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3 déc. 2011

Chavez rapatrie l’or du Venezuela

La guerre de dévaluation de devises continue, alors que dans le même temps, des festivals et célébrations enflammaient les rues de Caracas vendredi dernier, juste après le rapatriement vers le Venezuela de ses réserves d’or.

Selon un rapport publié par Reuters, une première livraison de barres d’or aurait atteint le Venezuela vendredi dernier, d’où les vagues de célébrations ayant pris place dans les rues de la capitale.

La foule excitée se tenait sur les trottoirs, un drapeau de leur pays à la main, et chantait ‘L’or est de retour ! Il est de retour !’ alors qu’un convoi de soldats et de véhicules blindés transportaient l’or depuis l’aéroport de Maiquetia pour l’acheminer jusqu’à la banque centrale de Caracas.

Le président de la banque centrale, Nelson Merentes, se trouvait en tête du convoi. Il n’a pas fait mention de l’exacte quantité d’or ayant été rapatriée vers son pays vendredi dernier, mais a tout de même précisé que ces barres d’or provenaient de divers pays d’Europe.

‘Notre or est à nouveau dans nos coffres’, annonçait Merentes à la foule, une casquette portant l’inscription ‘La banque centrale du Venezuela avec ses citoyens’ sur la tête.

‘L’or a une valeur historique, une valeur symbolique, et une valeur financière’, déclarait-il peu de temps après l’arrivée de la première cargaison d’or dans son pays.

‘Chaque caisse d’or pèse 500 kilos et a une valeur d’environ 30 millions de dollars. Le reste de nos réserves d’or sera acheminé vers le Venezuela petit à petit’.

Merentes, soutenant la décision du président du Venezuela quant au rapatriement de l’ensemble des réserves d’or de son pays, déclarait, selon ce que rapporte UPI, que ‘le système financier du Venezuela sera soutenu par une richesse autonome et ne pourra être sujet à quelque pression que ce soit’.

‘Cette opération de rapatriement garantit la sécurité de notre or en cas de désordre financier global’, poursuivait-il.

Roulements de tambours et sirènes résonnaient de part et d’autre du centre-ville, alors que la foule acclamait son président en chantant ‘En avant Commandant !’. Certains brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrits les mots ‘Notre or est de retour par la grâce de Chavez !’, ou encore ‘Longue vie à notre président’.

Chavez s’adressait la semaine dernière à la nation, aux côtés de son Conseil des Ministres et du Cabinet des représentants de la Banque Centrale du Venezuela dont Nelson Merentes, lors d’une réunion retransmise une chaine de télévision locale.

S’adressant à son peuple depuis son palais présidentiel de Miraflores, le président Chavez déclarait que le rapatriement de l’or avait permis à son pays de retrouver son ‘corps et son âme’, ainsi qu’une forme d’indépendance face à ce qu’il décrivait comme étant des pouvoirs impérialistes. Brandissant une copie de la constitution, il expliquait la manière dont la Banque Centrale prendrait en charge ce rapatriement.

Chavez déclarait également que la banque centrale de son pays serait désormais indépendante des forces internationales et uniquement sujette à respecter sa propre constitution.

Il avait préalablement lancé un ordre de rapatriement de l’or de son pays en août dernier dans le cadre d’un plan d’action ‘souverain’ qui permettrait aux réserves étrangères du Venezuela d’être protégées contre les tourmentes s’abattant sur les Etats-Unis et l’Europe. La plus grande partie des réserves d’or du Venezuela stockées à l’étranger est située à Londres.

‘Ils disent de moi que je suis sur le point de faire mainmise sur cet or et de l’offrir à Cuba en tant que cadeau’, déclarait vendredi dernier le président du Venezuela, se moquant ouvertement de ses rivaux politiques qui l’accusent de planifier la vente des lingots de son pays pour augmenter son électorat avant les élections de l’an prochain.

‘Notre or s’en retourne vers l’endroit auquel il aurait toujours dû se trouver : les coffres de la banque centrale du Venezuela’.

‘Ceci est notre or. Elle est la réserve économique sur laquelle s’appuieront nos enfants. Nos réserves de devises et d’or ne cessent de s’agrandir. Le Venezuela est sur le point de devoir une puissance économique, non pas en faveur des bourgeois ou les capitalistes, mais du peuple du Venezuela’.

Un rapport publié par la banque centrale en août dernier indiquait que l’or du Venezuela était détenu à l’étranger par la banque d’Angleterre, JPMorgan Chase, Barclays Plc, Standard Chartered Plc et bien d’autres.

En août dernier, le président Chavez déclarait qu’il tenterait de déposer une partie de ses 6,3 milliards de dollars de réserves de devises auprès d’institutions financières émergeantes en Russie, en Chine et au Brésil.

Parmi la foule s’étant réunie sur le parvis de la banque centrale, Jose Escalona, professeur d’université de 62 ans, avait fait part de son parfait accord avec cette décisiosn.

‘Il n’y a aucune raison que notre or soit stocké en Angleterre, il appartient au peuple du Venezuela’, avait-il dit à un journaliste de Reuters.

Une source gouvernementale impliquée dans le transport des barres d’or rapatriées vendredi dernier avait annoncé à un journaliste de Reuters que l’ensemble des réserves d’or du Venezuela seraient rapatriées d’ici la fin de l’année.

Le coût total d’une telle opération s’élèverait selon cette source à plus de 9 millions de dollars. Aucun détail supplémentaire n’a été mentionné.

Chavez accuse souvent les présidents l’ayant précédé d’avoir vendu les biens nationaux du peuple du Venezuela et d’avoir placé la majorité de ses réserves d’or auprès de banques occidentales tout au long des années 1980.

Chavez se trouvait récemment inquiet quant à d’éventuelles sanctions qui pourraient entraîner le gel des réserves de devises de son pays détenues à l’étranger.

En rapatriant les barres d’or de son pays, il réduit également le risque d’une saisie des biens du Venezuela liés à des cas d’arbitrage, comme par exemple ceux étant liés à la nationalisation de projets pétroliers de plusieurs milliards de dollars dirigés par des multinationales Américaines.

Des analyses critiques ont suggéré que le président Chavez puisse agir par peur que les biens du Venezuela se retrouvent un jour bloqués à l’étranger suite à des sanctions, comme c’est arrivé à son ancien ami et allié Muhammad Kadhafi.

Chavez, la banque centrale du Venezuela et une partie importante des citoyens du pays comprennent la valeur de l’or.

C’est là un contraste très important avec l’idée qu’en ont les habitants des pays occidentaux, ayant tout oublié de l’Histoire de l’or et de sa valeur, tant financière que symbolique.

A une époque où les risques financier et systémique ne cessent de se développer, l’or est à nouveau aperçu comme étant une monnaie, et retrouve peu à peu son rôle en tant que couverture monétaire.


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