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23 nov. 2011

Franc maçonnerie: des conférences pour « dédiaboliser » l'image

Objectif de la conférence publique de jeudi : attirer de nouveaux membres mais ... surtout « dédiaboliser » l'image des francs-maçons.

« On parle de manière assez péjorative de la franc-maçonnerie comme toujours liée à des affaires, des scandales financiers. Il ne se passe pas une année sans que des magazines fassent des dossiers. On ne nous présente pas selon nos valeurs mais on cherche à savoir qui serait franc-maçon dans les élus politiques, les avocats... », s'insurge Alain-Noël Dubart, Grand maître de la Grande Loge de France, basée à Paris. Le propos de la conférence est donc, selon lui, de « parler de la franc-maçonnerie pour ne pas laisser parler pour nous ».

Or, l'actualité récente ne sert pas vraiment l'entreprise de « dédiabolisation », plusieurs noms de personnes francs-maçonnes (du Grand Orient de France) ayant été citées dans l'affaire du Carlton de Lille : « Je regrette qu'il y ait des personnes impliquées dans cette affaire mais il faut relativiser les choses. Ce sont des pratiques marginales, il y a 5 000 francs-maçons dans le département du Nord. Et puis, ils ont peut-être été francs-maçons et ne sont plus actifs. Et si ce n'est pas le cas, les loges vont prendre des sanctions disciplinaires. Nous pouvons nous entraider mais dans les conditions très précises de la philosophie maçonnique », répond Alain-Noël Dubart.

Mais, après tout, pourquoi cette nécessité de communiquer, pourquoi ne pas travailler dans l'ombre, loin du bruit médiatique ? « Il y a des personnes qui ne sont pas au courant de ce que ça pourrait leur apporter et qui auraient tendance à refuser vu l'image médiatique », ré torque Alain-Noël Dubart, qui ne cache pas qu'il espère attirer de nouveaux adhérents.

Jeudi, la Grande Loge de France, structure franc-maçonne, organisera une conférence publique à Flêtre. Un événement « exceptionnel » de l'aveu même des francs-maçons, tant ils sont d'habitude discrets. L'un des adhérents de la loge, qui habite près d'Hazebrouck, a accepté de nous parler. De façon anonyme mais en répondant, sans détours, à tout ce qu'on peut se poser comme question sur la franc-maçonnerie.

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« Le vrai franc-maçon, vous le côtoyez souvent, il va oeuvrer discrètement »

RECUEILLI PAR RAPHAËLLE REMANDE


hazebrouck@lavoixdunord.frQu'est-ce-que cela implique d'être franc-maçon ? Vous vous réunissez entre vous ?« Oui, deux fois par mois. Nous sommes organisés au sein de loges (lire ci-dessous). C'est un travail sur soi, on essaie de mieux se connaître, mieux se comprendre. C'est une école mutuelle. » Mais, concrètement, de quoi parlez-vous pendant vos réunions ?

« À la Grande Loge de France, nous ne parlons ni politique, ni social, ni religieux. On travaille à partir de ce qu'on appelle des " planches". Par exemple, on réfléchit sur des symboles... Sur le chiffre 7 ou sur l'équerre et le compas. L'équerre, c'est la rectitude, le compas, l'ouverture... C'est de la spiritualité. On tente d'approfondir les sujets. » C'est un peu comme un café philo ?

« Oui !Mais on n'est pas des philosophes, plutôt des "cherchants" humanistes. Une réunion duredeux- trois heures... Il y a un président, élu chaque année par les membres. C'est lui qui dirige les débats. » On a l'image d'un milieu assez élitiste, avec beaucoup de cadres... « Non, il y a un peu de tout... Des instits, des chefs d'entreprise. Il y a plus de personnes des classes moyennes et supérieures mais tout le monde peut devenir franc-maçon. Après, il ne faut pas quelqu'un d'extrémiste. Si quelqu'un a volé, ce n'est pas la peine non plus (...). Mais c'est vrai qu'on est quand même élitiste. Certains veulent devenir francs-maçons mais ne peuvent pas. Avant de le devenir, on passe plusieurs entretiens. On doit donner un extrait de casier judiciaire, une lettre de motivation, des enquêtes sont faites. La démarche peut prendre six mois, un an... Ça dépend des gens.

» Et vous, comment êtes-vous entré dans la franc-maçonnerie ?

« Mes parents n'étaient pas francs-maçons. Pour moi, c'est suite à la lecture d'un livre que j'ai eu envie de découvrir la franc-maçonnerie. » Pourquoi entretenir le secret ?

« Nous ne sommes pas secrets. Le secret maçonnique, c'est ce que l'on vit. On ne peut pas en parler car chacun le vit différemment. Mais sinon, il n'y a pas de secret : on trouve tout dans les livres. » Pourquoi, alors, être discret sur votre identité de franc-maçon ?

« Il faut se souvenir que tous les francs-maçons ont été traités comme des Juifs pendant la guerre. On dit souvent qu'on est une secte, des gens de pouvoir. Mais, au contraire d'une secte, c'est difficile de rentrer chez les francs-maçons et très facile de partir. On est parfois mal vu surtout parce que les gens ne savent pas ce que c'est (...). Et puis, c'est vrai qu'on aime bien vivre dans la discrétion. » Est-ce qu'être franc-maçon aide professionnellement ?

« Cela aide à mieux se sentir, à mieux se voir soi-même, à prendre de l'assurance. Mais ce n'est pas parce qu'on est franc-maçon qu'on devient le lendemain député ou patron d'une grosse entreprise (rire). D'ailleurs, si quelqu'un veut devenir franc-maçon et dit "Je veux faire des affaires", ce n'est pas la peine... Il va être déçu ! Le vrai franc-maçon, vous le côtoyez souvent, il va oeuvrer discrètement.» Mais vous vous connaissez entre francs-maçons, vous êtes amis...« Oui, bien sûr, on se connaît. » Est-ce que les familles des francs-maçons le savent ? Le dites-vous à vos proches ?

« Cela se sait plus ou moins. Déjà, par rapport aux familles, c'est difficile de mentir sur ce qu'on fait deux fois par mois le soir... » Finalement, qu'est-ce-que cela vous apporte d'être franc-maçon ?

« À un moment, on est marié, on a un travail, des fonctions... On a besoin de quelque chose dans sa vie. Être franc-maçon permet de mieux vous armer par rapport à ce qui peut vous arriver dans la vie. On ne parle plus pour ne rien dire mais pour aller dans le fond des choses. »

Puis-je vous citer dans l'article ou préférez-vous être anonyme ?
« Vous voulez que je me fasse lyncher ! (rires) Non, ça reste compliqué d'afficher sa franc-maçonnerie.

Source: La Voix du Nord

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