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5 janv. 2012

Elle a plus d'une idée « chanvre » dans son sac

À partir de cette plante aux mille vertus, Danielle Charenton confectionne des sacs, des nappes et toutes sortes d'accessoires textiles dans son atelier de la rue Lamartine.

Danielle Charenton au milieu de ses créations. En arrière-plan, devant les machines à coudre,
 Chantal, l'unique salariée de l'atelier-boutique ID Chanvre. (photo arnaud loth)
Elle a organisé trois jours de « ventes privées » la semaine dernière. « C'est à la mode », observe Danielle Charenton, fondatrice de l'atelier-boutique installé depuis un an rue Lamartine, à Périgueux. Un lieu au nom éloquent : ID Chanvre. L'objectif était purement promotionnel : inciter le plus de curieux possible à pousser les portes de ce temple du chanvre textile, à l'atmosphère cosy.

Ici, pas de vêtements, mais des sacs à main ou de plage, des pochettes, des nappes, des chemins de table, des trousses matelassées ou des tabliers… Ici, la fibre devient accessoire du quotidien ou de décoration. Elle sert, se porte en bandoulière, s'admire. « Je ne voulais pas tout mélanger », confie Danielle Charenton au milieu de ses créations qu'elle confectionne sur place, avec son employée Chantal, sur ses machines à coudre au-dessus desquelles dansent les fils de couleur.

Périgourdine et styliste de formation, Danielle Charenton cultive une passion toute particulière pour le chanvre depuis des années. Le déclic s'est produit lors d'un séjour en Suisse. « J'accompagnais mon fils à Genève où se produisaient Michael Jordan et Magic Jonhson (deux célèbres basketteurs de la NBA dans les années 1990, NDLR). En l'attendant, je me suis posée dans un café, j'ai pris le journal qui était sur la table et j'y ai découvert le portrait d'un monsieur qui cultivait du chanvre. »Une plante écolo

Depuis, elle a consacré beaucoup de temps et de recherches à cette plante aux mille vertus : « On peut en faire de l'huile, de l'isolant, des tourteaux, on peut même soigner avec », énumère-t-elle. Et puis, l'envie lui est venue « d'allier (ses) compétences textiles avec (son) nouveau centre d'intérêt ».

Avec ID Chanvre, Danielle Charenton est convaincue de répondre à une demande, d'être dans l'air du temps : « Le chanvre est la plante symbole du développement durable », remarque-t-elle. Une plante écologique « aux propriétés exceptionnelles pour la peau, dépourvue d'ondes statiques et qui protège des UV à 95 % ».

Alors, qu'importe si ses fibres donnent un tissu « rebelle », difficile à travailler. La couturière est prête à s'y casser plus d'une aiguille. D'autant qu'elle a tissé un projet d'envergure : réintroduire la culture du chanvre textile en Aquitaine. « Autrefois, c'était une tradition locale », rappelle Danielle Charenton, qui s'est même découvert « un grand-oncle rouisseur (1) » à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac. « Il avait un métier à tisser mobile avec lequel il allait de ferme en ferme proposer ses services. »

« Le but n'est pas de coudre pour coudre, mais de motiver la création d'une filière sur le territoire. » Pour cela, Danielle Charenton dit « procéder à l'envers », se procurant la matière première au plus loin, parfois en Chine, pour encourager la naissance d'une production locale, grâce au succès de ses créations.Haut de gamme

ID Chanvre attire une clientèle « engagée », mais aussi « parisienne ». En tout cas, des chalands qui n'ont pas peur des prix : jusqu'à 300 euros pour une besace. « On fait dans le haut de gamme : le tissu est cher et la création française », confirme Danielle Charenton. Ce qui n'empêche pas les commandes de se multiplier. « On a pas mal d'entreprises du secteur qui font appel à nous. Le SMD3 (le syndicat départemental des déchets) nous a commandé des porte-documents et le Conseil interprofessionnel des vins de la région de Bergerac des porte-bouteilles. »

En parallèle, ID Chanvre cherche à étendre sa notoriété. Sélectionnée par le magazine « Côté Sud ', la petite boutique a participé au salon d'Aix-en-Provence. Bientôt, elle sera sur celui des professionnels du tourisme et de l'hôtellerie à Nantes.

« On a un pied dans le ruisseau, un autre dans la cour des grands », commente Danielle Charenton, qui envisage de recruter un(e) commercial(e) en 2012 pour mieux faire connaître ses créations. « Nos produits plaisent, nous en sommes sûrs aujourd'hui. Maintenant, il faut savoir prendre le tournant. » Et voir l'avenir en chanvre.

(1) Qui extrayait les fibres de plantes textiles comme le chanvre.

sudouest.fr

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