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22 nov. 2011

Dette américaine: pourquoi ça coince au Congrès

Le président des Etats-Unis Barack Obama


Nouvel échec du Congrès sur la dette américaine. La "super-commission" chargée de réduire l'endettement des Etats-Unis a annoncé lundi ne pas être parvenue à un accord entre gauche et droite, après deux mois d'efforts. Le Congrès avait mis sur pied une commission en août chargée de décider d'un plan de réduction de la dette. Formée de douze élus du Congrès - six républicains et six démocrates -, la "super-commission" devait soulager une dette abyssale qui vient de dépasser les 15.000 milliards de dollars (vous pouvez la voir évoluer en temps réel sur le sitewww.usdebtclock.org). Les douze élus devaient ainsi s'entendre sur un plan d'économies de 1.200 milliards d'euros sur dix ans. Les six démocrates ont proposé un plan de 2.900 milliards comprenant 1.300 milliards de hausses d'impôts, les six républicains ont quant à eux opté pour un plan de 2.200 milliards d'euros avec "seulement" 200 milliards de hausses d'impôts. Sans jamais parvenir à un consensus au bout de deux mois de négociations.Pourquoi un tel blocage ?


Ce blocage intervient à moins d'un an des élections présidentielles, prévues en novembre 2012. "On est complètement rentré dans le débat politique en vue de 2012, surtout avec l'aile droite du parti républicain qui a pris beaucoup de pouvoir dans le parti", estime Christine Rifflart, économiste à l'OFCE. "Et les républicains ont tout intérêt à jouer la fermeté vis-à-vis de Barack Obama pour dire qu'il est hors de question de laisser filer les déficits".

Car ce sont bien ces républicains qui ont bloqué le processus. "Ils ont maintenu leur ligne de conduite dans les négociations et ont été très inflexibles sur la question des revenus", explique Thomas Julien, économiste chez Natixis. Les démocrates ont bien tenté une conciliation en proposant une baisse des dépenses supplémentaire sur le programme de santé Medicaid, mais la concession a été jugée insuffisante par le camp adverse. Et même la proposition républicaine d'augmentation des impôts était en fait très limitée. "La hausse de 200 milliards était en fait basée sur des prévisions de croissance qui auraient amené mécaniquement à une hausse des recettes fiscales de cet ordre là", decrypte Thomas Julien. Le président américain Barack Obama a affirmé lundi soir que trop de républicains "refusent d'entendre les voix de la raison et du compromis".

Malgré l'échec des négociations, les deux partis vont dorénavant chercher à en tirer les bénéfices, analyse Richard Cowan, correspondant de Reuters à Washington. "Les démocrates diront que c'est une preuve de plus que les républicains veulent épargner les riches du fardeau de la dette, et les républicains diront que les démocrates ont encore échoué à prendre en main les coûts de plus en plus élevés que représente la santé dans le pays".


Que va-t-il arriver maintenant ?
Le Congrès avait retenu l'éventualité d'un désaccord entre les deux partis. C'est donc un plan d'économies de 1.200 milliards d'euros qui va s'appliquer d'ici 2013 et sur dix ans. Dans le détail, la moitié des coupes sera concentrée sur l'ensemble des dépenses de l'Etat. Les programmes sociaux, le salaire des fonctionnaires, le programme de santé Medicaid, les dépenses d'infrastructures et d'investissement seront notamment touchés. "Au lieu d'y aller de manière consensuelle, on va couper à la hache dans les programmes sociaux. Cela va être assez violent pour les Etats et les municipalités", craint Christine Rifflart. La seconde moitié du plan portera sur les dépenses militaires, un choix déjà jugé inacceptable par le secrétaire à la Défense. Léon Panetta estime que "des coupes de cette magnitude seraient dévastatrices" pour le budget de la Défense.

Fitch pourrait dégrader les Etats-Unis à la fin du mois
L'agence d'évaluation financière Fitch a annoncé lundi qu'elle prendrait d'ici à la fin du mois une décision sur les conséquences de l'échec de la "super-commission" budgétaire aux Etats-Unis sur son évaluation de la dette souveraine du pays. "L'annonce aujourd'hui que la supercommission a été incapable d'arriver à un accord sur des mesures de réductions du budget d'au moins 1.200 milliards de dollars souligne la difficulté d'arriver à un consensus sur la manière de réduire le déficit budgétaire fédéral, et de mettre les finances publiques des Etats-Unis sur une voie durable à moyen terme", a souligné l'agence dans un communiqué.


L'EXPRESS.FR
Ali Bekhtaoui -                                                                                         publié le 21/11/2011 à 18:30, mis à jour le 22/11/2011 à 11:00

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