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30 nov. 2011

Le Nazi chic, la nouvelle mode qui fascine de jeunes Chinois

La mise en scène de mariage paraît improbable. Lui, déguisé en officier SS dans son uniforme noir impeccablement digne du Mal ; elle, tout en contraste dans une longue robe de satin blanc.

Sur certaines photos, une perruque jaune et des oreilles d’elfe donnent à la jeune asiatique pixelisée des airs d’héroïne de manga ; sur d’autres, le salut hitlérien du garçon, les bergers allemands tenus en laisse et les mitraillettes pointées par d’autres figurants en uniformes finissent de planter le décor.

Le ‘Nazi chic’, ou l’utilisation de l’esthétique du 3ème Reich pour parader pas cher dans un accoutrement auréolé de la transgression ultime, est quelque chose de nouveau en Chine.

Ses adeptes se trouvent plus fréquemment au Japon et en Corée du sud, parmi les Cosplayers - des fans de culture Manga qui s’amusent à incarner des personnages favoris. Le plus souvent, ceux qui veulent avoir l’air de SS sans en être ignorent que leurs déguisements charrient des tonnes de cadavres. Au pire, ils font volontairement l’impasse sur une histoire qui prend peu de place dans leurs livres.

"La Chine n’a pas de tradition d’antisémitisme"

Professeur associé à l’institut Glazer d’études juives de l’université de Nanjing, Meng Zhenhua est un spécialiste du monde juif. A quelques jours de s’envoler en Israël pour assister à un séminaire organisé par Yad Vashem sur "comment enseigner l’histoire de la Shoah dans un pays sans tradition juive", il se veut rassurant.

"Aujourd’hui, il y a des chinois qui vénèrent Hitler et le Nazisme. Mais c’est parce qu’ils pensent que la dictature est le système politique le plus adapté à la Chine. Ils ignorent les crimes commis par les nazis. En fait les chinois ne sont pas très familiers de ce qui est arrivé aux juifs pendant la deuxième guerre mondiale. L’Europe c’est trop loin."

Selon lui, les clichés nazis qui ont récemment circulé sur plusieurs sites n’annoncent aucun courant profond. D’ailleurs, Meng est formel, "La Chine n’a pas de tradition d’antisémitisme".

Quand on questionne les héritiers de Mao au sujet des juifs, malgré l’absence de repères historiques, leurs réponses montrent qu’ils s’en font une idée assez précise : intelligents, doués pour le commerce, malins. Avec une bonne dose d’orgueil ils se reconnaitraient même volontiers dans ces stéréotypes plusieurs fois centenaires qui ont fini par sceller le sort de millions d’anonymes. Parce que l’image qui associe les juifs et l’argent vaut de l’or jusqu’en Chine.

Les livres qui suggèrent de les prendre en exemple pour s’enrichir, pullulent dans les librairies des grandes villes. "Certaines publications invitent même à étudier le Talmud pour devenir millionnaire" explique Meng Zhenhua, qui raconte comment des étudiants l’arrêtent dans les couloirs de son université pour lui demander un exemplaire de la Loi juive, persuadés que sa lecture les aidera à devenir riches.

Alors ni antisémites, pas nazis non plus. Pour autant, l’idée qu’un jour un milliard de chinois envisagent de régler leurs comptes en brandissant dans une main l’Ancien testament et dans l’autre leur relevé de compte bancaire, a de quoi emballer l’imagination.

D’ailleurs, signe que la Chine du 21ème siècle n’est pas à une mutation prêt : en pleine crise des subprimes, un livre un peu particulier a passionné plusieurs centaines de milliers de lecteurs. La thèse défendue par le best seller : depuis plus de 200 ans, dans le plus grand secret, la famille Rothschild déciderait de la destinée de monde…

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