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22 déc. 2011

France-Turquie: Tout comprendre sur la polémique sur le génocide arménien…

Depuis que dure cette polémique…

«20Minutes» fait le point sur la proposition de loi UMP qui met la Turquie en émoi…

Une députée UMP, Valérie Boyer, a déposé une proposition de loi condamnant la négation du génocide arménien. Or, cette proposition de loi est soutenue par le gouvernement, qui l’a inscrite à l’ordre du jour et qui doit être examinée jeudi. L’opposition a déjà dit qu’elle voterait ce texte. «Il n’est pas question pour nous d’accepter cette proposition de loi (…) qui dénie le droit de rejeter des accusations infondées et injustes contre notre pays et notre nation», a réagi le chef de l’Etat turc, Abdullah Gül, demandant à la France de renoncer à une loi «inacceptable».


Que dit exactement ce texte?
En cas de négation du génocide reconnu par la loi, le texte prévoit un an de prison et 45.000 euros d’amende. Or, en 2001, Paris a reconnu le génocide arménien, ce qui a, à l’époque, provoqué une crise diplomatique avec Ankara.

Quelle est la controverse?
En 2001, la France a donc reconnu le génocide arménien entre 1915 et 1917, lors duquel 1,5 million de personnes sont morts. La Turquie reconnaît, elle, la mort de 500.000 personnes mais estime qu’elles ont été victimes de la Première guerre mondiale.

Quelles sont les arguments de la Turquie?
Sans revenir sur le fond du dossier, Ankara estime que cette initiative est à visée électoraliste. Que le gouvernement veut s’assurer le vote des 500.000 Arméniens de France en 2012, alors que c’était une promesse du candidat Sarkozy en 2007. «Tous les cinq ans, cette question revient avant les élections» présidentielle et législatives pour obtenir les voix des Français d’origine arménienne, a par exemple relevé Ümit Boyner, présidente du patronat turc, TUSIAD.

Comment réagit-on en Turquie?
Dans la classe politique, c’est plutôt l’union sacrée contre ce texte. Le parti gouvernemental de la justice et du développement et les deux principaux partis d’opposition ont diffusé une déclaration commune pour dénoncer une «erreur historique, inacceptable et grave» des parlementaires français». Nicolas Sarkozy est la cible des journaux turcs qui l’accusent également d’instrumentaliser la question arménienne à des fins électorales. Et devant l’ambassade de France, à Ankara, une centaine de manifestants ont déployé des banderoles sur lesquelles étaient écrits des slogans tels que: «Sarkozy menteur» et «Qu’aviez-vous à faire en Algérie?». Parallèlement, des opérations de lobbying sont menées par des délégations de parlementaires et d’hommes d’affaires à Paris pour faire retirer cette loi. En vain.

Quelles peuvent être les représailles?
La Turquie a menacé la France de représailles diplomatiques, économiques et culturelles. Ankara devrait rappeler pour consultations son ambassadeur et envisage de déclarer persona non grata son homologue français en Turquie. Ankara menace également de priver de marchés publics le millier d’entreprises françaises qui travaillent en Turquie. Par ailleurs, le ministre turc des Affaires étrangères a quasiment dressé la liste des produits français susceptibles de faire l’objet d’un boycott de la part des consommateurs turcs. La Turquie compte près de 12 milliards d’euros d’échanges en 2010 avec la France. Elle est également «membre de l’Organisation mondiale du commerce et est liée à l’Union européenne par un accord d’union douanière. Ces deux engagements juridiques impliquent un traitement non discriminatoire à l’égard des entreprises de l’UE», a répondu le Quai d’Orsay.

Maud Pierron (avec agences)

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