Le ministère saoudien des Affaires étrangères a nommé, après 25 ans de rupture, un ambassadeur, à Bagdad, alors que les relations des deux pays, notamment, durant la dernière décennie, se sont quelque peu dégradées.
Le Koweït qui, lors de la guerre de 1991, avait mis ses bases à la disposition des Etats-Unis, a continué de considérer l'Irak, après la guerre, comme une menace potentielle, pour sa sécurité, bien qu'elle ait été, à maintes reprises, l'hôte des opposants au régime de Saddam.
Pourtant, l'Arabie était insatisfaite de l'attaque de 2003 des Etats-Unis contre l'Irak et de la chute du régime de Saddam, car Riyad savait que la tenue des élections, en Irak, déboucherait sur la montée au pouvoir d'un gouvernement chiite, qui, aux yeux des Al-e Saoud, est en contradiction avec les intérêts de l'Arabie.
Or, les relations entre Riyad et Bagdad, après la chute de Saddam, et, en particulier, cette dernière décennie, n'étaient pas bonnes du tout, d'autant plus que, lors du 2ème mandat de Nouri al-Maliki au poste de Premier ministre, ces relations se sont encore plus tendues.
La tension, dans les relations de l'Arabie et de l'Irak, s'explique par le regard sectaire que portent les Al-e Saoud sur la politique et le pouvoir, dans le monde arabe, notamment, en Irak.
Durant la dernière décennie, l'Arabie a été l'un des facteurs du chaos, en Irak, et ce, dans le cadre de ses soutiens à certains groupes politiques, notamment, les Sunnites irakiens.
A maintes reprises, les autorités irakiennes, dont Nouri al-Maliki, l'ancien Premier ministre, ont fait allusion aux ingérences de certains pays arabes, dans les affaires intérieures de leur pays, et leur soutien aux groupes terroristes.
Lors des législatives irakiennes de 2014, l'Arabie était l'un des protecteurs des groupes sunnites; cependant, la coalition de l'Etat de droit, dirigée par Nouri al-Maliki, a remporté les élections, tandis qu'une nouvelle fois, Riyad apportait son soutien aux groupes irakiens opposés à Nouri al-Maliki.
L'Arabie a désigné, en janvier 2012, son ambassadeur, en Jordanie, en tant qu'ambassadeur non-résident, à Bagdad. Et ce, alors que l'Irak a présenté, en 2009, à l'Arabie, son premier ambassadeur d'après la guerre du golfe persique.
Actuellement, l'ambassadeur que l'Arabie a désigné pour Bagdad, a été un attaché militaire de l'Arabie, dans un pays arabe.
La désignation d'une personne, qui a un antécédent militaire, soulève la question de savoir si Riyad cherche à dissiper les divergences avec Bagdad ou bien s'il veut, avec cette désignation, s'ingérer, plus aisément, dans les affaires intérieures irakiennes.
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