Le président du «Conseil de l’Union sunnite» pakistanais Saheb Zada Hamed Rida assure que l’Arabie-saoudite n’a jamais représenté un exemple pour les musulmans sunnites dans le monde. Il estime que les musulmans ne sont point en lien avec la dynastie en Arabie, mais seulement aux lieux saints.
Lors d’une interview exclusive au site d’Alahed, Saheb Zada a souligné que les mesures prises par le «Conseil de l’Union sunnite» et le «Conseil de l’Unité islamique» pour lutter contre la sédition sunnite-chiite ont parfaitement réussi et ont enragé les bandes terroristes.
L’Arabie saoudite représente-t-elle l’exemple de l’Islam dans le monde, du point de vue des pakistanais ?
Selon nos convictions, toute personne qui n’obéit pas à l’un des quatre imams est considéré hors la communauté. Et puisque l’Arabie croit à la doctrine takfiriste de Mohamad Ben Abdel Wahhab, elle représente alors unmodèle de criminalité et de takfirisme.
Les musulmans sunnites au Pakistan obéissent aux imams des quatre doctrines. Ils sont rattachés seulement aux lieux saints en Arabie, comme la tombe du prophète, les tombes des compagnons et de la famille du prophète et la sainte Kaaba.
Si tu demandes aux pakistanais quel est leur avis de l’Arabie, tu ne trouveras que plaintes et mécontentement des actes des gouverneurs corrompus de la monarchie. Même les oulémas sunnites au Pakistan n’ont pas de bonnes relations avec l’Arabie. Un bon nombre parmi eux – moi inclus - sont privés de visas pour aller au pèlerinage. C’est parce que nous sommes contre la politique de la monarchie, nous sommes classés comme des «ennemis».
Comment vous luttez contre la pensée takfiriste diffuse au Pakistan ?
Nous avons lutté contre la pensée takfiriste diffusée dans notre pays, le «Conseil de l’Union sunnite» a pris plusieurs mesures :
L’alliance avec le «Conseil de l’Unité islamique», la plus grande composante chiite au Pakistan, afin d’être unis contre les terroristes. Cette alliance est la plus grande alliance chiite-sunnite dans l’Histoire de notre pays.
Tenir des dizaines de réunions populaires collectives entre les sunnites et les chiites pour avertir du danger des takfiristes. Plus que 100 milles individus était le nombre de participants dans chacune des 10 réunions.
Consacrer la formule : le musulman contre le takfiriste. Ceci signifie que le musulman ne peut pas être un partisan du takfiriste, et que les takfiristes et ceux qui portent la pensée de Mohamad Ben Abdel Wahhab sont les ennemis des musulmans.
Les interventions médiatiques des membres du «Conseil de l’Union sunnite», pour avertir contre le takfirisme. En effet, j’ai participé à 200 interviews en direct à la télé pour parler de ce sujet.
La participation du «Conseil de l’Union sunnite» dans les funérailles de toutes les victimes des attentats terroristes, surtout les martyrs appartenant à la communauté chiite.
Des pressions exercées sur le gouvernement pour lutter contre les takfiristes et les combattre. A côté de toutes les composantes islamiques politiques, nous avons participé au sit-in ouvert contre le gouvernement de Nawaz Chérif durant le mois de septembre dernier.
Ces mesures ont contribué à diminuer le taux des attentats suicide. Elles ont causé la rage des takfiristes, ces derniers n’étant pas capables de supporter l’idée d’une alliance sunnite-chiite pour lutter contre la sédition et montrer la religion unitaire.
Quelle est l’opinion du Conseil au sujet des évènements dans la région ?
Nous considérons que les premiers bénéficiaires de toutes nos crises sont l’ennemi sioniste et la dynastie des Saoud. L’Arabie est le support de toute pensée wahhabite rongeant nos pays.
Pour combattre ce projet wahhabite nous devons être unis dans la lutte. Au Pakistan, nous étions tous opposés au gouvernement de Nawaz Chérif lorsque l’Arabie a demandé la participation de l’armée pakistanaise à l’offensive contre le Yémen. Bref, si le monde musulman veut se guérir, il devra affronter les Saoud.
Comment le «Conseil de l’Union sunnite» a-t-il commencé son travail ?
Lorsque le taux des attaques terroristes contre les musulmans a augmenté, précisément en 2009, les chefs des partis sunnites (22 partis à l’époque) se sont réunis, et ont déclaré la fondation du «Conseil de l’Union sunnite» pour être le centre de la décision idéologique, intellectuelle et politique sunnite.
Le premier président du Conseil était mon père, Saheb Zada Fadl Karim (paix à son âme). Il était un homme politique réputé pour son activité et son patriotisme. J’ai pris les fonctions de présidence suite à son décès en 2013. Maintenant, le conseil renferme 28 partis, entre autre les cinq partis les plus représentatifs de la communauté sunnite au Pakistan.
Avez-vous un dernier message à partager avec les lecteurs ?
En observant le parcours de la Résistance islamique au Liban, et son leader sayed Hassan Nasrallah, précisément à l’occasion des deux mois de juillet et d’aout, je dois saluer les moudjahidines qui ont saboté le projet américain dans la région et vaincu «Israël», l’ennemi des musulmans, grâce à leurs sacrifices.
J’ai à l’esprit une question qui se répète : avec de modestes capacités aux mains du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah a pu libérer le sud du Liban en 2000 et vaincre l’ennemi sioniste dans son offensive en 2006. Si les Etats arabes s’unissent et utilisent leurs capacités pour combattre cette entité usurpatrice, que pourront-ils faire alors?
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