Il va falloir se bouger le popotin si nous voulons avoir une chance d’empêcher les chimères de Monsanto, Bayer, Vilmorin, et consort de proliférer, empoisonner nos campagnes et nous sans doute, puisque les effets à long terme de ces « créations » sur notre santé, n’est absolument pas pris en compte…..Est ce qu’il faudra des milliers de suicides comme en Inde, pour ouvrir les yeux??
Le Conseil d’État a annulé, lundi, la suspension de culture du maïs OGM de Monsanto prise par le gouvernement français en février 2008 et remise en cause depuis par la Cour de justice européenne. Cet organisme génétiquement modifié très critiqué peut donc de nouveau être cultivé en France. Mais rares sont ceux qui défendent le maïs « Monsanto 810″. Les OGM sont-ils si nocifs ? Claude Aubert, ingénieur agronome, revient pour Le Point.fr sur les principaux enjeux du débat sur les OGM.
Le Point.fr : Quels risques sanitaires les OGM présentent-ils pour l’homme ?
Claude Aubert : Le maïs Monsanto, comme les autres OGM, n’a été testé que trois mois sur des rats. Cela pose plusieurs problèmes : tout d’abord, ces tests ont été réalisés sur une trop courte période ; il aurait au moins fallu regarder les effets du maïs modifié sur deux générations. Par ailleurs, Monsanto conclut de manière surprenante que, lorsque les OGM opèrent des changements physiologiques sur le corps (prise de poids…), sans pour autant qu’une pathologie évidente se déclare, cela signifie qu’ils n’ont pas de conséquences néfastes sur l’organisme. Pourtant, les tests réalisés par le chercheur Gilles-Éric Séralini montrent bien qu’il existe des effets sur l’homme, dont les impacts n’ont jamais été évalués. Le maïs Monsanto 810 sécrète, par exemple, une toxine naturelle bactérienne qui se transmet au consommateur, sans que l’on sache réellement ce qu’elle peut engendrer.
Et qu’en est-il des conséquences sur l’environnement ?
Les gènes des OGM se disséminent et contaminent les environs sur un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres. Si, un jour, les OGM s’avéraient dangereux, il serait trop tard, car si le gène est dans la nature, on ne peut plus l’arrêter. C’est irréversible. En somme, la toxicité des OGM n’a pas été étudiée réellement, ni sur la santé humaine ni sur l’environnement. On joue aux apprentis sorciers !
Quel intérêt présente la culture d’OGM ?
Les OGM n’apportent rien, à personne, sauf… aux multinationales. Ils n’augmentent pas significativement les rendements (sauf dans certains cas, et de manière peu notable) et ils ne permettent pas de diminuer l’utilisation de pesticides. Les plantes OGM seraient, selon les fabricants, plus faciles à utiliser pour l’agriculteur, car ces cultures sont censées ne pas solliciter autant d’attention que les classiques. En effet, la semence OGM est conçue pour résister aux herbicides et permet donc au cultivateur de traiter contre les mauvaises herbes tout son champ, sans faire dans le détail. Dans les faits, les OGM ne sont rien d’autre que du business : Monsanto a créé le fameux « Roundup » (l’herbicide de la multinationale américaine est le plus vendu dans le monde depuis trente ans, NDLR) et ensuite la plante qui résiste à son produit phare. Mais les Américains sont confrontés à un nouveau problème, car la nature s’est adaptée : des herbes résistantes au Roundup apparaissent. À long terme, la méthode ne sera pas viable.
Monsanto a donc imaginé un système où il a créé à la fois le mal et son remède ?
Mieux ! Les OGM de Monsanto étant leur propriété, les agriculteurs ne peuvent pas replanter les graines issues des semences Monsanto : ils doivent les acheter de nouveau à la multinationale. Mais la firme va même plus loin : un fermier canadien, qui ne voulait pas cultiver d’OGM, a été condamné par la justice pour avoir planté des graines génétiquement modifiées sans les avoir achetées. La réalité est tout autre : son colza avait été contaminé – sans le vouloir et à son grand dam ! – par les OGM de ses voisins.
D’autres OGM risquent-ils d’arriver sur le marché français ?
De nouvelles plantes OGM sont créées tous les jours. Les fabricants en ont des dizaines dans les cartons ! Actuellement, les plus communément rencontrées sont le maïs, le soja, le colza et le coton. Il y a aussi la pomme de terre, le riz… Il existe également des micro-organismes génétiquement modifiés utilisés dans un but médicinal. Même si Bruxelles autorise un OGM en Europe, chaque pays de l’Union reste libre de s’opposer à cette décision s’il a une « bonne raison » de le faire (dans le cas du maïs Monsanto 810, le Conseil d’État n’a pas validé les motifs avancés par le gouvernement français en 2008, autorisant de fait de nouveau la culture de ces OGM en France, NDLR).
Des OGM peuvent-ils se retrouver sur le marché français par l’importation de produits étrangers ?
Bien sûr, et c’est déjà le cas. La France importe massivement des produits pour l’alimentation animale, notamment le soja, dont la quasi-totalité provient d’Amérique du Sud. Mais – pour le moment – on ne retrouve a priori pas de protéines modifiées dans les produits issus de ces animaux. Cependant, à part les aliments estampillés « bio », tous les produits que l’on consomme peuvent potentiellement contenir des OGM. D’autant qu’avec le problème de la « dissémination » des champs peuvent se retrouver « contaminés » sans le savoir. C’est ce qui s’est passé en Suisse, où on a retrouvé du maïs OGM dans des cultures alors même que le pays n’en a jamais produit. Indirectement, sans le vouloir, on consomme donc déjà des OGM. Mais seuls les aliments contenant plus de 0,9 % d’OGM doivent le stipuler sur l’emballage.
Auteur : Louise Cuneo
Source : www.lepoint.fr partagé avec Sos-Planète
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