C’est une nouvelle défaite objective pour l’axe euro-américain : Vladimir Poutine a donc été élu président de la Fédération de Russie dès le premier tour avec plus de 60% des voix. Confirmant les sondages et faisant mentir les médias atlantistes français qui avaient cru pouvoir, suite au recul récent, lors des législatives, du parti pro-gouvernemental Russie unie annoncer la fin de l’ère Poutine. Du Nouvel Obs aux Inrockuptibles, en passant par Le Monde, Libération, Canal+, Télérama et autres Arte, les speakers officiels bobos annonçaient l’imminence du printemps russe à la sauce ukrainienne, géorgienne ou arabe. Mais où en sont aujourd’hui les révolutions, « orange » ou « des roses« , d’Ukraine et de Georgie ? Et où vont la Libye , l’Egypte et la Tunisie ?
Des médias français pathétiques autant qu’atlantistes
En usant de cette rhétorique complètement à côté de la plaque, nos journalistes-analystes-éditorialistes formatés montraient une fois de plus leur paresse intellectuelle, leur conformisme idéologique et accessoirement leur déconnection totale des attentes du peuple russe – et de pas mal d’autres peuples d’ailleurs -, en refusant de prendre en compte la popularité du Premier ministre russe, ou refusant de voir que celle-ci était liée à la dimension proprement bonapartiste de Poutine, qui a rendu son honneur, sa prospérité, sa puissance et sa dignité à une vieille nation qui était tombée, Eltsine regnante, sous la coupe des voyoux de la finance et des valets de l’Amérique. Mais peut-être était-ce justement ce que reprochaient à Poutine toutes les voix médiatiques du parti américain en France.
C’est la raison pour laquelle des désinformateurs archétypaux comme les journalistes de Canal+/I-Télé ont accueilli cette écrasante victoire avec une mauvaise foi pathétique, mettant en avant des déclarations d’opposants sur la fraude, et annonçant de nouvelles manifestations « pro-démocratie » dans toutes les villes de Russie. Les gaucho-atlantistes d’I-Télé ont même convoqué comme témoin de moralité anti-Poutine Guennadi Ziouganov, patron du Parti communiste (17,8% des voix selon les premières estimations). Mais savent-ils bien que Ziouganov – comme la quasi-totalité de l’opposition russe d’ailleurs – est sur la même ligne, voire une ligne plus dure, que Poutine quant à l »Occident en général – et la Syrie en particulier ? Au fait, ça ne vous rappelle rien, ces « manifestations pro-démocratie » ? N’est-ce pas ce qu’on met en avant en Syrie, au fait, pour discréditer un gouvernement qui ne plait pas aux maîtres du monde ?
Poutine, la Syrie et le reste du monde…
Bien évidemment, les prises de position répétées du tandem Medvedev-Poutine sur la crise syrienne, leur refus de l’ingérence, de l’agression et, plus généralement, des falsifications véhiculées par Washington et ses petites mains européennes et arabes, tout cela leur a valu un surcroît d’hostilité de la part du tout-Paris politico-médiatique – du tout Washington, du tout-Londres, du tout-Bruxelles aussi. Mais c’est justement la fermeté de la Russie de Medvedev et de Poutine qui a évité le chaos et un conflit généralisé non seulement en Syrie. En envoyant ses navires de guerre faire des escales spectaculaires à Tartous, et surtout en opposant, à l’ONU, son véto aux entreprises des déstabilisateurs – et en convaincant la Chine de s’associer à elle – la Russie a clairement signifié aux ennemis de la souveraineté syrienne qu’elle ne permettrait pas que celle-ci soit une nouvelle Libye, ou un nouvel Irak.
C’est pourquoi tous ceux qui, à travers le monde, s’opposent à l’hégémonisme euro-yankee, à son ingérence maquillée en défense des droits de l’homme, à ses mensonges et à ses manipulations sanglantes, ne peuvent que se réjouir de l’élection d’un des hommes qui incarnent particulièrement cette nouvelle résistance au « Nouvel ordre mondial » made in USA. Oui, l’élection de Vladimir Poutine est une bonne nouvelle, non seulement pour les – vrais – amis de la Syrie, mais pour tous ceux qui rêvent d’un monde multipolaire, où les souverainetés et les identités seraient respectées, et préservées du rouleau compresseur atlanto-gaucho-libéral.
On ne pourra s’empêcher de rapprocher, sur ce site au moins, le triomphe de Poutine de la victoire des forces armées syriennes à Homs. Nous l’avons déjà écrit ici, mais la Syrie est devenue depuis des mois, bien malgré elle, le champ de bataille ‘une nouvelle guerre froide – voire tiède – entre le Parti américain et ceux qui, pour des raisons diverses, refusent de s’y soumettre. Eh bien, il semble que ce conflit-là ait connu, en quelques jours ou quelques semaines un tournant. La guerre n’est certes pas finie, mais la victoire est un peu plus qu’une espérance.
Et pour finir et paraphraser un gaucho-atlantiste bien connu chez nous et hélas encore actif, nous dirons volontiers : « Nous sommes tous des patriotes russes !«
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