Au deuxième jour du sondage que j’ai démarré sous le titre « comment appréhendez-vous un séisme majeur », je vois une importante proportion de réponse « je n’ai pas peur », soit 33 %.
Un séisme majeur est un évènement pouvant occasionner d’énormes dommages et, dépasser les capacités de réactions et de désorganiser les autorités et toute la société à bien des niveaux de fonctionnement. Un tel évènement est définit en premier par les critères précédents, et il sera définit également par « l’enjeu », c’est-à-dire tout ce qui se rapporte aux personnes et biens, susceptibles d’être affectés, et se calcule suivant leur vulnérabilité. Il se caractérise aussi par sa faible fréquence et par son énorme potentiel de gravité.
Certains se disent, avec une certaine légitimité, que cela dépend où on se situe, et comme bien des participants sont de l’hexagone autrement dit la France, mais aussi de Belgique, pensent qu’il est impossible d’avoir un séisme avec de telles conséquences, dans nos régions. Il faut se mettre à l’évidence, que nos villes se sont étendues, mes aussi gonflées en population, et que, qu’elle que soit la localisation d’un épicentre, des cités des mégalopoles, même éloignées, peuvent subir des dommages, rien que par le fait que les normes parasismiques n’y sont pas appliquées. Seuls certains immeubles administratifs récents, et les centrales nucléaires en bénéficient.
Connaissez-vous vraiment le passé sismologique de votre région, et pour d’autre, le volcanique voire les deux, ensemble. Si c’est non ou par curiosité, je vous invite à consulte http://www.sisfrance.net (le plus complet et précis à mon sens) pour se rendre vraiment compte du passé régionale en matière de sismologie. Depuis le 21 novembre 2005 la France a, dans le cadre du « Plan Séisme », établi une cartographie des aléas sismique et le site http://www.planseisme.fr/ vous permet de vous informer dans bien des domaines, et notamment à la prévention. Mais voilà, ce zonage est devenu réglementaire en 1991(décret n°91-461 du 14 mai et depuis, remplacé par les articles R563-1 à R563-8 du code environnement). Le hic, c’est qu’il est fondé sur des travaux scientifiques datant de 1984, et basé sur la sismicité historique avec une approche pseudo statistique. Est venu de l’UE les Eurocodes, le dernier en date est le 8, il est sensé préciser les normes de construction et de les harmoniser, tout en tenant compte du zonage et de la probabilité, ce qui aurait du pousser les états membres à réviser leur zonage, se qui n’est toujours pas fait pour aucun des pays de l’Union !!!
Malheureusement, comme il est dit plus haut, les zonages tant français que belges, ne sont pas actualisés, mais ceux existants se reposent sur un archivage historique, que bien des confrères et moi, jugeons trop récent, géologiquement parlant. Cela fait 4 ans que je travaille sur le cas de Legnica en Pologne, il y a eu par le passé récent, quelques séismes, sans grandes conséquences. Il y a quelques mois encore, un analyste belge me disait, alors que je venais d’évoquer un aléa sismique pour cette région, il m’a répliqué ironiquement, il ne peut y avoir un séisme de plus de 2 voire 3/ER, car la plupart sont d’origine minière. Un mois et demi après, il s’en est produit un de 4.3 ! Il m’a rappelé en me demandant si j’avais des données susceptibles de m’avoir conduit à ma conclusion. Je l’ai envoyé sur les roses. En fait les études du sous-sol ont permis de déceler une fracture très ancienne, survenue probablement entre le Trias et le Jurassique.
Il en est de même pour nos régions, le Nord-Pas de Calais est traversé de plusieurs petites failles traversant le Chanel, la région minière des Corons, avec une faille datant de la même époque que celle de Legnica. Il y a les Vosges, qui sont assises sur une chambre magmatique située qu’à 4 km de profondeur, et alimentée en permanence et dont le Laacher (super volcan allemand) est à l’extrémité nord. La région des Puys avec ses volcans qui appartiennent à une fissure formée dans le plissement des Cévennes, les Pyrénées, les Alpes et la côte niçoise où une faille a été récemment évoquée. Nous tentons de faire comprendre aux autorités qu’elles font fausse route, mais une frange de scientifiques accrédités par les pouvoirs politiques, font barrage, car ils ne veulent pas admettre que leurs travaux sont obsolètes, d’autres les prennent pour argent comptant.
En attendant les populations sont prises en otage et risque leur vie à tout instant. Exemples types, Espagne, Lorca, 29/01/2005, 4.6; 11/05/2011, une première secousse de 4.4 suivie quelques minutes plus tard d’une de 5.1, bilan huit morts, plusieurs millions de dégâts, soit 56% d’immeubles inhabitables. L’Italie n’est pas en reste 05/05/1990, 5.8; 13/12/1990, 5.8; 26/09 et 03/10/1997,5.6 et 5.8; 2001, 5.2; 2002, 6.0 et 5.9; 2009, L’aquila 6.3, 200 morts. En France Pas de Calais, 1998 3.2, 1976 Maubeuge 4.2, 2011 rien que pour novembre et décembre, Vendée 2.7, 2 fois, Var 2.8 (2x), 2.4, Pyr Atlant. 2.5 et 2.6, Ain 2.3, Haute-Loire 2.1, Aude 2.5, Pyr Atlant. 3.4, Somme3.0, Alpes-Marit. 2.7, Savoie 2.9 et 1.9, Maine et Loire 2.4, Puy de Dome 3.3, Pyr Atlant. 2.6, Seine maritime 3.2, Isère 2.5, et ce juste pour un mois et demi, partenaires AFPS, BCSF et CSEM. On observe au cours de ces trois dernières années une augmentation significative des séismes dans la partie nord du Golf de Gascogne, dont la région de Nantes, tant sur terre qu’en mer, et également plus au nord dans la région du Havre ainsi que dans le Chanel et la Mer du Nord.
En Belgique, plus rare et ignorés, 2008 Court saint Etienne 3.2 et La Gleize 3.1, 1996 Spa 3.8, 1995 Le Roeulx 4.5, 1983 Liège 5.3, 1968 Région du Centre 4.1, 1967 Carnières 4.5, 1966 Chapelle lez Herlaimont 4.5 et 3.3, etc …. Dans chacune des listes historiques consultées, on observe qu’au fil des siècles, plus on se rapproche du 20e, plus les intensités augmentent.
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