Tribunal de guerre de Kuala Lumpur
La défense de Bush et Blair repose sur le 11-Septembre 2001, voilà pourquoi une enquête indépendante sur le 11/9 est nécessaire.
Il a fallu deux jours à la partie poursuivante pour présenter sa plaidoirie dans la poursuite contre le président George W. Bush et le premier ministre Tony Blair pour crime d’agression et crime contre la paix, en raison de l’importante quantité de preuves, dont celles incluses dans leurs livres écrits après la guerre en Irak. La défense a pour sa part (par amicus curiae) cherché à conclure sa plaidoirie en faisant appel au sentimentalisme de la tragédie qui a eu lieu le 11 septembre 2001. Bien que le juge en chef ait demandé fréquemment à la défense d’éviter le sentimentalisme, celle-ci n’a pu s’en empêcher.
L’avocat principal de la défense a affirmé : « Si George W. Bush avait dit « nous savons qui vous êtes, nous savons ce que vous avez fait et nous vous pardonnons » le monde aurait été bien différent. Au lien de cela, il y a eu l’Afghanistan, l’Irak et Guantanamo. Nous sommes des êtres humains faillibles. Nous commettons des erreurs. » La défense a par la suite déclaré que les accusés Bush et Blair plaidaient pour leur défense qu’ils « sont humains ».
Les juges ont indiqué à cet instant qu’il aurait été peut-être plus approprié pour la défense d’invoquer la « folie passagère » ou la « provocation » puisque la poursuite avait déjà déclaré que le 11-Septembre était un prétexte pour déclencher la guerre souhaitée par certaines personnes et que cela remontait à aussi loin que 1998.
La défense a noté que ce qui s’était produit était le résultat d’une erreur humaine et que finalement l’information ayant servi à déclencher la guerre était incorrecte.
Lorsque la défense a commencé à faire jouer la vidéo des avions frappant les tours jumelles, le professeur Boyle s’est objecté en disant qu’il s’agissait d’un prolongement de la campagne de propagande de l’administration Bush contre l’Irak. Il a ajouté : « Non seulement ce n’est pas pertinent, mais il est pathétique de la part de la défense de susciter des émotions sur le 11-Septembre alors que l’Irak n’avait rien à y voir. Cette vidéo est complètement hors de propos, sans importance, préjudiciable à cette procédure et je demande respectueusement à la Cour de l’arrêter immédiatement. »
Le procureur principal, le professeur Nijar, a fait remarquer que les rapports des services de renseignement soumis au Tribunal par les États-Unis et la Grande-Bretagne démontraient très clairement que le 11-Septembre avait fourni plus qu’un prétexte, car le plan d’invasion de l’Irak datait de 1998. « Les gens au sein de l’administration – les accusés – ont fait savoir bien avant que leur objectif était de se débarrasser de Saddam.
La défense a alors déclaré que la procédure judiciaire en entier avait été partiale dès le jour un, et avant même la première session du Tribunal, en raison de l’exposition qui se tient à l’étage inférieur et de l’autre côté du couloir. (Le coût humain de la guerre est présenté dans une exposition se tenant dans le même édifice que le Tribunal. On trouve dans ce genre de musée macabre de la guerre des répliques en papier mâché de bébés irakiens déformés, la salle de torture et des démonstrations de waterboarding (simulation de noyade).)
Les procureurs ont souligné que l’exposition n’avait rien à voir avec la question de savoir si la guerre contre l’Irak était un crime d’agression. De plus, ils ont traité le président Bush de « criminel de guerre devenu fou furieux » qui devait venir nous expliquer ses intentions.
Le juge Webre a ensuite emprunté une voie que le Tribunal devrait peut-être suivre par la suite. Il a parlé des allégations selon lesquelles le 11-Septembre était une opération sous faux pavillon et que les témoins experts devraient être assignés à témoigner devant le Tribunal à propos de la véracité des explications de l’administration Bush sur ce qui s’est produit ce jour là.
La défense a demandé un délai, mais la Cour a finalement statué que la partie poursuivante avait convaincu la Cour qu’il existe une preuve prima facie que la guerre contre l’Irak était un crime contre la paix. Le juge en chef a demandé à la défense pourquoi Bush n’avait pas demandé de résolution au Conseil de sécurité.
Les juges ont prononcé un verdict unanime vers 17 h, heure locale de Kuala Lumpur.
« Le Tribunal en est venu à la conclusion unanime qu’il existe une preuve prima facie » que le président George Bush et le premier ministre Tony Blair ont commis un crime contre la paix en décidant d’envahir et de conquérir l’Irak, ainsi que de renverser Saddam Hussein.
Les juges ont mentionné le rôle du Project for a New American Century (Projet pour un nouveau siècle étasunien) dans la politique préconisant d’aller en guerre contre l’Irak et les événements du 11-Septembre 2001.
Dans la Charte des Nations Unies, rien ne permet les actions entreprises par le président Bush et le premier ministre Blair. Par ailleurs, l’idée que les États-Unis ou le Royaume-Uni étaient menacés par l’Irak est « absurde ». « Nous croyons que la doctrine de frappe préemptive est une doctrine sans limites. » De plus, et les États-Unis et le Royaume-Uni ont été complices des abus commis par Saddam Hussein contre les droits humains. Une attaque contre l’Irak en raison de sa possession d’armes de destruction massive n’a aucun fondement dans le droit international. « Les États-Unis, malgré toute leur puissance, n’ont pas le droit de changer le droit international. » L’invasion de l’Irak était un acte d’agression illégal et constitue un crime international. L’avenir de l’ONU est également en jeu. Les deux accusés se sont arrogé la loi, ont agit avec malhonnêteté, et, par conséquent, sont déclarés coupables.
Il est recommandé que des plaintes contre les deux accusés soient déposées devant la Cour pénale internationale; que leurs noms soient inscrits au registre des criminels de guerre de la Commission des crimes de guerre de Kuala Lumpur et qu’ils soient publiés en conséquence. L’Assemblée générale des Nations Unies doit par ailleurs envisager une résolution visant à mettre fin à l’occupation de l’Irak. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont commis un génocide, des crimes de guerres et contre l’humanité à l’endroit du peuple irakien.
Il est triste pour l’humanité que des crimes si graves aient été commis, mais le fait de reconnaître ces crimes constitue une victoire pour la justice.
Aujourd’hui, Kuala Lumpur a entrepris sa mission consistant à devenir la capitale mondiale de la paix.
Le Tribunal des crimes de guerre de Kuala Lumpur est basé sur la vérité, la justice, la paix et la dignité.
Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca
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http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27558
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