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6 juin 2012

Cécile Duflot embarrasse le gouvernement avec le cannabis

PARIS (Reuters) - La ministre du Logement, Cécile Duflot, a mis mardi le chef du gouvernement dans l'embarras en prônant à nouveau la dépénalisation du cannabis, une position inverse de celle du ministre de l'Intérieur.

L'UMP a aussitôt appelé Jean-Marc Ayrault à clarifier sa doctrine, dénonçant un "double langage" de la gauche sur cette question et accusant la chef de file d'Europe Ecologie-Les Verts de rompre la solidarité gouvernementale.

Interrogé par la chaîne Public Sénat, Jean-Marc Ayrault a simplement déclaré que "le gouvernement (n'avait) rien dit sur ce sujet", une façon de signifier que les propos de Cécile Duflot n'engagent qu'elle-même.

Le chef du gouvernement, qui sortait d'une réunion du groupe socialiste au Sénat, avait auparavant refusé de s'exprimer sur le sujet devant des journalistes, rapporte la chaîne.

Le député PS de Paris Serge Blisko, président de la mission d'information Assemblée-Sénat sur les toxicomanies, estime que la position de Cécile Duflot "est pour le moins inappropriée".

Selon lui, "il faut ouvrir le débat" mais en rappelant la nécessité de mettre en ouvre "une politique globale alliant une lutte ferme contre les trafics, une recherche en addictologie et une éducation à la santé et à la prévention des risques".

A cinq jours du premier tour des législatives, Cécile Duflot a déclaré que la dépénalisation du cannabis, "c'est la position" de son mouvement, Europe Ecologie-Les Verts, depuis "très longtemps".

"Il faut considérer que le cannabis, c'est comme l'alcool et le tabac, même régime : une politique de santé publique et de prévention, notamment vis-à-vis des plus jeunes", a-t-elle dit sur RMC et BFM TV, exprimant une opinion de chef de parti.

Interrogé à ce sujet sur BFM TV, le président du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, s'est lui aussi dit favorable à la dépénalisation, qui constituerait selon lui "un grand pas en avant".

"Cela devient une histoire assez ridicule de voir des jeunes gens, qui certes ne font pas quelque chose de recommandable, (...) subir des condamnations qui entravent considérablement leur existence sociale et personnelle", a-t-il dit, précisant que son mouvement était divisé sur ce point.

CACOPHONIE AU GOUVERNEMENT

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'est dit à plusieurs reprises "fermement opposé, au nom même des valeurs de gauche, à toute concession" dans la lutte contre le cannabis.

François Hollande s'y était également déclaré opposé, corrigeant François Rebsamen, le maire PS de Dijon et spécialiste des questions de sécurité qui, en pleine campagne présidentielle, avait évoqué l'idée de punir la consommation de cannabis d'une simple contravention.

Pour Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP, il y a donc une "cacophonie" dans le gouvernement Ayrault sur la question.

Dans un communiqué, il "exige du Premier ministre une clarification sur la doctrine de son gouvernement face au fléau tant pour la santé publique que pour l'ordre public que représente le cannabis pour notre jeunesse."

Le député UMP et spécialiste de la sécurité, Eric Ciotti, dénonce aussi "le double langage" de la gauche.

"Déjà, pendant la campagne des élections présidentielles, des proches de M. Hollande tels que M. Rebsamen ou encore sa partenaire Mme Joly s'étaient prononcés en faveur d'une dépénalisation du cannabis, lançant un signal destructeur pour l'autorité morale de l'État", déclare-t-il dans un communiqué.

Jérôme Dubus, secrétaire national du Nouveau Centre, a estimé que la ministre du Logement devait quitter le gouvernement.

"Après avoir voté contre le projet du Grand Paris, elle en est aujourd'hui la ministre de tutelle. Après avoir organisé une réunion de son parti dans son propre ministère, elle a mollement démenti. Après avoir affirmé sa solidarité gouvernementale, elle vient de prendre une position en faveur de la dépénalisation du cannabis", écrit-il.

Gérard Bon et Sophie Louet
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source : reuters

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