Suspect arrêté après le meurtre d’une Vaudoise

L’auteur présumé d’un double meurtre en Belgique est soupçonné d’avoir aussi tué une Vaudoise résidant dans la Drôme provençale (France)

La presse belge l’a surnommé «le tueur des gîtes». E.D., un Flamand de 40 ans, s’est livré à la police de Louvain après avoir commis, selon ses dires, un double meurtre lundi dernier à Grandvoir, dans les Ardennes belges. Il avait loué une chambre d’hôte dans le gîte tenu par les victimes, un couple de septuagénaires.

Tous deux ont été retrouvés morts, étranglés avec un lacet. Déjà connu de la justice belge pour abus de confiance et escroquerie, E.D. est aussi le suspect numéro un du meurtre de Véronique Crettaz, une Vaudoise de 57 ans, tuée le 11 octobre dernier dans le gîte qu’elle exploitait à Bouchet, en France (Drôme provençale).

Deux quotidiens français, Le Parisien et Le Dauphiné libéré, ont évoqué le lien entre ces deux affaires ces derniers jours. L’élément clé est un lacet retrouvé sur le chemin d’accès au Grand Bosquet, la propriété de Véronique Crettaz. Une analyse génétique a permis d’y déceler l’ADN de E.D., indique Le Dauphiné libéré, citant une source proche de l’enquête. Selon le journal, le suspect aurait séjourné au Grand Bosquet quelques mois avant le drame. Ne pouvant régler la note, il aurait remis un bijou en gage à la maîtresse des lieux. Etait-il venu le récupérer ce funeste mardi d’octobre, le jour où Véronique Crettaz a succombé à un coup de couteau à la gorge? Quelques jours plus tôt, en tout cas, il séjournait non loin de là, dans un gîte du Vaucluse. Ce décès a suscité une vive émotion à Villeneuve, dans le canton de Vaud, où la victime a vécu de 1986 à 2004. Très appréciée dans le bourg, elle y a notamment tenu des commerces et une boutique de poterie. Mais sa principale contribution à la vie locale a été le lancement, en 1995, du premier marché à coffre ouvert de Suisse. Une aventure vécue avec sa

compagne, Chris Carey. En 2001, la Municipalité avait décerné aux deux femmes le Mérite villeneuvois.

Véronique Crettaz s’investissait depuis plusieurs années dans l’exploitation du Grand Bosquet, un mas provençal qu’elle avait fait soigneusement restaurer. Chris Carey était encore à ses côtés la veille du drame. Bouleversée, elle a partagé sa peine avec les nombreux amis que la quinquagénaire avait gardés au bord du Léman. Une cérémonie en son honneur s’est déroulée le 17 novembre, à l’église catholique de Villeneuve.

Mise au courant de l’interpellation d’un suspect, la famille ne souhaite pas s’exprimer. Un proche de Chris Carey confie simplement que cette dernière ne veut qu’une chose: connaître la vérité.

TRIBUNE DE GENEVE

Patrick Monay | 05.12.2011 | 00:00