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12 janv. 2012

La nouvelle recherche sociale de Google crée la controverse


Google a annoncé mardi sa nouvelle fonctionnalité de recherche sociale. Pour l'instant uniquement disponible aux Etats-Unis, elle fait d'ores et déjà polémique.

• L'annonce. Depuis hier soir, chaque recherche Google effectuée aux États-Unis conduit à deux formes de réponses: soit les liens classiques vers l'ensemble du web, soit des liens puisés dans le réseau social Google+. Dans cette nouvelle «recherche sociale», Google affiche des statuts et les photos de l'internaute ou de ses amis sur Google+, les profils Google+ susceptibles de l'intéresser, et les pages et les célébrités liées au thème de la recherche.
• Le contexte. Ce n'est pas la première fois que Google intègre des contenus de réseaux sociaux dans son moteur de recherche. En décembre 2009, la page de résultats affichait déjà en temps réel, dans un encart, des statuts Facebook, Twitter ou certains articles de blog liés à la recherche. Après avoir été reléguée dans une page distincte, cette fonctionnalité a finalement été retirée en juillet 2011.

Entre-temps, en mars 2011, Google a implémenté le bouton+1 à sa page de résultats. En juin, le bouton a été connecté au nouveau réseau Google+, ce qui a eu pour effet de privilégier certains contenus, appréciés des cercles d'amis, en les faisant remonter dans les résultats de recherche.

Avec la recherche sociale, Google cherche à améliorer ses résultats de recherche. Mais pas seulement. Il s'agit aussi de populariser Google+, qui a du mal à percer auprès du grand public, avec 67 millions de visiteurs uniques en novembre 2011, contre 168 millions pour Twitter et 793 millions pour Facebook, d'après une étude comScore. Derrière cette chasse au nombre de visiteurs et au nombre d'inscrits se cache également une course à la publicité sur les réseaux sociaux, plus ciblée donc plus chère. eMarketer prévoit que 10,6% du marché publicitaire mondial seront alloués aux réseaux sociaux en 2012. Une part du gâteau que Google aimerait certainement croquer grâce à Google+, après l'échec cuisant de Google Buzz.

• La controverse. Rapidement après l'annonce, Alex Macgillivray, directeur juridique de Twitter et ancien employé de Google, a parlé de «mauvaise journée pour internet», renvoyant vers un article de John Battelle. Pour le cofondateur du magazine Wired, l'exclusion de Facebook des résultats de la recherche sociale serait symptomatique de la crise entre le réseau social et le moteur de recherche. Le refus des deux entreprises de communiquer entre elles nuirait au développement d'internet. Microsoft, de son côté, a déjà intégré les statuts de Facebook dans son moteur de recherche Bing (il possède 1,6% de Facebook depuis 2007).

Pour la plupart des experts des moteurs de recherche, le véritable problème posé par cette fonctionnalité réside davantage dans un risque d'abus de position dominante. En mettant en avant ses propres services sur son moteur, Google pourrait porter atteinte à la libre concurrence, comme ce fut le cas pour Microsoft qui proposait, par défaut, Internet Explorer sur tous les PC équipés de Windows, et a été condamné en Europe pour abus de position dominante. MG Siegler, éditorialiste pour le blog Techcrunch, n'hésite pas à parler d'Antitrust+ en lieu et place de Google+, tandis que Jon Mitchell de ReadWriteWeb, dans un article du 4 janvier dernier titré «Google+ va abîmer internet», prévoyait déjà la mise en avant des contenus de Google+ sur le moteur de recherche. D'après le consultant Danny Sullivan, le rôle des moteurs de recherche est de «renvoyer vers la meilleure information, même s'ils ne l'ont pas chez eux». Un rôle que Google ne suivrait plus avec la recherche sociale.

Pour Matthew Yglesias, correspondant économique de Slate, «65% de parts de marché dans la recherche internet est beaucoup, mais ce n'est en aucun cas un monopole». Google ne saurait donc être inquiété pour des raisons d'antitrust. L'entreprise n'a d'ailleurs pas tardé non plus à réagir à la polémique, se disant «surprise par les commentaires de Twitter au sujet de la recherche sociale». Un communiqué qu'elle a diffusé... sur Google+.

lefigaro.fr

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