Il faut bien aussi s’informer sur les « à-côté »… Et aujourd’hui, réponse à la question que nous ne nous posions pas vraiment alors que finalement, personne ne vient volontairement empoisonner notre alimentation au mercure…
En ce temps d’hiver qui tourne à la pluie, durant lequel nous absorbons allègrement des molécules de dioxyde de carbone, d’oxyde d’azote ou encore de dioxyde de soufre, un autre polluant vient jouer les trouble-fêtes : le mercure. Moins connue, cette particule s’est en réalité fait une place tenace dans l’atmosphère et sa concentration ne cesse d’augmenter. De sorte que la Terre est constamment douchée de ce métal empoisonné, qui peut atterrir n’importe où et notamment entrer dans la chaîne alimentaire.
A l’origine, cette molécule s’est retrouvée dans l’atmosphère du fait des activités humaines, et en particulier des centrales au charbon, des usines d’incinération, de l’industrie cimentière et de l’extraction de l’or. Près de 385 000 tonnes de mercure ont été de la sorte rejetées dans l’atmosphère au cours des 5 000 dernières années, selon une étude publiée par la revueEnvironmental Science and Technology, jeudi 15 décembre, que cite Le Figaro. Le record d’émissions, autour de 2 600 tonnes par an, a été atteint entre 1860 et 1910, au moment de la ruée vers l’or aux Etats-Unis (durant laquelle le mercure était utilisé pour amalgamer le métal précieux).
Aujourd’hui, la situation n’est guère meilleure. Après un ralentissement au début du XXe siècle, on assiste en effet à de nouveaux pics, autour de 2 000 tonnes par an, soit quatre fois la quantité émise par les phénomènes naturels tels que les éruptions volcaniques ou l’érosion. En cause : la combustion massive de charbon par les pays asiatiques, au premier rang desquels la Chine, pour alimenter leurs centrales et produire de l’énergie.
Le problème, c’est que ces éléments, une fois dans l’atmosphère, deviennent très volatils et peuvent retomber n’importe où sur Terre où après avoir fait plusieurs fois le globe. Car un mécanisme chimique encore peu explicité est à l’œuvre, comme l’explique une nouvelle étude parue dans la revue Nature lundi 19 décembre : la haute troposphère et la stratosphère inférieure provoquent une oxydation du mercure élémentaire gazeux. Etant beaucoup plus réactives, les molécules se déposent alors rapidement à la surface de la Terre, sous forme de pluie ou de neige. « La haute atmosphère agit comme un réacteur chimique permettant aux molécules de mercure d’être déposées dans les écosystèmes », livre le professeur Seth Lyman, qui a dirigé l’étude, résultant de mesures faites à bord d’un avion de recherche scientifique.
Certaines régions, comme le sud-ouest des Etats-Unis semblent, du fait de leurs conditions climatiques, plus enclines à être contaminées par le mercure oxydé, précise le chercheur. « En savoir plus sur ce mécanisme d’oxydation et la manière dont les particules retombent nous permettra de mieux anticiper les impacts du mercure sur les écosystèmes », conclut le chercheur.
Une fois dans l’eau, l’oxyde de mercure est ensuite transformé par les bactéries en méthylmercure, une substance toxique qui pénètre facilement dans la chaîne alimentaire, et contamine la faune marine et donc automatique l’homme.
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