PARIS — Après plusieurs mois de lente décrue, le chômage en France métropolitaine est reparti à la hausse au troisième trimestre 2011 et touche 9,3% de la population active, soit 0,2 point de plus, annonce jeudi l'Insee, confirmant la nette augmentation des demandeurs d'emplois.
Au total, départements d'outre-mer inclus, ce taux de chômage, calculé selon les normes du Bureau international du travail, s'établit à 9,7% et concerne 2,6 millions de personnes.
En France métropolitaine, 3,4 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaitent cependant le faire, qu?elles soient ou non disponibles dans les deux semaines et qu?elles recherchent ou non un emploi, indique l'Insee.
Le chômage, qui avait reculé de 0,1 point au premier et au deuxième trimestre, est cependant en repli de 0,1 point sur un an.
Au troisième trimestre, le taux de chômage ne baisse que pour la catégorie des 15-24 ans (-0,1 point par rapport trimestre précédent et -2,1 points sur un an) pour atteindre 21,6%, soit 613.000 personnes.
Un phénomène qui n'est toutefois pas lié à des créations d'emploi, mais "parce que des jeunes sortent du marché du travail", souligne auprès de l'AFP Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des Conjonctures économiques (OFCE).
A l'inverse, les seniors de 50 à 64 ans sont plus nombreux à rejoindre le marché du travail, avec une hausse assez forte de 0,8 point au troisième trimestre (+1 sur un an).
Cela correspond à "une tendance de long terme observée depuis quelques années, notamment avec l'effet de la réforme de retraites et des politiques d'aide sur le marché du travail des seniors", explique à l'AFP Frédéric Tallet de l'Insee.
Au total 58,7% d'entre eux sont dans la vie active, soit 7,1 millions de personnes. La part de cette tranche d'âge au chômage a augmenté de 0,2 point au troisième trimestre (+0,2 point sur un an).
Le taux d'emploi en CDI est quant à lui stable au troisième trimestre et s'établit à 48,8% de la population des 15-64 ans, de même que l'emploi en CDD et en intérim à 6,7%.
Mais le sous-emploi (temps partiel subi, chômage partiel) continue sa progression: après 0,2 point au deuxième trimestre, il augmente au même niveau au troisième, et représente désormais 5,3% des personnes en emploi, avec une hausse de 0,2 point du chômage partiel (soit 0,4% des personnes en emploi).
M. Plane pointe une "augmentation significative du chômage technique, passant de 54.000 au deuxième trimestre à 111.000, ce qui est assez en lien avec le phénomène de retournement conjoncturel qu'on peut observer actuellement".
Il souligne qu'au plus haut de la crise au second trimestre de 2009, ce chiffre concernait 266.000 personnes.
"On voit que la tendance s'inverse à nouveau, ce qui est assez significatif de ce qu'on peut attendre d'un plongeon à nouveau de l'économie", dit-il, estimant que le phénomène devrait "s'accélerer".
Le gouvernement a déjà fait savoir qu'il renonçait, en raison de la crise, à son objectif de faire descendre le taux de chômage en dessous des 9%, barre sous laquelle il n'est pas retombé depuis le premier trimestre 2009 (où il était à 8,6%).
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, indique jeudi dans un communiqué que "face au ralentissement de l?activité qui touche l?ensemble de l?Union européenne, l?accès au chômage partiel sera facilité de manière à préserver l?emploi des salariés" et "la mobilisation des contrats aidés sera poursuivie".
Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a progressé de 1,2% à 2,814 millions (+34.400), à un niveau inégalé depuis décembre 1999, selon les données du ministère publiées lundi.
La hausse du chômage devrait être la constante des mois à venir: l'OCDE prévoit que le cap symbolique des 10% sera franchi à 10,4%, fin 2012.
Copyright © 2011 AFP.
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