affirmera sans broncher Guéant, en s'y reprenant à deux fois, alors que son responsable des opérations sur place affirmera que ses tireurs d'élite l'avaient atteint à la tête avant qu'il ne tombe ? Dans les deux fois de Guéant, n'y a-t-il pas la volonté de davantage ressembler à un scénario pré-écrit qu'autre chose ? (…) Ce qui laisse entrevoir le temps de l'écrire, et laisse entendre aussi qu'on a le temps de le faire avec un Merah refroidit depuis plusieurs heures, déjà...

Le gilet pare-balles décrit lui aussi par de Hautecloque, dont disposait Merah est difficilement visible (mais il semble présent, sous la double couche de vêtements)… On peut ainsi remarquer qu’aucunes traces d’impacts est visibles sur la partie haute de son corps, tout comme on remarque que les jambes ne portent la trace de peu ou prou d'impacts de balles. 
(…)
Fait remarquable, le bitume de la rue où gît Merah ne montre aucune flaque de sang : voilà un cadavre sorti d'un placard qui ne saigne absolument pas (à comparer aux balles pour tuer les éléphants utlisées par les Navy Seals à Abbottabad, et le volume d'hémoglobine répandue, on reste un peu surpris) ! 
(…)
Enfin, mais les médecins légistes pourront l'infirmer ou non, on remarque le cadavre est déjà livide et ne semble pas être mort depuis peu. A droite, dans l'herbe, il semble bien y avoir une clé USB qui se serait échappée de ses vêtements. 
Et puis cette indication haute en originalité de Hautecloque le 22 Mars dernier qui avait assuré que "Merah est venu à l'engagement contre nous avec trois Colt 45 de calibre 11.43 [le même modèle que celui utilisé lors des meurtres] alors que nous avions alors engagé uniquement des armes non-létales". Trois armes, avec deux mains seulement... dont deux inventées ! On aura tout fait pour présenter un Merah se dirigeant à tout prix vers le balcon ! 


Timing à couper le souffle


Question timing de l'exploitation du décès, c'est aussi très étonnant : le tir final et fatal a eu lieu à 11H 32, donc, ce qui laisse à peine 30 minutes pile à Claude Guéant pour faire sa première intervention du récit, qui a lieu à 12H 02, la seconde ayant lieu à 12H10. 
On peut en tout cas parler de précipitation, en ce qui le concerne, avec sa mise au point de l'oubli du tir de sniper, quelqu'un de son entourage veillant au grain lui ayant signalé qu'il avait oublié ce point essentiel. On se fie visiblement à un texte préalable, il semble bien, et on s'y tient, ou on rectifie si on s'en écarte ! Pourquoi donc le sniper est-il si important, se dit-on ? C'est simple : il accrédite à lui tout seul la présence à cet endroit du corps de Merah et son incroyable traversée de son séjour le pistolet à la main... ainsi que sa traversée miraculeuse du volet de fer de sa porte fenêtre, tout simplement ! Le "saut" du balcon de Merah devient... primordial ! Primordial pour expliquer à la populace qu'il ne s'agît pas d'une exécution en règle mais d'un acte de self-défense qui a provoqué la mort de celui que l'on a en réalité jamais cherché à attraper vivant ! 

Quelques heures avant l’assaut, Merah qui se sait surveiller sort, téléphone et rentre tranquillement chez lui

Deux éléments forts intriguant nous sont parvenus depuis nos derniers textes ici. Le premier, est le très étrange circuit nocturne qu'a réussi à réaliser Merah le soir même où il s'était fait "loger" par la police ; bien qu'étroitement surveillé, il avait en effet réussi à sortir de son appartement... et plus étonnant encore, à le réintégrer, comme si de rien n'était !!! "Comment, le 21 mars dernier, deux heures avant l'assaut des policiers du Raid, Mohamed Merah a-t-il pu sortir vers 1 h du matin de son appartement de la rue du Sergent-Vigné à Toulouse, se diriger vers une cabine téléphonique avenue de la Gloire à un peu plus d'un kilomètre de là, passer un appel à une journaliste de France 24 puis rentrer chez lui le plus tranquillement du monde sans être aperçu par un policier ?" Un grand flic du renseignement va pourtant un peu plus loin : « Les hommes qui effectuaient la surveillance se sont assoupis, c'est pour cela qu'ils n'ont pas vu Merah passer devant eux" nous dit le même article, nous laissant sans voix !! 
Reste une solution : la DCRI a donné une chance à Merah de s'enfuir, mais l'en n'a pas averti correctement, ou celui-ci, certain de s'en sortir grâce à la DCRI est retourné à son bercail pour y recevoir... les ordres suivants. Voire encore cette solution : Merah à qui on avait laissé une chance de s'enfuir ne l'a pas saisie, ou n'a pas compris qu'il devrait la saisir ! Quelle que soit la version, la sortie nocturne de Merah est tout bonnement inimaginable !!!

Des coups de fils, il en a même passé plusieurs, en dehors de chez lui, où il n'y avait pas de ligne de téléphone : respectivement à Al-Jazira à Paris, BFMTV, i>télé et enfin France 24, où il finit par joindre un interlocuteur. Durant les quatorze minutes de cette conversation, il revendique calmement ses crimes. Parallèlement, Merah adresse au siège parisien d’Al-Jazira une copie vidéo de ses massacres. Etrange visite nocturne de cabines téléphoniques ! Et encore plus étrange manège de la police ! Impensable scénario !! Comment Squarcini, dont les hommes avaient reçu les confidences pakistanaises de Merah, a laissé sortir de chez lui celui que l'on soupçonnait d'avoir tué sept personnes !

L'envoi ce soir-là de recopies vidéos sur clé USB montre aussi autre chose : que Merah disposait obligatoirement dans son appartement d'un ordinateur pour effectuer ses montages . Selon ses copains de quartier, se sachant repéré et surveillé, il avait pris soin de passer du temps à ces montages de revendication des attaques... (ce qui faisait aussi qu'à ce moment-là il ne pouvait lui-même jeter un œil sur les policiers). Or, lors de l'inventaire de l'appartement, il ne sera fait aucune allusion à cette détention de PC, qui ne devait pas contenir que des images vidéos, mais aussi les échanges de mail de l'assassin de Toulouse, ce qui aurait pu être compromettant. L'absence médiatique de cet outil obligatoire à la décharge des vidéos de la caméra GoPro est symptomatique d'une histoire que l'on souhaite réécrire dans un seul sens. Quand Merah effectue sa virée nocturne pour aller poster ses clés USB contenant les images de ses massacres, il sort de son appartement, dans lequel il dispose obligatoirement un ordinateur de montage dont personne n'entendra jamais plus parler : à ce stade, on peut parler de dissimulation de la part des autorités qui se sont passées le mot pour que personne ne parle de cet engin si important pour elles.... car il contenait trés certainement le secret des relations véritables entre le tueur et la DCRI. 

La polémique sur l'ordinateur est réapparue depuis avec l'affaire de l'avocate algérienne qui aurait reçu des vidéos de Mohamed Merah dans lesquelles, a-t-elle dit sans connaître le cliché du jour, il expliquait être blessé. Manque de chance pour elle "sur ces vidéos, Merah apparaîtrait blessé par balle à l'épaule gauche" avait-elle affirmé. On serait donc en présence avec elle d'une autre manipulation. Cette fois encore, chez Guéant, on avait balayé l'idée d'un revers : "Merah n'avait ni téléphone portable, ni ordinateur, ni appareil photo" pendant le siège de son domicile par le RAID, ont précisé ces sources (celles de la police). Reconnaître l'existence d'un ordinateur, visiblement escamoté lors du raid, aurait été bien trop compromettant. L'équipe de Guéant sur ce point a menti : il est impossible de récupérer une image d'une carte SDHC, le format de stockage de la caméra GoPro, et de la transférer sur une clé USB comme celle qu'a reçue la télévision Al Jaseera sans passer par un ordinateur ! Or Merah, à la fois ce soir-là poste une clé contenant des images provenant d'un appareil photo dont il s'était séparé juste auparavant ! 
En effet, durant sa virée nocturne, il a aussi le temps de se rendre chez une amie pour lui remettre deux sacs de sport avec des affaires. Dedans, il y a une paire de menottes et la fameuse caméra GoPro utilisée par l'auteur des attentats. 
L'homme le plus recherché de France a réussi à aller se promener dehors, téléphoner, envoyer des vidéos, rendre visite à une proche, chargé de deux sacs de sport : de qui se moque-t-on à ce stade ? Et si les sacs avaient contenu des armes ? Et s'il était parti à nouveau tuer ce soir-là ?
Plus étonnant encore, Mohamed Merah, au lieu d'en profiter pour s'échapper (il se sait pourtant repéré et surveillé !!!) va tranquillement réintégrer ce soir-là son appartement où il se croit donc... Sous protection ! Mais protégé par qui ??? 

Très mystérieuse carte de visite

La deuxième étant la seule révélation contenue dans l'ouvrage de Pelletier et Pontaut. Et c'est en fait une vraie bombe journalistique ! La PJ a saisi les coordonnées d'un policier dans la planque de Merah. Que faisait cette petite carte de visite, pliée en deux, sur le sol du box du boulevard de Grande-Bretagne ? Le parking souterrain où l'assassin cachait son scooter est un endroit où l'on ne s'attend pas à trouver les coordonnées d'un collègue chargé de la protection... du chef de l'État. Sur le morceau de bristol figurent pourtant une identité, un numéro direct au palais de l'Élysée, ainsi que la mention d'un service : le GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République)." Voilà qui est plus que surprenant en effet". Les auteurs laissant candidement le fonctionnaire retrouvé balayer leur propos d'un revers de main : "le fonctionnaire, un quinquagénaire considéré comme un excellent pro, travaille depuis près de vingt ans au sein de l'unité : il a notamment protégé Jacques Chirac, et ensuite Nicolas Sarkozy pendant son quinquennat. Ce membre du GSPR pouvait-il être un agent traitant ? Son unité n'a aucune compétence en matière antiterroriste, et ses membres ne sont pas habilités à traiter des sources, ce qui rend l'hypothèse peu crédible. Alors pouvait-il être une cible du tueur ou l'une de ses connaissances ? Le mystère demeure donc entier." Le "contact" de Merah est censé "tomber des nues" car dit-il il ne s’occupait aucunement du dossier... écrivent les deux auteurs sans trop se mouiller. Nous également, mais c'est d'un plus grande altitude encore !

Car les auteurs semblent minimiser une chose, rappelée par Le Point lors de la valse des responsables de la police après l'élection présidentielle, un coup de balai attendu tant le propre du précédent président avait été de s'entourer dès sa période au ministère de l'Intérieur de fidèles dévoués, prêts à tout pour lui : "selon une source proche du dossier, le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), a été confié mardi à une femme, Sophie Hatt, en remplacement d'un autre fidèle de M. Sarkozy, Michel Besnard". Besnard, un "flic de choc" selon l'Express du 6 juin 2007, un policier qui aurait beaucoup aidé le président. En 2010, il fut nommé « préfet hors cadre », à savoir sans affectation précise, seulement "chargé d'une mission de service public relevant du Gouvernement", selon l'énoncé même de l'arrêté de sa nomination. Une nomination surprise qui avait fait bondir certains, car c'était un phénomène contraire aux usages en vigueur.
(…)Pourquoi donc une telle promotion, pourquoi donc une forme évidente de favoritisme, cela reste en suspens. 
Le "quinguagénaire" que n'ont pas voulu citer les deux auteurs est-il Michel Besnard ? Au quel cas le pouvoir présidentiel aurait été directement mêlé à l'affaire Merah ? Voilà qui fait de ce dossier Merah un dossier chaud, très très chaud !!! 



J'ai eu récemment l'opportunité de me rendre rue Sergent-Vigné, histoire de me faire une idée des lieux, étant intrigué par les évidentes zones d'ombre du dossier. Je suis allé sur place car je voulais me rendre compte, en particulier... des distances, ce que ne m'avaient pas expliqué les photos dans les média, toujours prises sur certains angles. J'ai été fort surpris de constater deux choses. Premièrement, que, sur place, tout a été... effacé avec un soin méticuleux et mieux, tous les éclats laissés sur le béton de la façade ont été soigneusement rebouchés : or comme je l'ai indiqué, ils permettaient aussi de savoir d'où avaient tiré les snipers. Et là, deuxième surprise : je les imaginais à une centaine de mètres minimum, ils étaient pile... en face de la rue ! Les fameux snipers n'étaient pas éloignés de plus de 45 mètres maxi de leur cible !!! Et malgré cela, ils n'auraient pas réussi à l'atteindre lors des échanges de tirs, notamment de la veille de l'assaut ? 
CLICHE DU JOURNALISTE SUR LA DISTANCE DE SEPARATION ENTRE LES DEUX BATIMENTS

A vrai dire, c'est cela qui m'a fortement intrigué : comment des hommes de l'art situés à un endroit exceptionnel comme plate-forme de tir, dégagé de tout obstacle, avec un objectif situé à moins de 50 mètres de leur arme ont-il pu être aussi... maladroits (pour ne pas l'avoir atteint avant ?). 

CLICHE DU JOURNALISTE SUR LE VOLET DEPLACE SUR LE BALCON MIS EN PARALLELE AVEC LES VOLETS FERME PENDANT L ASSAUT

Un autre cliché retrouvé après la conclusion de l'opération montrera en effet un volet métallique ouvert, visiblement déplacé pour encombrer le balcon des objets déplacés dans la presse principale. On imagine mal Merah ayant laissé ses deux volets de cuisine et de pièce principale ouverts, sachant qu'en face des policiers l'attendaient. La preuve de leur fermeture étant les nombreux impacts qu'ils ont reçus, attestant de leur fermeture pendant toute l"opération ! 

Non seulement capable de saut de carpe de balcon, en étant déjà mort, le terroriste aurait également eu la faculté de traverser les volets métalliques ? 

Parallèlement, les policiers ont découvert qu'il ne possédait plus qu'un seul Colt, ayant donné le second en échange d'un talkie-walkie pour parler aux policiers. Toutes les autres armes, notamment l'Uzi qui s'était enrayée lors de l'attaque de l'école juive étaient restées dans une voiture rangée dans un box : étrange "détermination" de ne pas se munir de toutes ses armes pendant le siège. Il disposait de trois chargeurs de 11,43 en plus de celui qu'il portait dans son Colt, et de rien d'autre. 


Le scoop de trop…

Et puis à relire les différents documents, on tombe sur la perle qui enfonce en beauté tous les mensonges entendus de la bouche des protagonistes gouvernementaux. C'est un reportage de la première heure du jour qui suit l'assaut, mais diffusé le weed-end qui suit seulement en "exclusivité" par un média connu, puisqu'il s'agît du journal télévisé de 20 heures, un événement aussi stratégique de la campagne électorale vaut bien une grande messe.

Ce soir-là en effet, Claire Chazal, la présentatrice du journal le plus regardé en France nous offre "son" scoop personnel : la visite, "en exclusivité" de l'appartement dévasté de Merah, "resté en l'état après l'assaut", d'après les reporters (**). Devant nos yeux médusés, nous verront un séjour éclairé à la torche vidéo, pour donner un effet plus "reportage sur le vif" encore, très certainement. "L'exclu" de Claire Chazal va lui coûter cher, en réalité : à force de faire la chasse au scoop... il arrive qu'on se fourvoie, et c'est ce que TF1 a fait, et dans les grandes largeurs. Une lampe torche est en effet utilisée tout le long de la visite, rendant la visite plus dramatique, car dans le séjour, on n'y voit rien sinon : les volets de la porte fenêtre qui pourrait éclairer la pièce sont manifestement.... fermés. Restés tels quels depuis la veille ! En plus d'avoir réussi un saut de carpe de son balcon, l'improbable Merah a eu la présence d'esprit de refermer proprement les volets derrière lui, avant d'offrir sa tempe gauche à la visée d'un sniper logé dans la rue en face. Le pouvoir, désireux d'en faire beaucoup trop pour faire passer la pilule d'un Merah qui n'aurait pas été froidement exécuté, vient de commettre sa bourde magistrale... Mohamed Merah n'est pas mort comme on a tenté de nous le faire croire. 

J'avais déjà indiqué ici le 2 avril dernier le nœud du problème, qui se situait bien au niveau du balcon, décidément bien trop encombré... et au volet de porte fenêtre fermé, empêchant la sortie de la pièce. 

Un corps bien trop livide pour avoir été tué juste quelques dizaines de minutes avant la prise de photo, bien peu d’impacts de balles pour un assaut qui a durer toute nuit, un balcon par lequel Merah aurait sauté avant de se faire liquider rester fermer durant tout l’assaut, un PC qui disparait et une petite sortie nocturne juste avant l’assaut final sous les yeux des policiers… 
Et puis… Pourquoi la justice française a-t-elle empêché d’une, le corps de Merah d’être rapatrié en Algérie et de deux pourquoi sa mère a-t-elle été empêché de voir la dépouille de son fils ??
Trop de détails troublants pour un dossier très compromettant…

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