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17 mai 2012

La passion de Delanoé : pourrir la circulation parisienne ...


L'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), bureau d'études de la ville, a représenté l'aménagement des berges de la Seine. Ici, le port de l'Hôtel de Ville. | Apur - J.C. Choblet

Paris vote l'aménagement des quais de la rive droite de la Seine


Les berges de Seine vont bientôt changer d'allure... du moins d'un côté. Lundi 14 mai, le Conseil de Paris a voté l'aménagement de la rive droite du fleuve pour y réduire la circulation et créer des promenades le long des quais.

Prévus à la fin de l'été, à l'issue de Paris Plages, ces aménagements doivent transformer la voie express Georges Pompidou en boulevard urbain. Quatre feu tricolores, et autant de passages piétons, seront installés entre le square de l'Hôtel de Ville et le tunnel Henri IV, afin d'obliger les voitures à ralentir et rendre la Seine accessible aux piétons.

ACCÈS AU BORD DE SEINE

Car aujourd'hui, le trafic sur la rive droite s'apparente à celui d'une autoroute à 2 voies, avec près de 40 000 véhicules par jour et jusqu'à 4 000 par heure aux périodes de pointe. "L'absence de feux et la vitesse élevée des véhicules aux heures creuses, malgré la limitation à 50 km/h, rend impossible l'accès aux bords de Seine", indique la mairie.

Avec les nouveaux aménagements, "environ 25 % du trafic actuel se reportera sur d'autres voies", calcule la Ville. Les automobilistes se rabattront sur le périphérique, le boulevard Saint-Germain ou resteront rive droite mais sur les quais hauts.

INSTALLATIONS FLOTTANTES D'ANIMATION

Afin de favoriser les promenades en bord de quai, la ville de Paris prévoit par ailleurs la création de cinq postes d'amarrage entre le pont Louis-Philippe et le pont Marie : l'un d'entre eux (le Batobus) sera dédié à une escale de transport de passagers, tandis que les quatre autres consisteront en des installations flottantes d'animation et de loisirs.

Trois ont d'ores et déjà été décidées : le Batobar, qui proposera des croisières courtes avec boissons, le Green River, un ponton comprenant un restaurant biologique auquel seront amarrés de petits bateaux électriques de promenade, et une librairie sur le thème de l'eau. L'aménagement, d'un coût de 574 000 euros, sera géré et à la charge du Port autonome de Paris, avec lequel la mairie a signé une convention.

Pour Laurence Douvin, conseillère de Paris UMP, qui a voté contre ces aménagements, le projet proposé n'est pas à la hauteur du potentiel de la Seine."Le côté ludique est en décalage avec la possibilité, et la nécessité, d'avoir une grande ambition pour la Seine, assure-t-elle. Il faudrait développer le flux de marchandises, avec une activité soutenue, ce qui n'est pas compatible avec les petits bateaux proposés par le projet. Pourquoi pas des pédalos tant qu'on y est ?"

CIRCULATION RALENTIE

Mais le point qui cristallise le plus l'opposition au projet, c'est la circulation. Si les simulations de la mairie de Paris estiment que "l'augmentation des temps de parcours sera inférieure à cinq minutes sur chacun des axes de report", l'UMP, de son côté, parle de "risques d'embolisation" de ces voies, avec une multiplication des embouteillages.

"Même si l'on parvient à réduire artificiellement la circulation sur les bords de Seine, elle va empirer ailleurs, prévient Laurence Douvin. On aurait dû entamer le réaménagement des voies sur berges seulement après avoir développé des infrastructures de report en nombre suffisant, à savoir plus de transports collectifs et l'achèvement du projet de Grand Paris qui aidera à décongestionner le centre-ville. Il y aura donc toujours autant de voitures, ce qui ne permettra pas de profiter des installations de loisirs".

REPORT DE L'AMÉNAGEMENT RIVE GAUCHE

Quant au gain en termes de qualité de l'air, il est loin d'être assuré. Aucun objectif quantifié de réduction du nombre de voitures n'est donné par la mairie. Et Airparif, l'association de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, qui mesure la pollution atmosphérique, ne s'est pas vue commander d'étude à ce sujet.

D'autant que le lancement du projet n'est que partiel. La mairie a en effet dû reporter à l'été 2013 son projet de piétonisation de 2,5 km de quais de la rive gauche, entre le Musée d'Orsay et le pont de l'Alma, où circulent jusqu'à 2 000 véhicules par heure, pour y installer des "activités pérennes" - des terrains de sport, un skatepark, des barges flottantes ou un archipel d'îles artificielles. En cause : un courrier de François Fillon à Bertrand Delanoë, où l'ancien premier ministre affirmait que l'Etat, propriétaire du site rive gauche, ne pouvait apporter sa caution au projet "dans l'immédiat", du fait de "manquements" et "défauts". Dernier espoir, pour Bertrand Delanoë : que l'arrivée de François Hollande au pouvoir relance son projet.

LeMonde.fr

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